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Olivier Donval, au rythme des évolutions du cyclisme

8 octobre 2020
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Médaillé de bronze en cyclisme sur route DV à Pékin en 2008, Olivier Donval est aujourd’hui cadre de santé et travaille sur des problématiques de sport et handicap.

Olivier Donval

À 41 ans, Olivier Donval a terminé depuis près de dix ans sa carrière de cycliste de haut niveau, sans jamais avoir vraiment quitté le sport. « Je ne vis plus dans le monde sportif, mais plutôt dans la filière sportive », ironise-t-il. Lui qui pratique le triathlon et souhaite participer au marathon de Paris le fait « pour garder la forme ». Mais c’est surtout dans son métier qu’il cultive cette passion du sport. Cadre de santé, il « travaille dans des centres de rééducation pour accompagner des projets de développement du sport santé. » Il travaille notamment avec le comité handisport d’Île-de-France et le comité d’organisation de Paris 2024. « Le sport de haut niveau m’a permis de me rendre compte que j’avais de la chance de vivre ça. Redevenir une personne handicapée au quotidien n’est pas évident », estime celui qui travaille notamment sur des projets de sport et handicap.

À l’origine, le métier d’Olivier Donval est kinésithérapeute. Pendant sa carrière, il bénéficie d’un contrat de sportif de haut niveau, lui permettant de dégager du temps pour ses entraînements. « Dans les années 2000, il y a vraiment eu une prise de conscience sur le suivi des athlètes. »

Débuts en compétition à 20 ans

Comme beaucoup d’enfants, Olivier Donval commence à monter sur un vélo très jeune, avec son père. « J’ai été victime d’un accident de vélo à 18 ans, c’est là que j’ai pris conscience de ma déficience visuelle », détaille le médaillé de bronze de Pékin en 2008. À 20 ans, il rencontre Alain Drutinus, qui l’initie à la compétition. « Il m’a chapeauté, accompagné, j’ai pu bénéficier de matériel », confie-t-il. Il s’associe à un guide, mis à disposition par son club. « Pour que ça marche, on essaie ensemble de chercher dans les moindres détails pour performer, c’est une relation de symbiose », souligne Olivier Donval. En quatre ans, le cyclisme passe pour lui d’un loisir à une discipline de haut niveau.

Favoris déchus de 2012

Jeux Paralympiques 2004

Il participe à ses premiers Jeux Paralympiques à Athènes, en 2004. « C’était la découverte, j’avais l’impression d’avoir réussi juste en étant sélectionné », sourit-il. Quatre ans plus tard, une médaille de bronze à Pékin sonne pour lui et son guide comme une première consécration, « on venait chercher un résultat ». Puis leur titre de champion du monde en 2011, et cette « impression de toucher le graal », les propulse au rang de favoris pour les Jeux de Londres, un an plus tard. Ce seront ses derniers Jeux, il le sait. « On part avec l’envie de bien faire, de chercher la perfection et de mettre à profit notre expérience. Mais on se fait avoir à 5 km de l’arrivée et on termine 6e », relate amèrement Olivier Donval.

De ces trois paralympiades, il retient l’évolution constante de son sport. « On est passé d’un sport amateur un peu poussé à un niveau professionnel dans lequel chaque détail compte. Aujourd’hui, on a un entraîneur, un mécanicien, un préparateur… C’est une vraie équipe autour des cyclistes », résume Olivier Donval. Il se réjouit également de la mise en place de structure pour les jeunes, comme les pôles. Mais c’est surtout cette ambiance, au village paralympique, qui marquera son esprit pour toujours. « Au self, tout types de handicaps étaient mélangés, à partager un moment joyeux. Être non-handicapé, à ce moment, ce n’était pas normal ».

Rédaction : S. Chauvet / Photo : B.Loyseau


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