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A Talence, Loeiza Vari Le Roux revit

2 mai 2017
La Finistérienne de 18 ans, paraplégique depuis début 2014, a intégré le Creps girondin, véritable petit Insep, en septembre dernier pour pratiquer le handibasket au quotidien et suivre ses études. Un succès.

Le lieu est dédié au sport, le cadre est sympathique. Terrains de rugby, piste d’athlétisme, salle omnisports… Le Creps de Talence possède aussi l’avantage d’être à proximité de tout : collèges, lycées, facultés, piscine… Un endroit idéal pour permettre aux sportifs de mener de front leurs projets sportif et professionnel. Loeiza Vari Le Roux, paraplégique depuis janvier 2014 et interne depuis septembre 2016, a trouvé son bonheur. 

Loeiza Vari (Louise-Marie en breton), vous semblez totalement épanouie ?

Totalement. Depuis mon arrivée au Creps de Talence en septembre 2016, je revis. J’y ai appris à devenir totalement autonome. Ce n’était pas fait d’avance car je ne suis en fauteuil que depuis janvier 2014 (un arbre lui est tombé dessus). Mais ici, c’est assez accessible et vivre au quotidien loin de sa famille aide à grandir. Quand je suis rentrée chez moi lors des premières vacances, mes parents ont vu que j’étais devenue totalement autonome.

Comment avez-vous atterri ici ?

Valide, je jouais au basket-ball comme meneuse dans une équipe de départementale aux Arzelliz à Ploudalmézeau. Après mon accident, j’ai arrêté le sport pendant un an avant d’y revenir. Par le basket. Tout de suite cela m’a plus. J’ai retrouvé les sensations du ballon, le plaisir du shoot et l’esprit d’équipe. Ensuite, mon père m’a amené voir un match d’handibasket à Lannion entre l’équipe locale et le Centre Fédéral Handisport (le nom de l’équipe du Creps de Talence). J’ai parlé avec Liza qui était déjà au Creps et Stéphane Binot, l’entraîneur. Il a été sensible à mon passé de basketteuse et m’a proposé de passer les tests de sélection en janvier et avril 2016. En septembre, alors que je venais d’avoir mon bac ES, j’effectuais ma rentrée au Creps et à l’université de Bordeaux… En première année d’AES (Administration Economique et Sociale).    

Sans appréhension aucune ?

Si. J’avais pas mal d’appréhension. Il y avait l’idée de partir loin de ma famille, de découvrir le milieu universitaire dans une ville que je ne connaissais pas. Mais finalement, tout s’est très bien passé. Je n’ai connu que deux coups de mou depuis que je suis ici. Le rythme est très soutenu et l’ambiance excellente. Je fais de belles rencontres au Creps où les valides nous considèrent comme des sportifs à part entière et à la Fac. Tout est très accessible au Creps comme dans la ville de Bordeaux où j’adore aller faire du shopping quand j’ai un peu de temps libre et la forme. C’est vraiment top de mener de front et sereinement ses projets sportif et professionnel.

Justement quels sont-ils ?

Professionnellement, j’ai toujours voulu être professeur des écoles. Après mon accident, j’ai douté un peu mais les stages que j’ai effectués m’ont permis de voir que j’en avais toujours les capacités. Sportivement, j’aimerais intégrer l’équipe de France féminine et pourquoi pas jouer les Jeux. Peut-être ceux de 2024… On verra comment j’évolue et si je peux espérer être prête pour Tokyo 2020…  

Un mot sur votre emploi du temps ?

Je m’entraîne cinq fois par semaine, j’ai 18 h de cours et des séances de kiné hors du Creps. Et le week-end il y a les matches. Avec de telles occupations, je n’ai pas le temps de trop ressentir le manque de mes parents et de mes amis bretons. L’an prochain, ce sera une nouvelle étape pour moi car je vais aller en appartement. Cette année, j’ai préféré être logée au Creps pour bien prendre mes marques.  // J. Soyer 

© G. Picout

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