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Kévin Juliano, la passion en partage

29 octobre 2025
À seulement 22 ans, Kévin Juliano porte déjà fièrement les couleurs de la France sur les pelouses du monde entier. Ce jeune Parisien, au sourire discret mais à la détermination éclatante, évolue entre deux univers : le Montrouge FC en Régional 1 sous l’égide de la FFF, et le CSS Reims, pensionnaire de la D1 handisport. Deux maillots, un même moteur : la passion du football.

« J’ai commencé tout petit, le ballon a toujours fait partie de ma vie », confie-t-il. Une vie rythmée par les entraînements, les matchs, la salle de sport. Une discipline qu’il revendique avec simplicité : « J’ai toujours aimé ma discipline grâce à la motivation que j’ai. Et la passion aussi. » Des mots qui résument tout : la constance, l’envie, le plaisir de jouer, même lorsque la fatigue s’invite.

De Rio à la Turquie, un parcours en bleu

Avec l’équipe de France des sourds, Kévin a déjà vécu des émotions que bien des footballeurs rêveraient de connaître. Trois grandes compétitions internationales, deux parcours inoubliables.
D’abord, en 2022, les Deaflympics au Brésil. Une aventure fondatrice, conclue par une médaille d’argent synonyme de vice-champion du monde. « C’est ma plus belle fierté. C’était ma première expérience, avec des nouveaux joueurs, un parcours dur, mais incroyable. »
Puis, deux ans plus tard, un nouveau sommet : champion d’Europe 2024 en Turquie. Le rêve devient réalité, et la France s’impose comme une nation qui compte. Mais pour Kévin, le meilleur reste à venir. Son objectif est limpide : « Je veux finir avec la médaille d’or. Je joue pour la France, je veux montrer la qualité de notre pays. »

Né sourd, Kévin a appris à transformer sa différence en force. « Ce n’est pas compliqué pour moi, j’ai l’habitude depuis ma naissance. On communique avec les mains, on parle la langue des signes. »
Cette langue, partagée avec ses coéquipiers, tisse un lien unique, une complicité rare sur le terrain comme en dehors. « On s’adapte facilement entre sourds, parce qu’on a la même langue. » Dans le jeu, les regards remplacent les cris, les gestes deviennent instinctifs, et l’équipe respire à l’unisson.

S’il s’entraîne avec la rigueur d’un professionnel, Kévin rêve d’un avenir où les footballeurs sourds seront reconnus comme les autres athlètes tricolores. « Après les Deaflympics, j’aimerais qu’on nous voie comme une vraie équipe de France. Qu’on s’entraîne plus souvent, qu’on ait un salaire pour vivre du foot. »

Un rêve simple, juste, légitime. Celui d’un jeune homme qui, chaque jour, prouve que le talent et la passion n’ont pas besoin de bruit pour briller.

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