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Stéphane Lelong : « Une première expérience très riche »

31 mars 2017
Le directeur sportif de la commission tennis de table, Stéphane Lelong, a vécu sa première expérience internationale lors de l’open de Lignano (Italie). Il raconte ce baptême et livre ses premières impressions.

Stéphane Lelong, comment avez-vous appréhendé ce premier déplacement international à la tête de l’équipe de France handisport ?

Bien. Il me tardait de découvrir l’environnement, les organisations, la gestion des moments. Les comportements des uns et des autres en situation également. D’autant plus que nous avions emmené cinq jeunes afin qu’ils participent au tableau jeunes (- 21 ans) et au tableau senior.

Un mot sur ces tableaux jeunes justement ?

Ils deviennent très intéressants car de plus en plus de nations jouent le jeu. On a notamment vu pour la première fois, selon les entraîneurs nationaux, des Japonais traverser le monde pour participer à de telles épreuves. Notamment en fauteuil. Cela démontre que le Japon est bien tourné vers Tokyo 2020.

Qu’avez-vous pensé des jeunes Tricolores ?

Elias Debeyssac s’incline en finale de son tableau en classe 8. Dans la même classe, Lewis Dalby et Clément Berthier sont troisièmes. C’est bien, ils sont dans les clous. Cela s’est avéré plus difficile pour Nicolas Antier, engagé en classe 4 (fauteuil roulant). Je pense qu’il est davantage classe 3 mais il n’a pas pu être testé en Italie. Néanmoins, cela s’est avéré être une expérience intéressante pour lui. En revanche, Corentin Darènes devra être à nouveau testé pour intégrer le mouvement.

Comment ces jeunes se sont-ils comportés en senior ?

Plutôt bien. Elias Debeyssac a battu le n° 9 mondial pour sortir de poule et il tombe en 8e de finale contre Thomas Bouvais. J’ai aussi aimé ce qu’ont proposé les autres espoirs.

Qu’avez-vous retenu de manière plus globale ?

Déjà, j’ai coaché pour la première fois des fauteuils en compétition. Ce fut très enrichissant. Après, je pense que les Français ont bien travaillé depuis Rio. J’ai bien aimé le niveau de référence que je découvrais vraiment. Mais je me suis aussi étonné de voir à quel point la logique de calculs prédomine dans la tête des joueurs, tous très attentifs à leur classement mondial. Cela vaut pour tous, pas uniquement pour les Français. C’est un peu dommage pour le jeu.

Quels sont vos motifs de satisfaction côté français ?

Il y a la victoire de Matéo Bohéas en classe 10. Il a confirmé son statut de tête de série. Je suis aussi content de la finale de Kevin Dourbecker, qui a battu Stéphane Messi en demi-finale. Le quart de finale de Julien Michaud, lié davantage à un manque de constance psychologique que technique, m’a conforté dans l’idée que ce joueur a un beau potentiel. Il avait déjà été intéressant au Costa Rica (tournoi coefficient 20).

Et les regrets ?

Il y a l’élimination d’Alexandre Delarque en demi-finale de la classe 4 car il avait les armes. Il y a celle de Thomas Bouvais contre Didukh, numéro 1 monial de la classe 8. Il n’y a rien de mal à perdre contre ce joueur très fort, mais je pense que Thomas Bouvais cultive un petit complexe d’infériorité et que la différence entre les deux joueurs n’est pas aussi importante que ce que ne laisse paraître le score. Je regrette la défaite, contre un joueur moins bien classé que lui, en quart de finale de Florian Merrien, médaillé de bronze en classe aux Jeux paralympiques de Rio.

L’autre satisfaction est de voir de nouveaux joueurs qualifiés pour les Championnats d’Europe (en septembre) puisqu’ils ont fait demi-finale d’un tournoi coefficient 40…

Oui. C’est bien. Matéo Bohéas, Thomas Bouvais, Stéphane Messi, Kevin Dourbecker, Isabelle Lafaye rejoignent Fabien Lamirault, Thu Kamkasomphou, Maxime Thomas, Florian Merrien, Stéphane Molliens, déjà qualifiés au bénéfice de leur podium à Rio. // J. Soyer

© G. Picout

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