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Jean-Philippe Robin s’en est allé

2 juin 2015
Double champion paralympique en 2000, le pongiste est décédé des suites d’une maladie, à l’âge de 46 ans. Une figure du ping tricolore est partie.

Il possédait l’un des palmarès les plus fournis du tennis de table handisport tricolore. Jean-Philippe Robin s’est éteint des suites d’une maladie, mardi 26 avril.

Des problèmes cardiaques l’avaient déjà contraint, il y a quelques temps, à renoncer à sa passion sportive. Une discipline où il a atteint 17 fois les podiums internationaux et glané dix titres dans sa catégorie de handicap (classe 3) : deux aux Jeux Paralympiques (2000), trois aux Championnats du monde (2002 et 2006) et cinq aux Championnats d’Europe (2001, 2007, 2009).

Un pedigree qui lui vaut d’être l’un des deux seuls pongistes français handicapés, avec Isabelle Lafaye, à figurer au Hall of Fame de la Fédération Internationale de sa discipline. C’est dire.

Atypique et fidèle

Troisième par équipe aux Jeux de Londres en 2012, Jean-Philippe Robin laissera l’image d’un homme atypique, au caractère particulier, mais déterminé à gagner. « Il donnait l’impression d’être dans une bulle, détaille Émeric Martin, président de la Bayard Argentan et membre de l’équipe de France de tennis de table. Rien ne semblait pouvoir le sortir d’un match. Pourtant, il se dit qu’il a cédé en finale des Jeux de Pékin par équipe car il espérait ainsi donner envie à son équipier Pascal Verger, l’envie de poursuivre sa carrière. » Il est vrai que Robin menait très largement lors du match décisif, avant de craquer.

Jean-Philippe Robin était un homme fidèle en amitié, envers ceux à qui il accordait sa confiance. Ce fut notamment le cas de ses équipiers en bleu : Pascal Verger ou encore Michel Peeters, dont il était proche.

A son arrivée dans le paysage français et international, Jean-Philippe Robin a révolutionné le ping. « Il avait ce jeu avec ce picot dans le revers, se souvient Émeric Martin. Il surprenait par sa capacité à tout prendre avec ce revers. Nous en avons disputé des matches interminables l’un contre l’autre. »

Mais l’homme demeurera dans les mémoires par ses cheveux longs et surtout son fauteuil roulant d’un autre temps. « Il vivait et jouait avec ce fauteuil des années 60, rappelle Émeric Martin. Il avait fabriqué lui-même son assise avec du bois et du tissu. Une fois, je lui avais ramené un vieux fauteuil de ma grand-mère. Il était heureux comme tout car il a pu récupérer des pièces pour son propre fauteuil. »

Paraplégique, il bricolait, faisait son jardin et ne ménageait pas sa peine à la table. Le ping, l’équipe de France et les sorties internationales lui avaient aussi permis de s’ouvrir. « Après Pékin, il a vraiment changé, assure Sébastien Messager, directeur sportif du tennis de table à la FFH. Il affichait davantage de joie, s’intégrait au reste du groupe. En stage, il amenait les boules de pétanque et ne manquait jamais une occasion d’organiser un tournoi entre joueurs. »

La cérémonie d’au revoir à ce monstre du ping français se tiendra mardi 5 mai à 15h15, dans la commune de Sémussac (Charente-Maritime).

Palmarès (Jean-Philippe Robin évoluait en Classe 3)

 

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