Signalement de violence
A+A-

Rencontre avec Joseph

26 juin 2020
Une fois par mois, nous partons à la rencontre de ces personnes qui donnent de leur temps pour la FFHandisport et qui s’investissent chaque jour pour faire bouger les lignes, que ce soit dans un club ou un comité. Pour le portrait du mois de juin, c’est Joseph Mbongo qui s’est confié avec franchise et pudeur sur son engagement au sein de la fédération.

Quel est votre rôle au sein de la FFHandisport ?
Joseph Mbongo : Je suis coach de l’équipe Handisport Amiens Métropole depuis 2017 ! Quatre ans près avoir obtenu une mutation à Amiens en 2006, j’ai postulé au poste de président de ce club. Rôle que j’occupe actuellement et qui trouve sa suite logique puisqu’en 1988, j’ai été vice-président du conseil d’administration de la ville, durant deux années. Je suis également membre du Comité Régional de Hauts-de-France et j’ai occupé le poste de vice-président du Comité Départemental de la Somme.

Quelle est votre motivation au quotidien ?
J.M : Ce que je ressens au contact du sport. J’ai perdu mes pieds à l’âge de 19 ans suite à un infarctus de la moelle épinière et durant les trois années qui ont suivies, j’étais totalement bloqué. Il m’était impossible de pratiquer la moindre activité sportive. Quand j’ai repris le sport avec le handbike, c’était une toute nouvelle vie qui a commencé pour moi ! Je me considère comme une autre personne depuis ce moment-là. Ma motivation est de transmettre à toute personne en situation de handicap, que la pratique d’une activité physique et sportive peut-être source de reconstruction.

Êtes-vous passionné par le sport ?
J.M : Je suis un boulimique de sport, c’est une véritable respiration pour moi ! Autour du mouvement, j’interviens auprès des IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) sur les problématiques du sport et sur la sensibilisation des bienfaits du sport suite à un accident. Comment s’en sortir et revivre par le sport, c’est une thématique qui me touche forcément et qui me fait d’autant plus aimer le sport. 
Sur l’aspect personnel, c’est la natation, le cyclisme qui dominent et bien sûr le basket, que j’ai pratiqué en valide !

Avez-vous un métier à côté ?
J.M : Je suis chargé de clientèle à temps partiel depuis 12 ans ! Il y a des périodes où j’ai dû travailler à plein temps pour mon entreprise mais j’ai toujours eu à cœur de ne pas restreindre mon engagement pour la fédération. Depuis 2017, je suis à mi-temps thérapeutique, ce qui me permet d’avoir un bon équilibre entre toutes ces activités !

Comment êtes-vous entré dans le mouvement ?
J.M : Je suis à la FFH depuis 2004 ! Après 8 ans passés au monastère, je l’ai quitté en janvier 2004 et quelques mois après, j’ai connu le club de basket fauteuil de Creil lors d’un point presse. J’étais déjà familier avec le monde du handisport car en 1992, j’ai eu l’occasion de pratiquer le basket fauteuil à l’université au Cameroun, mais aussi le handbike en 1988. C’est donc naturellement que j’ai intégré ce mouvement qui m’a apporté énormément et auquel je consacre de mon temps. Et je ne suis pas seul dans cette aventure puisque mon épouse est dans le mouvement depuis 2009 !

Un événement passé vous a-t-il marqué ?
J.M : Le jour où j’ai eu mon premier tricycle (octobre 2008) ! Je suis parti de chez moi un matin, j’ai pris mon bike et j’ai parcouru kilomètre sur kilomètre pendant presque 9h. J’ai eu une sensation de liberté que je n’ai jamais retrouvé jusque-là tellement j’étais bien !
Un souvenir en compétition m’a marqué aussi, c’était lors d’un match contre CapSaaa où on a enchaîné plusieurs prolongations. À la 4e et dernière prolongation, on a la possession et le timer affiche 10 secondes. On marque le panier de la gagne après avoir été mené et à la fin du match, toute l’équipe s’est retrouvée dans les bras l’un de l’autre et c’est resté un très beau souvenir pour le club !

Qu’est-ce que votre rôle vous apporte sur le plan personnel ?
J.M : Le mouvement est une superbe vitrine où on arrive à s’épanouir dans l’engagement qui est le nôtre, et quelque soit le niveau d’engagement déployé. On sait ce que représente la FFH sur le plan national, dans la Somme, et tout ce que le club a pu faire grâce à son affiliation à la fédération. Le respect et la considération également, de ce que l’on peut personnellement apporter, c’est une belle reconnaissance.

À vos yeux, quelle est votre plus grande réussite ?
J.M : Tous les jeunes que j’ai accueilli dans le club ! Je pense à eux car ils ont su adhérer à l’ambiance, à la convivialité, au dépassement de soi, à l’entente et à l’amitié que j’essaye d’instaurer chaque année. Le tout au contact des uns et des autres, et que chacun ait réussi à en retirer une belle et agréable expérience de « famille » après leur passage est une grande fierté pour moi.

Est-ce qu’une personne en particulier vous a marqué ?
J.M : L’ensemble des personnes engagées dans la cause du handicap ! Que ce soit sur le plan physique ou athlétique, lors des compétitions et dans chaque structure fédérale, tous ceux qui maintiennent ce but de faire changer le regard sur le handicap me marque personnellement et me procure énormément d’émotions positives. Tout cet élan me touche au quotidien !

Une phrase pour convaincre quelqu’un de se lancer dans le mouvement ?
J.M : Viens et tu revivras !

Rédaction : S. Grandol

 

Devenez bénévole au sein d’une commission sportive, d’un comité régional, départemental ou au siège de la fédération en rejoignant la Handisport Family. Plus d’infos


À lire aussi 

Rencontre avec Jo Maisetti

Devenez bénévole, rejoignez la handisport Family ! 

Christophe Durand, « boulimique de sport »

 

Autres articles sur ce thème : Actualité / Ils font le mouvement / Portrait
haut de page