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Nicolas Savant-Aira veut progresser sur l’aspect mental

15 décembre 2016
Le pongiste marseillais n’a pas vécu les Jeux Paralympiques de Rio espérés. Il entend se servir de cette expérience pour être au top à Tokyo en2020. Éliminé dès les phases de poule du tournoi paralympique individuel puis e quart de finale de l’épreuve par équipe, Nicolas Savant-Aira, 35 ans, a connu des Jeux Paralympiques de Rio décevants. Assez loin de ses attentes. Il compte en tirer profit pour se préparer au mieux pour les Jeux de Tokyo, en 2020.

Nicolas, comment s’est déroulé votre retour de Rio ?

Ce fut assez difficile. Il m’a fallu digérer, expliquer ces résultats à ma famille, mes amis et au travail, les raisons de cet échec sportif. J’ai aussi pas mal réfléchi pour savoir de quoi serait fait mon avenir.

Quelles raisons avez-vous donné ?

J’étais prêt physiquement, techniquement, tactiquement aussi. Mais sans doute pas assez armé psychologiquement. Pourtant, je n’avais jamais failli en la matière. Mais à Rio, je pense avoir mal appréhendé le temps entre notre arrivée sur place et le début des épreuves. J’ai trouvé ça très long. J’ai aussi eu quelques soucis quant à l’ambiance de groupe. Pourtant, une fois encore, je n’avais jamais eu de difficultés d’ordre mental avant ce rendez-vous.

Cela a été compris ?

Oui. J’ai pris le temps d’expliquer. Je n’ai eu ni honte, ni aucune appréhension à en parler. Et puis, on m’a aussi demandé de parler de l’expérience en général, de raconter comment cela s’était passé pour ceux qui avaient ramené des médailles. Ce sont mes potes, alors je le faisais avec plaisir. Cela me permettait aussi d’effectuer des comparaisons entre nos vécus, nos préparations…

Quels enseignements en avez-vous tiré ?

Je vais essayer de progresser en la matière. Comme je n’avais jamais eu de problèmes en la matière, peut-être que par le passé j’avais mis ce travail de côté. Je vais corriger ça car j’entends bien arriver dans les meilleures dispositions à Tokyo, pour les Jeux 2020.

Traverser ces Jeux de Rio n’a donc pas dû être facile ?

J’ai été éliminé assez vite car j’ai joué mes deux simples le même jour. J’ai malgré tout réussi à rester dedans car je me suis immédiatement mis en mode supporters. Je m’entraînais tous les jours mais dès qu’un Français était en lice, j’étais derrière lui. Aussi, Florian Merrien, médaillé de bronze en simple, m’a demandé de le préparer avant chacun de ses matches. Le groupe a eu un rôle important à cet égard. Cela m’a permis de rester très concerné et de ne pas me sentir à côté ou exclu. Cela m’a aussi évité d’avoir envie de rentrer chez moi.

Les sollicitations médiatiques furent elles aussi importantes qu’après votre médaille de bronze par équipe gagnée à Londres ?

Non. En 2012, j’ai eu l’impression de ne retomber sur terre que cinq ou six mois après. Il y avait beaucoup de sollicitations. Là, je suis revenu à la normale et retombé dans l’anonymat bien plus vite. Certes, comme j’habite et je joue dans le même club que Fabien Lamirault, doublé médaillé d’or, nous sommes souvent associés lors des manifestations… Mais ce sont les médailles qui sont valorisées et cela est tout à fait normal.

Et le ping dans tout ça ?

Après les Jeux, j’ai souhaité couper. Je n’ai donc pas touché la raquette pendant deux mois et demi. Soit jusqu’au 1er tour des Individuels (il y a fini 3e de N1). Désormais, je vais m’entraîner différemment en prenant davantage de demies-journées sur mon temps de travail (informaticien). Je suis encadré par Grégory Rosec, un ancien joueur de haut niveau qui est dans mon club – Marseille Provence Tennis de Table Handisport que l’on a créé cette année avec Fabien Lamirault. Un joueur valide numéroté me suit également… En fait, au lieu d’aller en stage dans un Creps pendant une ou deux semaines par mois, j’ai mis en place une structure autour de chez moi.

Avec quelle ambition d’ici Tokyo ?

Être qualifié pour tous les rendez-vous majeurs (Championnat du monde individuel et par équipe), Championnat d’Europe. Cela va donc être délicat car les critères de sélection sont toujours très élevés. Au regard de mon classement, il sera parfois difficile de travailler sur l’évolution de mon jeu tout en étant performant pour entrer dans les critères fédéraux. // J. Soyer

© F. Pervillé

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