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Directeurs sportifs et head-coaches, vecteurs clés d’une reprise optimale

28 mai 2020
Depuis le début du confinement, les Directeurs sportifs et/ou head-coaches assument un rôle majeur pour établir un lien entre la Direction Technique Nationale, le médical, les sportifs de haut niveau et leur staff personnel. Depuis lundi 11 mai et le lancement de la première étape du déconfinement, ils continuent d’assurer ce liant indispensable et rassurant.

Disponibles, à l’écoute, attentifs, les directeurs sportifs et les head-coaches ont joué les couteaux suisses ces deux derniers mois. Michel Terrefond et son équipe d’encadrement du rugby fauteuil organisent des séances vidéo sur la tactique tous les vendredis depuis un mois. Marie-Pierre Le Blanc et le staff boccia a également user de cette stratégie avec certains membres de leur collectif. Les nageurs se retrouvent aussi en fin de semaine et récemment un Facebook live, très en phase avec la moyenne d’âge de ce collectif, est sorti de terre. D’autres ont multiplié les échanges par les réseaux sociaux ou les moyens de communication actuels.  

Durant la première phase du déconfinement, la forme et/ou la fréquence changent un peu mais le lien va demeurer étroit. « On doit continuer d’apporter un maximum d’informations claires aux sportifs et aux entraîneurs personnels, pose d’emblée Sami El Gueddari, le référent des nageurs tricolores licenciés à la FFH. À une période où l’avenir rime avec doutes, il est important que le cocon proche du nageur avance dans le même sens et parle d’une même voix. »

Depuis deux mois, le cadre du sportif de haut niveau, réglé pour être prêt à en découdre selon un calendrier précis, établi longtemps à l’avance, est bouleversé. Entre l’open européen de boccia prévu fin mai à Nantes et probablement reporté d’un an, le HOP d’athlétisme, finalement annulé cette année, les Jeux Paralympiques décalés à l’été 2021 (24 août – 5 septembre), tout leur univers a volé en éclats. « Alors, il faut poser des mots simples et rassurants, souligne Julien Héricourt, le patron de l’athlétisme. Cela passe aussi par des informations pratiques. » À commencer par celles concernant le calendrier. Si les instances internationales de rugby et d’athlétisme, pour ne citer qu’elles, ont esquissé (sous réserve des conditions sanitaires) un calendrier pour les prochains mois, d’autres sont encore dans l’incertitude. 

Accepter sa situation et positiver

Mais avant toute chose, il s’est avéré déterminant de relayer les messages incontournables de la DTN et de Frédéric Rusakiewicz, médecin fédéral. Bilan général de santé, ECG, reprise progressive, adaptation des charges de travail. « Ils doivent continuer de prendre les choses comme elles viennent en optimisant chaque séance, résume Sami El Gueddari. Ne pas se précipiter même si généralement le printemps est synonyme de grande forme. » Cela vaut aussi pour les athlètes de Julien Héricourt, comme pour la majorité des sportifs de haut niveau du mouvement. Entre les épreuves qualificatives pour les Jeux, les rendez-vous internationaux et les championnats de France, les mois de mai et juin sont souvent cruciaux dans une saison.

Cette année aussi mais pour bien d’autres raisons. Les objectifs sont sanitaires. Et il convient de bien garder ça en tête. Les stages sont donc prohibés. Et jusqu’au 2 juin au moins, seuls les sportifs pouvant pratiquer en totale autonomie sont autorisés à reprendre (pour en savoir plus, lire le plan de déconfinement de la Fédération Française Handisport). « La singularité de cette reprise est exacerbée car elle est multiple dans le mouvement handisport », rappelle Sami El Gueddari. Le plan de déconfinemet fédéral explique bien qu’il ne faut aucun contact lors de l’installation dans le fauteuil ou dans l’infrastructure. Il faut tout mettre en œuvre pour être en mesure de pouvoir reprendre pleinement quand cela sera possible.

Stage natation Montélimar 2019 © G. Picout

Néanmoins, depuis le 11 mai, certains sportifs ont pu bénéficier ou vont bénéficier de dérogation (sur décisions des préfets et/ou des collectivités locales), pour accéder à leur terrain de jeu favori. À l’inverse, les sports co et de contacts sont toujours à l’arrêt… La boccia aussi ou presque. Et ce jusqu’au 2 juin au moins. « Pouvoir sortir permet d’effectuer le travail physique avec leur coach, parfois avec des équipiers en respectant bien les gestes barrières, la distanciation sociale… », appuie Michel Terrefond. Une donnée importante mais là encore un partie du public de la FFH doit trouver le juste milieu. « Les sorties sont une petite bouffée d’oxygène même s’ils font partie des personnes à risques, note Marie-Pierre Le Blanc, head-coach de la commission boccia. On garde donc le contact pour veiller à ce que tous aille bien moralement et physiquement. »

Une adaptation à tous les niveaux

Les référents et les entraîneurs nationaux n’hésitent pas à positiver. Le report des Jeux et des épreuves de qualifications offre du temps. Le confinement a donc été l’occasion, pour certains, de se reposer, de prendre le temps pour réfléchir à de nouvelles stratégies afin d’améliorer certains points lors des regroupements…

L’adaptation est la clé de la réussite des sportifs de haut niveau. Dans le mouvement handisport, cette vérité se vérifie sans cesse. Par la qualité du travail et de l’accompagnement des entraîneurs personnels, des staffs fédéraux et de la DTN, via la cellule performance, elle a encore pris une autre dimension.

Rédaction : J. Soyer


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