Signalement de violence
A+A-

Pascal Brandon double la mise aux championnats de France multi-catégories

23 mai 2019
Le tableau « sourds » a réuni 13 joueurs lors des championnats de France multi-catégories, organisés à Pouilly-les-Nonains, dans la Loire. Pascal Brandon, sacré l’an dernier, a conservé son titre en battant en finale Romaric Vinchon. Raphaël Boas, référent au sein de la commission tennis de table pour la FFH, avec Ludovic Portier, en profite pour faire un point sur l’évolution globale de la catégorie.

Pascal Brandon n’a pas failli. Comme l’an passé, le pongiste du CSSM Paris a remporté le titre de la catégorie des sourds lors des championnats de France multi-catégories. Il a dominé un tableau réunissant 13 compétiteurs ayant de 12 à 57 ans. « C’est un progrès, apprécie l’un des référents, Raphaël Boas. Cela récompense le travail de recrutement mis en place avec Ludovic Portier ». D’autres pongistes n’ont pas effectué le déplacement, estimant «  que c’était un peu loin et un peu cher. »

Une avancée positive

Mais les choses avancent dans le bon sens. Il y a deux ans, le directeur sportif du tennis de table à la FFH, Stéphane Lelong, sensible à l’idée de développer la pratique pour tous, a nommé Raphaël Boas et Ludovic Portier comme référents pour la commission. « La pratique des sourds est entrée à la FFH. Les commissions des disciplines proposant des rendez-vous internationaux ont dû se les approprier. Raphaël Boas, malentendant, assure une mission de représentant, de relais et de recrutement ».

Ludovic Portier, lui, doit écrire des critères pour favoriser, le plus rapidement possible, l’émergence d’une équipe de France de tennis de table sourds. « La possibilité de se projeter vers des épreuves internationales faciliterait le recrutement, avance Raphaël Boas. Nous intervenons souvent dans les centres pour parler du handisport. Si les adultes sont réceptifs, nous rencontrons davantage de difficulté pour séduire les plus jeunes ». Participer à des épreuves internationales permettrait aussi de mieux cerner le niveau requis. « On voit des images sur des réseaux via Youtube ou autre, c’est assez délicat de se faire une idée précise, glisse Raphaël Boas. Aujourd’hui, on sait que le niveau français n’est pas forcément très fort, mais avoir des repères nous permettrait de nous situer par rapport à la concurrence internationale. » 

L’intégration demande de dépasser certaines habitudes tenaces, et du temps. Les sourds préfèrent souvent rester ensemble, notamment par souci de communication.  Rares sont ceux qui participent au critérium fédéral. Mais là encore, des progrès sont constatés. Et certains, comme le champion de France, Pascal Brandon, envisage de s’engager la saison prochaine. Ils sont d’ailleurs plusieurs dans ce cas. Ils rejoindraient ainsi Romaric Vinchon, vice-champion, de France 2019, et Olivier Chassignet, entre autres, déjà en lice.

Des jeunes comme Urban Portier, le fils de Ludovic ou Justin Terisse ont affiché de réels progrès « tant dans le comportement que dans le niveau de jeu », se réjouit Raphaël Boas, lors des championnats de France du week-end dernier.  Ils pourraient être, par exemple, la base sur laquelle s’appuyer pour voir l’avenir sereinement. Et encourager d’autres talents en devenir à rejoindre le mouvement. 

Le podium
1. Pascal Brandon (CSSM Paris),
2. R. Vinchon (Maizières-lès-Metz),
3. N. Brandon (CSSM Paris)  

Rédaction : J.Soyer

 


À lire aussi

Le championnat de France multi-catégories prend de l’épaisseur

Stéphane Lelong : « Se positionner pour Tokyo, développer la commission »

 

Autres articles sur ce thème : Actualité / Tennis de table
haut de page