« Donner le sourire aux personnes en situation de handicap qui retrouvent le goût et le plaisir de la glisse me ravit. » Bernard Jaillet, responsable de la section handisport du club de ski de fond de la Feclaz, œuvre depuis trois ans pour accueillir le public en situation de handicap et favoriser la mise en place de sorties en toute sécurité. « J’habite à Aix-les-Bains, non loin de Chambéry, depuis 1989 et je ne savais pas que l’on pouvait pratiquer du ski de fond. Alors, j’ai eu envie de faire connaître la pratique la développer. »
Beaucoup de personnes en situation de handicap se mettent des freins, n’osent pas se (re) lancer dans des pratiques sportives. Pourtant, le sport offre la possibilité de retrouver confiance en soi, de partager de nouveaux moments en famille. « Le sport m’a tellement donné que je trouve normal de rendre un peu », estime Bernard Jaillet, ingénieur de textile composite, à la retraite et également dirigeant du club omnisport de Bourgoin Jailleu.
Un club où l’on pratique, entre autres, le handbike et la natation. C’est d’ailleurs dans les bassins que Bernard Jaillet s’est forgé un palmarès de choix. Séquelles de poliomyélite à une jambe, ce passionné de sport cherche à s’épanouir. Ses parents l’inscrivent ainsi dans un club de natation à l’âge de 12 ans. « Je me souviens, au début, je n’osais pas me mettre en maillot de bain… ». Une fois cette question réglée, Bernard Jaillet enchaîne les perfs, participe aux Jeux paralympiques de 1976, 1980 et 1984. Avec à la clé, trois médailles de bronze et un titre en relais 4×100 4 nages en 1984. Trois aventures humaines dont il reste de solides amitiés.
Ce sont celles-ci qui l’on ramené dans un mouvement dont il s’était un peu éloigné pour mener vies professionnelle et familiale.
Il y a dix ans, donc, des copains de longue date l’invitent à les rejoindre à Bourgoin pour des sorties de… handbike. « J’ai toujours été sportif. Et cela permet de s’évader, de profiter de la nature entre potes… C’est aussi l’une des disciplines qui facilite le plus l’intégration puisque des valides accompagnent les personnes en situation de handicap qui peuvent en avoir besoin. »
Handbike, ski de fond, parfois aussi natation… Bernard Jaillet joue la carte de la polyvalence. Et celle du plaisir avant tout. Pas question pour lui de pousser à la performance. « Evidemment, si certains adhérents veulent se lancer dans la compétition, je les aide et les guide. Mais je veux avant tout leur permettre de retrouver le goût du sport. Leur montrer que rien n’est impossible. » Les pratiques seront parfois un peu différentes de celles qu’ils ont connues dans leur vie d’avant, mais le plaisir, lui, est toujours là. Qu’ils n’ont pas à avoir peur de se sentir handicapés… « Par exemple, je marche dans la vie mais je pratique le ski de fond en fauteuil… ». Adapter, accompagner, proposer le matériel et l’encadrement humain nécessaires ouvre le champ des possibles. Cela fait tomber des barrières. « Des familles peuvent à nouveau skier, randonner ensemble et c’est le plus important. »
Rédaction : J. Soyer / Photos : ESF
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