« En 2019, on a une grosse échéance avec les Championnats du monde à Kuching (Malaisie) du 29 juillet au 4 août. C’est une étape importante à plusieurs titres.
Les 1er et 2e ouvriront un quota pour la France (non nominatif). On a tendance à l’oublier comme pour l’escrime ou le tennis de table, en natation, nous sommes rentrés, depuis octobre, dans la course aux quotas. Comme les autres disciplines paralympiques, nous avons un nombre de places fixées par l’IPC pour les Jeux. Il dépend des résultats de l’ensemble des nageurs français sur l’ensemble des compétitions nationales et internationales. Au-delà de l’hyper élite, il faut que tous les nageurs des collectifs nationaux, par leurs résultats, contribuent à ouvrir des quotas afin de permettre à la France de disposer d’une sélection à la hauteur de ces ambitions.
Nous serons en Malaisie. Un Pays où le climat sera proche de celui que nous aurons à Tokyo. Cela va nous permettre de nous mettre dans une configuration qui ressemblera à ce que l’on pourrait connaître au Japon à N+1. C’est intéressant. C’est dans cette optique que nous avons choisi de nous engager sur la Coupe du monde à Melbourne, en février. Le groupe aura un stage de quatorze jours avant la compétition. Là encore, nous allons simuler ce que nous pourrions connaître à Tokyo, avec une base arrière, puis une période de compétition. »
« En termes d’ambitions chiffrées, nous avions dix nageurs à l’Euro sur un minima A correspondant au top 8 mondial et un minima B fixé sur le top 12. On a pour objectif d’être le plus proche possible d’une délégation à dix nageurs. Cela induirait une progression puisque les minimas A et B seront respectivement basés sur le Top 6 et le Top 10. Ce serait de bon augure dans l’optique des Jeux.
Notre équipe était jeune à l’Euro. Beaucoup ont vécu leur première compétition internationale majeure. Il va leur falloir confirmer, parce que c’était la première marche qui doit les amener à être compétitif à Tokyo. Je pense à Ugo Didier, David Smetanine, Alex Portal, Théo Curin, Claire Supiot, Emeline Pierre ou encore Anaëlle Roulet… On espère tous les voir à leur meilleur niveau à Kuching. »
« La nouvelle classification, encore plus pointue, a engendré de vrais bouleversements dans les différentes classes pour le bien de la discipline, avec des mouvements de sportifs d’une classe à l’autre (à la baisse comme à la hausse). Cela va donc changer la donne. De plus, de nouveaux nageurs émergent toujours lors des championnats du monde précédant les Jeux. Nous aurons donc une photographie assez représentative de l’adversité présente à Tokyo. Néanmoins, nous avons l’ambition de réaliser de nombreux podiums. La délégation française a fait de beaux Championnats d’Europe. Charge à elle de transformer l’essai lors des mondiaux. »
« Ugo Didier va y défendre son titre sur 100 m dos S9. David Smétanine, qui vit sa cinquième paralympiade, a relancé une préparation de très haut niveau pour Tokyo. Il a pris une respiration d’un an et demi avant de remettre le bleu de chauffe. Les premiers championnats de France 25m de cette hiver ont laissé apercevoir de très belles choses. Claire Supiot confirme, Anaëlle (Roulet) prend sa pleine mesure depuis le début de l’année. Alex Portal est en train d’exploser alors qu’il n’a que 16 ans. Il a encore une grande marge de progression. Ce sont autant d’athlètes que l’on espère voir truster des podiums cet été. Ce sera ça l’enjeu. »
« Il faut poursuivre l’arrivée de nouveaux sportifs. Au-delà des dix présents à l’Euro, si on veut amener une équipe étoffée (avec des critères exigeants) puisque la philosophie des critères fixés par le CPSF est de faire en sorte que chacun des athlètes présents à Tokyo puisse légitimement contribuer au tableau des médailles. L’enjeu est d’avoir 16 à 20 sportifs en capacité d’entrer dans le top 12 international. Ce serait un indicateur de la bonne santé de la natation française handisport. »
« On veut poursuivre la phase de classification de nouveaux athlètes. A Berlin, début juin, plusieurs vont être vus en classification : Johanna Ragazini, Yohan Mahistre, Laurent Chardart, pour ne citer qu’eux. Ce sont de bons profils. Des nageurs que l’on espère voir dès demain sur la scène internationale… Mais cela passe avant tout par une validation de leur classification à l’international. »
« Renforcer la coopération et la collaboration avec les entraîneurs personnels est un enjeu. La multiplication de stages et des compétitions doit nous permettre d’être le plus opérationnel et le plus efficace possible lors des compétitions internationales majeures. C’est l’un de nos objectifs puisque nous sommes au service des coaches personnels. Il faut donc développer cette relation de confiance afin d’être leur voix en situation internationale. » // J. Soyer
La sélection pour l’Australie (Coupe du monde de natation, février 2019): Emeline Pierre, Anaëlle Roulet, Claire Supiot, Ugo Didier, Florent Marais, David Smétanine. Staff : Guillaume Domingo et Baptiste Hemeryck.
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