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Élodie Vachet, encadrer des pongistes en situation de handicap moteur

7 novembre 2022
Après s’être formée au Certificat de Qualification Handisport (CQH), Elodie a crée une section Handisport au sein de son club de Déols (CTT Déols) en 2007. Quelques années plus tard, elle intègre le staff de l’équipe de France puis devient entraîneur national. Elodie nous partage son expérience et ses connaissances de l’encadrement des pongistes en situation de handicap moteur.

FFH : Quels sont les bienfaits de la pratique du tennis de table pour les personnes en situation de handicap moteur ?

Le tennis de table est un sport qui mêle la coordination, la rapidité et la concentration. Physiquement, il demande des efforts courts mais intenses et il permet de développer l’habileté, la coordination motrice. Cette discipline est intéressante pour les personnes en situation de handicap car elle s’adapte très facilement, que ce soit avec du matériel ou des règles de jeu spécifiques (hors compétition), et elle permet de maintenir une bonne forme physique.

Il est important de savoir que l’on met en place des adaptations en fonction du handicap moteur. On s’éloigne parfois de l’activité du ping-pong en elle-même mais les exercices se font toujours soit avec la raquette, soit avec une balle ou encore avec la table. Tout cela permet une meilleure inclusion des sportifs handisport avec des pongistes valides.

FFH : Comment s’organise le système de classification pour les joueurs en situation de handicap moteur ?

Il y a 10 classes pour les handicaps moteurs numérotées de 1 à 10 : de 1 à 5 pour les joueurs en fauteuil, de 5 à 10 pour les joueurs debout. Plus le handicap est important, plus le chiffre de la classe est petit. Par exemple, les joueurs de la classe 1 sont tétraplégiques et ne peuvent pas lever les bras en l’air plus de 5 secondes. Les joueurs de la classe 5 sont paraplégiques mais ont leurs abdominaux. Les joueurs de la classe 10 sont debout avec une déficience très légère dans une jambe ou dans le bras jouant (porteur de la raquette) ou encore une atteinte grave à modérée du bras non jouant. Vous pouvez connaitre les caractéristiques de chaque classe dans le cahier des experts, les fondamentaux tennis de table.

FFH : Quels types de matériels d’adaptation existe-t-il ?

Pour les fauteuils, il en existe évidemment plusieurs types (en fonction du handicap et du budget). Les sportifs de haut niveau peuvent avoir deux fauteuils, un pour la pratique et un pour la vie quotidienne. Les sportifs touchés un peu plus fortement (les classes 1 et 2 par exemple) jouent tous avec une orthèse de main ou un bandage pour aider au maintien de la raquette et améliorer la préhension. Pour les personnes hémiplégiques, il existe des orthèses et des prothèses pour aider le pied à se maintenir et faciliter les déplacements. Au niveau de la table, et uniquement pour la pratique en fauteuil, elle doit être adaptée avec notamment la barre qui se situe en dessous et qui doit être placée à 40 cm du bord. Grâce à cette adaptation, les sportifs en fauteuil ont plus de liberté de mouvement et peuvent se glisser sous la table sans gêne. En ce qui concerne la raquette, on peut l’adapter en utilisant un bois un peu plus léger pour les sportifs ayant moins de force, ou encore en ne mettant qu’une seule plaque pour encore plus gagner en légèreté. Il existe également un système de ramasse-balles qui est un tube de PVC d’un diamètre d’environ 15-20 cm avec des cordes et du fil de pêche juste en dessous, et qui réduit l’effort et la contrainte physique que peut engendrer la répétition du mouvement du ramassage de balle.

Rédaction : S.Grandol

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