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Championnat d’Europe open : le bilan

12 juillet 2016
Damein Seguin, le chef de file français du 2.4 a dû se contenter de la deuxième place lors de l’Euro handivalide disputé à Maubuisson (Gironde) la semaine passée. Thierry Poiret, prof de l’école de voile, en mission sur les Paralympiques depuis 2010, fait le bilan. Entretien.

Thierry, quel regard portez-vous sur la deuxième place de Damien Seguin ?

Il est devancé par l’Anglaise Megan Pascoe, plus régulière que lui. La moins mauvaise manche de la Britannique est une manche à 4 quand celle de Damien est à 8. Après, il faut reconnaître qu’il est allé à Maubuisson avec comme première ambition d’accumuler des heures. Il avait un bateau assez ancien, mais ce championnat d’Europe handivalide l’a conforté dans son choix de voiles.

Avez-vous retiré d’autres points positifs ?

Oui. Il a toujours cette capacité à se refaire, même après un départ ou un premier près moyens. Cela va lui servir à Rio car sur un plan d’eau complexe comme celui des Jeux, tout peut arriver, à n’importe quel moment. Sinon, le moral est bon. Il est fatigué en raison de tout ce qu’il mène de front en même temps mais en août, il va partir en vacances et vraiment couper. Avant de reprendre des heures de navigation tranquillement. Il a souvent exprimé le besoin de naviguer en solitaire comme un cycliste peut monter sur son vélo pour avaler des kilomètres.  

Quelle analyse portez-vous sur les prestations des autres tricolores ?

Kévin Cantin, 12e, a signé quelques belles surprises. Depuis sa meilleure année en 2014, il marquait un peu le pas. Cet Euro va lui redonner un peu le moral. Même s’il va donner sa priorité à d’autres supports, il devrait continuer à raison de deux ou trois rendez-vous par an sur 2.4.

Xavier Dagault, lui, a connu quelques soucis de matériel qui l’ont contraint à abandonner sur une manche. En revanche, il s’est illustré en prenant quelques départs originaux par rapport à ce qu’il fait habituellement. Mathieu Laperche, lui, n’avait pas navigué depuis un moment en raison de son baccalauréat. Il a pris du plaisir. Nous étions plutôt contents de voir Luc Canteleau, un ancien skipper valide, se tester sur le paralympique. Et très satisfait par Ange Maragron (venu de Nouvelle-Calédonie).

Pourquoi ?

Nous sommes ravis d’avoir pu lui préparer un bon bateau. Il est bien accompagné par ses parents, il est enjoué et même s’il n’est pas toujours content de ses résultats, il peut être fier de ce qu’il fait.

 Un mot sur l’ambiance…

L’ambiance est toujours différente sur ce championnat car rares sont les fois dans une saison où l’on côtoie ce public. Là, il y a des valides, des handi, des jeunes et des plus anciens. Sur ce Championnat d’Europe le plus jeune avait 16 ans quand le plus âgé en avait 77. Après, le plan d’eau est très typique car le vent y est instable en force et en direction. Cela ouvre donc le jeu d’un point de vue tactique.

… Et sur l’organisation ?

Elle fut bonne. L’accueil aussi. Il y avait une question existentielle car les bateaux étaient tous au mouillage. On craignait donc que ce ne soit pas simple, mais ça l’a fait.//  J. Soyer

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