« Le foot amputé a officiellement intégré la FFH en septembre 2024 », explique-t-il. « L’objectif est désormais de fédérer, d’organiser un vrai championnat national et de donner de la visibilité à cette discipline. »
En moins d’un an, le travail a porté ses fruits : trois clubs sont désormais affiliés à la Fédération – l’Olympique de Marseille, le Paris FC et l’ES Lanfonnet – marquant le point de départ d’une structuration attendue. Ces trois équipes lanceront dès la saison 2025-2026 le premier Championnat de France de foot amputé, organisé sur trois journées à Marseille, Paris et Lanfonnet.
Le football amputé se joue à 7 contre 7 sur un demi-terrain de football à 11 (60 m sur 40 m). Les joueurs de champ sont amputés d’un membre inférieur ou possèdent une malformation congénitale affectant un membre inférieur, tandis que les gardiens
le sont d’un membre supérieur ou possèdent une malformation congénitale affectant un membre supérieur. Les buts mesurent 5 m sur 2,2 m, et chaque rencontre se compose de deux mi-temps de 25 minutes. Les touches se jouent au pied, cinq remplaçants sont autorisés, et un second gardien est obligatoire.
Particularité notable : le ballon frappé sur un six mètres doit impérativement rebondir avant la ligne médiane, sous peine d’une remise en jeu à l’adversaire.
« Le jeu est rapide, technique et très visuel », décrit Cyril Ferdoel. « On retrouve l’intensité du football classique, mais avec une solidarité et une énergie incroyables. »
Le foot amputé est également un sport mixte, ouvert à toutes et tous. Mais pour l’heure, les pratiquantes se font rares.
« Aujourd’hui, nos trois clubs ne comptent que des hommes », regrette Cyril. « L’un de nos grands défis, ce sera d’attirer des femmes, de leur donner envie d’essayer cette discipline et de leur offrir un cadre adapté pour s’épanouir. »
Sur le plan fédéral, la Commission Sportive Foot Amputé, créée fin 2024, compte aujourd’hui une dizaine de membres – représentants de clubs, arbitres internationaux, responsables du développement – et souhaite former des arbitres à moyen terme. Objectif : structurer la discipline sur tout le territoire et, à terme, créer une Équipe de France.
Une ouverture internationale et une aventure humaine
À l’échelle mondiale, le foot amputé est déjà bien implanté, avec une fédération internationale (WAFF) et une fédération européenne (EAFF) organisant championnats, coupes d’Europe et compétitions interclubs.
« Les grandes nations sont la Turquie, la Pologne ou encore l’Angleterre », souligne Cyril. « La France, avec ses trois clubs, n’en est qu’au début, mais les perspectives sont prometteuses. »
L’ambition est claire : bâtir une Équipe de France
de foot amputé, reconnue et compétitive à l’international. Pour cela, la FFH œuvre actuellement à récupérer l’affiliation mondiale, encore détenue par l’EFFA — une étape administrative clé avant de pouvoir représenter officiellement la France sur la scène mondiale.
Mais au-delà de la performance, la discipline est un formidable levier de reconstruction personnelle et sociale.
« On y trouve tout type de joueurs : des personnes amputées à la suite d’un accident, d’une maladie, ou nées avec un handicap », raconte Cyril. « Certaines ont déjà joué au foot, d’autres découvrent le sport. Mais toutes partagent le même plaisir : rejouer, retrouver l’esprit d’équipe et se dépasser. »
Le lancement du championnat marquera une nouvelle étape pour cette discipline encore méconnue.
« Notre enjeu, c’est la visibilité », conclut Cyril Ferdoel. « Plus les gens verront que le foot amputé existe, plus ils auront envie d’y participer ou de le soutenir. »
Spectaculaire, humain et porteur de sens, le foot amputé a trouvé son terrain d’expression : celui de la passion, du partage et de l’inclusion