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Christian Fémy : « On est tous dans le même bateau »

19 juin 2020
La pandémie du Covid-19 a également impacté la saison hivernale des sportifs. Skieurs alpins et nordiques, biathlètes, snowboarders, ont connu quelques frustrations mais ont pu reprendre leur préparation, vers la nouvelle saison et les Jeux Paralympiques de Pékin, prévus du 9 au 18 mars 2022. Le directeur des équipes de France de sports d’hiver, Christian Fémy, fait le point.

Le confinement n’a pas eu les mêmes impacts sur les sports d’hiver que pour d’autres disciplines. Le report des Jeux Paralympiques de Tokyo à l’été 2021 (24 août – 5 septembre) les rapproche de ceux d’hiver, programmés à Pékin du 9 au 18 mars 2022. « On est tous dans le même bateau. Ce ne sont pas ces six mois qui vont changer quelque chose », pointe Christian Fémy, le DS des sports d’hiver pour la FFH.

Certains spécialistes des glaciers ont aussi vécu de sacrés coups durs, ces derniers mois. Le confinement a été décidé la veille du championnat du monde de biathlon, prévu en Suède. Si ce moment a été pénible pour tous, difficile de ne pas glisser une mention particulière pour Benjamin Daviet. Champion du monde en titre, il venait avec l’envie de garder son bien. « Il a fallu être solide pour l’accepter parce que ça fait partie de l’objectif de l’année et d’une carrière, précise le directeur des équipes de France de sports d’hiver. Sa course a été annulée alors qu’il avait son dossard et l’heure de son départ.» En snowboard, il restait deux courses aux Bleus, à Lillehammer (Norvège), mais ils ont gagné les Globes.

Des Globes mais pas de podium

En ski alpin, les sportifs devaient monter dans l’avion deux jours après l’annonce du confinement pour disputer les finales de coupe du monde. À Lillehammer, un site mythique de l’alpin. « Cette période de finales et de championnat du monde a un double intérêt. Les sportifs sont souvent au meilleur de leur forme parce que ça tombe en général sur les dates des Jeux Paralympiques, toujours mi-mars, ajoute le DS du paraski. C’est toujours intéressant de mesurer son état de forme et de se jauger par rapport à l’adversité. »

Néanmoins, Arthur Bauchet et Marie Bochet, leaders des classements au moment où ils ont été gelés, ont remporté les Globes également. « Mais ils n’ont pas pu le recevoir et vivre les podiums. » L’autre regret porte sur l’annulation des championnats de France de ski nordique et de snowboard. Et celle de la coupe de France de ski alpin. Ces grandes fêtes domestiques qui permettent à tous de se retrouver avant de couper.

Le confinement est intervenu, en partie, sur la période de récupération des protégés de Christian Fémy. Toutefois, le staff tricolore avait programmé un retour sur les skis dès le mois d’avril. « On voulait repartir plein pot pour bien préparer ces deux saison qui nous mèneront à Pékin 2022, précise le référent des Français. On a donc dû changer notre fusil d’épaule mais les sports d’hiver nécessitent des adaptations permanentes. » Parmi les changements de la saison à venir, les Bleus n’effectueront pas de stage automnal en Argentine, en raison des incertitudes trop importantes qui entourent un tel voyage.

Un calendrier, trois options

Depuis le 11 mai, tous ont donc repris les sorties, les courses à pied et même le ski. Certaines pistes sont en effet réouvertes. 
Depuis le début de cette crise sanitaire, de nombreuses réunions ont été mises en place avec l’IPC, via des groupes de travail. Parmi ces temps d’échanges, des options de calendrier international ont été réfléchies. « Soit tout va bien partout dans le monde et on effectue tout le programme, soit des limites s’imposent selon les Continents, soit les contraintes sont trop lourdes et on se limite à un circuit continental et on ne fait pas de circuit de coupes du monde. Il y a eu un important travail d’anticipation quant au fait que le calendrier idéal peut être remis en cause. » Les test-event paralympiques, qui réunissent tous les sports d’hiver et programmés mars 2021 en Chine, sont forcément incertains. « La France, présente dans tous les groupes de travail, a pu exposer ses idées. »

Les considérations économiques et logistiques propres aux différents pays vont également influer sur la tenue de certaines épreuves.  Ces doutes ne suffisent pas, actuellement, à gâcher le retour au grand air de ces amateurs des grands espaces.   

Rédaction : J. Soyer


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