Ils ont levé les bras, se sont congratulés, rejoint par leur nouveau staff sur le parquet. Champions d’Europe en 2022 et 2023, à Paris et Cardiff, les Bleus de l’équipe de France de rugby fauteuil sont entrés dans l’histoire en remportant un troisième titre continental consécutif, à La Haye (Pays-Bas). Une première dans l’histoire de ce sport. « On marque encore un peu plus l’histoire du rugby fauteuil en France », situe d’emblée Jonathan Hivernat, le capitaine de cette génération dorée.
Une montée en puissance progressive
En dominant le Danemark en finale (53-49), dimanche 27 avril 2025, les Français ont conclu un sans-faute impressionnant. « Tout n’a pas, pour autant, été parfait mais on ne va pas faire la fine bouche, commente Nicolas Coste, qui a succédé à Bob Vanacker au poste de sélectionneur. Les joueurs ont des automatismes importants et des systèmes de jeu déjà bien en place. Ce fut une base importante pour les matches à intensité. »
Ses protégés avaient à cœur de confirmer leur place au sommet de l’échiquier continental et de rebondir après la déception subie aux Jeux paralympiques de Paris (5e, après avoir fini 3e de poule). La mission est accomplie, et ce malgré une préparation assez courte et l’intégration de nouvelles règles. « Il n’y avait pas dans ce groupe de sentiment de revanche par rapport aux Jeux, coupe Nicolas Coste. Ce collectif avait davantage envie de tourner le page en se projetant sur d’autres objectifs. »
Perturbés par des classifications concernant quatre des douze joueuse et joueurs de l’équipe, les Français ont eu un peu de mal à lancer la machine. Mais la montée en puissance s’est faite progressivement. « Les joueurs ont su hausser le niveau en termes d’implication et d’application, d’intensité et d’agressivité. Mais aussi accélérer pour livrer une très belle demi-finale contre la Grande-Bretagne (50-47), samedi, apprécie encore l’entraîneur national. Ils ont réédité cela en finale contre des Danois aussi solides qu’accrocheurs. Pour leur première finale européenne, ces derniers avaient très envie de les croquer. » Menés de deux points en début de rencontre, les Français ont fait parler « leurs ressources et leur capacité à ne jamais rien lâcher », analyse le capitaine Jonathan Hivernat, qui se réjouit aussi de la bonne tenue des nouveaux venus au sein de l’effectif.
Un staff très investi
Parmi eux, Aurianne Devallière, première féminine à intégrer l’équipe nationale. « Elle a apporté sa spontanéité et sa fraîcheur, glisse Nicolas Coste. J’espère que cela va donner envie à d’autres jeunes femmes de s’entraîner, leur montrer qu’elles peuvent aussi prétendre à vivre de tels moments. » « Les nouveaux ont su se nourrir de cette expérience au plus haut niveau continental. Nous sommes ravis qu’ils aient vécu ce titre avec nous », ajoute Jonathan Hivernat.
Les Tricolores ont également pu compter sur un nouveau staff au diapason pour réussir ce triplé historique. « Il faut souligner l’excellent travail de l’entraîneur assistant, Victor Meynier. Il a su vite trouver ses repères dans ce collectif et apporter son regard, salue Nicolas Coste. Aussi, le travail de l’ombre mené par Benjamin Fernandes, notre jeune kiné qui a eu un important travail à effectuer, nos infirmiers, Mustafa Raji, Stéphane Fuster et notre mécanicien, Maelo Périer ont été déterminants dans la conquête de ce nouveau trophée. »
Une récompense pour tout le travail accompli
Cette belle semaine est également « le fruit du travail de tous les clubs des trois divisions françaises, insiste le nouveau patron technique français. Ils permettent aux joueuses et aux joueurs d’arriver dans le bon rythme » pour de telles échéances.
Le nouveau staff va pouvoir s’appuyer, lors des prochains stages, sur une base solide pour continuer d’avancer et bien préparer les championnats du monde 2026, au Brésil. Pour accroître encore la confiance de joueurs qui ont su se révéler dans les moments clés de certains matches. « On espérait pouvoir tester davantage les nouveaux systèmes, avec de nouveaux jeunes en phase de poule, mais l’adversité à laquelle nous avons dû faire face a modifié un peu les plans, précise Jonathan Hivernat. Signe que le niveau ne cesse de progresser en Europe. » Le Danemark ou encore la Grande-Bretagne, qui a lancé une nouvelle génération déjà très compétitive, en attestent.
Cette concurrence accrue rend encore plus belle la performance française. « On est très fier de remporter ce troisième titre consécutif, appuie Sébastien Verdin. Cela récompense tout le travail effectué depuis de longues années, avec l’ancien staff et le nouveau. »
Enfin, une pensée particulière pour Stéphane Binot, nouveau manager de la performance du rugby, qui n’a pas pu être présent lors de ces premiers Championnats d’Europe en raison du décès d’un parent. L’ensemble du staff et des joueurs lui adressent leur soutien et leurs pensées les plus sincères.
Le parcours de l’équipe de France.
Poule : France – Suède : 65-37. Pays-Bas – France : 46-52. France – Allemagne : 52-51.
Demi-finales : France – Grande-Bretagne : 50-47. Allemagne – Danemark : 51-57.
Finale : France – Danemark : 53-49.
L’équipe de France : Aurianne Devallière, Rodolphe Jarlan, Jonathan Hivernat, Mathieu Thiriet (Stade toulousain) ; Brice Maurel, Lou Cathala (Montpellier), Cédric Nankin (Paris), Jordan Ducret (Carquefou), Sébastien Verdin, Corentin Le Guen (Dijon), Nicolas Valentim (Clermont-Ferrand), Théo Baraton (Niort).
Staff : Stéphane Binot (manager de la performance rugby) ; Nicolas Coste (entraîneur national), Victor Meynier (assistant coach), Maelo Perier (mécanicien), Benjamin Fernandes (kinésithérapeute), Mustafa Raji, Stéphane Fuster (infirmiers).