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Ugo Didier : « On voit de tout en chambres d’appel »

28 mars 2019
Nouvelle année, nouvelle formule. Ugo Didier, 17 ans, va continuer à nous raconter son quotidien. Mais le champion du monde et champion d’Europe, en 100 m dos S9, nous donne désormais rendez-vous tous les deux mois. Et durant ces six rencontres, le Toulousain, licencié à Cugnaux, va nous vous faire entrer dans les coulisses de sa vie de sportif de haut niveau et d’étudiant à l’Insa Toulouse.

Pour la deuxième édition de cette nouvelle formule, Ugo Didier, dont les championnats du Monde 2019 sont la cible majeure de l’année, nous dévoile les secrets des chambres d’appel.

« Le ballon de trop »

« On dit souvent que la course commence en chambre d’appel. Certaines sont situées en extérieur, d’autre dans le complexe, mais elles ne sont jamais trop loin du bassin de compétition.  Contrairement à certains nageurs dont le handicap l’exige, je n’ai pas le droit d’être accompagné en chambre d’appel. C’est là que les bonnets, les lunettes et les combinaisons sont contrôlées par les officiels. Ils vérifient ainsi leur conformité. On y voit de tout. Lors des championnats du monde de Mexico, fin 2017, un Américain s’y est présenté avec un ballon de basket-ball. Comme il s’est amusé à dribbler, cela a fait du bruit et il se l’est fait supprimer. »

Aucun retard toléré

« Le cadre est parfaitement défini. Nous devons toujours pointer auprès des juges 15 minutes maximum avant le début de la course. En général, je m’arrange toujours pour arriver 20 minutes avant. En Australie, lors de la World Series, trois nageurs sont arrivés en retard pour la finale du 100 m dos. Ils ont donc été disqualifiés et remplacés par les deux réservistes. Il y en a toujours deux. Nous avons donc couru la finale à 7. Dans la chambre d’appel, il y a huit chaises, numérotées de 1 à 8. Les nageurs s’installent sur ou en face de celle qui correspond à sa ligne d’eau. Mais rien n’est figé. On peut discuter avec des adversaires, se balader un peu. On peut même en sortir. »

Des rencontres sympas

« Je n’ai pas de rituel à ce moment-là. Je préfère ne pas m’attarder à un détail ou à un autre parce que je repère quelque chose et que je fais une bonne course, je serais tenté de vouloir reproduire le même schéma. Or, il y a des aléas que l’on ne maîtrise pas. Parfois, je m’isole en écoutant de la musique, mais le plus souvent, j’aime aller parler avec des adversaires ou des équipiers. Ce fut notamment le cas à Melbourne parce que nous étions souvent ensemble avec Florent Marais. On passait donc souvent ce dernier quart d’heure de chambre d’appel en échangeant. Vis-à-vis des adversaires, à force on sait qui aime parler ou pas. J’avais aussi souvent entendu parler de jeux d’intimidation mais je ne l’ai jamais vécu. Au contraire, je constate même une forme de bienveillance entre les nageurs. Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de le faire. Une course se gagne dans l’eau. »

Doubler les équipements

« Je n’ai pas vraiment de meilleur ou de pire souvenir. Il y a juste une fois, lors d’une compétition départementale à laquelle je participais à 12-13 ans, j’ai cassé mes lunettes en chambre d’appel. J’ai donc été obligé de courir autour du bassin pour en demander une autre paire à quelqu’un. Depuis, j’ai toujours deux paires de lunettes et deux bonnets. Je fais aussi attention, quand je ne connais pas un site, à prévoir un sweat et des affaires chaudes parce que l’on ne sait jamais la température qu’il fera dans la chambre d’appel. A Mexico et à Dublin, il faisait vraiment froid. On avait bonnet, écharpe, jogging… En revanche, en Australie, même e tee-shirt, on y avait très chaud. Il est donc important de pouvoir parer à toute situation afin de ne pas rendre ce dernier quart d’heure trop désagréable. » 

Rédaction : J.Soyer

     

 

 

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