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Euro 2025 : deux équipes, une nation

7 octobre 2025
Les Championnats d’Europe de basket fauteuil 2025 se dérouleront du 10 au 18 octobre à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. Deux collectifs tricolores défendront les couleurs de la France dans cette compétition européenne incontournable, chacun avec ses enjeux : une équipe féminine en construction, tournée vers l’avenir, et une équipe masculine qui pourra capitaliser sur son expérience paralympique pour confirmer son retour au premier plan, déterminée à décrocher sa qualification mondiale.

ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE : UN COLLECTIF JEUNE, VOLONTAIRE ET LUCIDE
Le groupe féminin s’avance vers Sarajevo avec humilité et ambition. En pleine phase de renouvellement, la sélection menée par Mathis Mourcin et Frédéric Roeland fait le pari d’un collectif jeune, encore inexpérimenté au plus haut niveau, mais profondément investi.

« On sait d’où on part, et on sait où on veut aller. On n’a pas cherché à empiler les noms : on a sélectionné des profils qui collent à notre projet. Des filles engagées, qui ont envie d’apprendre et qui acceptent le défi que représente ce championnat. »

Cinq joueuses feront leurs premiers pas sur la scène internationale (Pruvost, Dookun-Leber, Ernest-Augustin, Debard, Dijoux), encadrées par des joueuses cadres comme Lisa Clary, Loeiza Vari Le Roux, Lucie Nolet et Anne-Sophie Rubler.

« Il n’y a pas encore d’automatismes très forts, ni de repères communs face à la pression. Mais justement, ce championnat va servir à ça : prendre de l’expérience, gérer des scénarios de match, grandir ensemble. »

La France évoluera dans une poule très relevée avec l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas et l’Espagne. Deux équipes seront qualifiées directement pour les Championnats du Monde, et les 3e et 4e devront passer par un Tournoi de Qualification Mondial (TQM).

« On sait que chaque match sera un défi. On n’a pas d’illusion. Mais on n’y va pas pour faire de la figuration. Gagner un match, puis peut-être deux, ce serait déjà énorme. Ce qui compte, c’est de poser une culture, de créer un cadre, et d’emmener ce groupe vers un vrai projet de performance à long terme. »

Frédéric Roeland insiste aussi sur la courbe de progression constatée depuis plusieurs mois :

« Ce qui est très encourageant, c’est qu’on progresse chaque semaine. On travaille beaucoup sur la communication, la rigueur défensive. L’enjeu, c’est de maintenir ces exigences dans l’intensité d’un championnat. »

> Programme de l’équipe de France féminine 
> Retrouvez la sélection tricolore 

ÉQUIPE DE FRANCE MASCULINE : UNE AMBITION CLAIRE POUR SARAJEVO
Chez les hommes, le ton est résolument plus offensif. Clifford Fisher assisté de Guillaume Adiasse suite au forfait de Steve Caine pour raison médicale emmènent une équipe de France engagée et soudée, qui visera sans détour le top 5 européen, synonyme de qualification directe pour les Championnats du Monde 2026 au Canada.

« Cette équipe est construite sur des bases solides. L’expérience est là, la complémentarité aussi. Il y a un vrai vécu collectif, un esprit de groupe fort. Et on sent une détermination qui va au-delà des mots. »

Le sélectionneur s’appuie sur des joueurs d’expérience comme Nicolas Jouanserre, Christophe Carlier, Jérôme Duran, Rémi Bayle, Alexis Ramonet, Ibrahim Guirassy ou Louis Hardouin, tous déjà bien rôdés aux joutes internationales. Trois joueurs connaîtront leur première sélection chez les séniors :  Soufiane Erraoui, Davy Makoma et Abdel Hermosilla.

« On a beaucoup travaillé cette année. On a renforcé nos bases défensives, notre lucidité dans les moments chauds. Et surtout, on a installé une vraie exigence collective. Les gars savent que chaque possession compte. » La France affrontera dans sa poule l’Angleterre (vice-champion paralympique), les Pays-Bas, l’Italie, Israël et la Suisse. Un groupe difficile, mais dans lequel chaque match est jouable.

« Il n’y aura aucun match facile, mais aucun non plus qu’on abordera sans plan. On veut être stratégiques, disciplinés, et capables de hausser notre niveau dans les moments clés. On n’a pas de star, on a une équipe. » Clifford Fisher insiste sur la responsabilité partagée du groupe : « L’objectif est clair, mais ce qui nous anime, c’est le chemin. Sarajevo, c’est un test, mais aussi une opportunité. On veut être à la hauteur, pour le résultat bien sûr, mais aussi pour l’image qu’on donne de cette équipe. »

> Programme de l’équipe de France masculine
> Retrouvez la sélection tricolore

UNE DYNAMIQUE COHÉRENTE, PORTÉE PAR LA PERFORMANCE
Le manager de la performance, Stéphane Binot, supervise les deux projets avec attention. Il souligne la cohérence globale de la stratégie fédérale.

« Ces deux équipes évoluent sur des dynamiques très différentes, mais elles partagent des fondamentaux communs : la rigueur, l’engagement, la progression. Chez les féminines, on structure, on bâtit, on investit sur l’avenir. Chez les masculins, on consolide une dynamique, on vise un résultat, et on inscrit cette équipe dans la durée. »

Pour lui, Sarajevo est un tournant important pour la discipline : « Ce championnat doit nous servir à faire un pas de plus. Pas seulement en termes de résultats, mais aussi dans la manière de faire, de penser la performance. L’ambition, c’est de faire de la France une nation qui compte sur la scène européenne, chez les filles comme chez les garçons. »

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