Christian Fémy, directeur des sports d’hiver handisport, est revenu sur l’année écoulée, riche de 17 médailles sur les différents championnats du monde (ski alpin, ski nordique, snowboard), et a évoqué l’hiver à venir avec en filigrane les Jeux Paralympiques Milan – Cortina, qui auront lieu en 2026 en Italie.
« L’hiver 2022/2023 a été dense. Dans l’élan des Jeux Paralympiques de Pékin 2022, nous avons eu des championnats du monde dans chacune des disciplines. Nous sommes revenus de ces campagnes avec 17 médailles dont trois titres (6 en argent, 8 en bronze) mais, aussi, de formidables performances collectives avec un triplé en ski alpin debout et des promesses pour le futur. Sur la prochaine saison, en ski alpin et snowboard, nous ne vivrons pas d’événements majeurs ; la Coupe du monde restera le fil rouge de l’hiver. Nous devons profiter de cette période pour construire et anticiper les prochains Jeux Paralympiques 2026. En ski nordique, nos athlètes auront rendez-vous au Canada du 12 au 17 mars pour les championnats du monde de biathlon.
Cette année est un virage. Nous intégrons de nouveaux partenaires pour entretenir la dynamique d’équipe. Dans ce cadre, nous avons étoffé notre fonctionnement avec l’arrivée de Xavier Rolland-Muquet, auparavant entraîneur sur le Para Snowboard, qui sera désormais responsable du développement pour les sports d’hiver. »
> TELECHARGER LE DOSSIER DE PRESSE
> GALERIE PHOTOS
DES CHAMPIONNATS DU MONDE EN FRANCE EN 2027 ?
En marge de la présentation des équipes de France de ski et snowboard handisport, Grégory Saint-Geniès, DTN de la Fédération Française Handisport, a évoqué, lundi, l’ambition de la France d’accueillir à Tignes (Savoie) en 2027 des championnats du monde de ski alpin handisport, une candidature « co-portée par la Fédération Française Handisport et la Fédération Française de ski, a expliqué Grégory Saint-Geniès. Actuellement, nous sommes à l’étape de construction des dossiers. »
Marie Bochet, 8 fois championne Paralympique en ski alpin : « Cet hiver est différent des précédents car c’est ma dernière saison. Je n’ai pas participé au stage au Chili cet été avec le reste du groupe pour me concentrer sur ma préparation physique. Cette année, il y a la volonté de performer tout en prenant du plaisir. J’ai envie de courir un maximum courses. Je veux profiter de ces instants où je suis à 100% dans l’engagement. J’ai envie de partager mon dernier hiver avec cette équipe de France qui m’apporte plus que je ne lui apporte. Ça a été une belle aventure et une belle épopée et il y aura d’autres projets dans le futur. »
Arthur Bauchet, triple champion Paralympique en ski alpin : « Nous allons vivre un hiver plus creux, sans Mondiaux ni Jeux Paralympiques. Je veux jouer le général de la Coupe du monde et j’ai envie de tout gagner. La préparation a été construite autour de cet objectif en augmentant le curseur pour tenir sur l’ensemble de l’hiver. Je veux attaquer fort à Saint Moritz (14 décembre) pour marquer les esprits. Au sein du groupe, chacun a réalisé un podium l’hiver dernier. Nous voulons continuer dans cette direction et gagner pour la sixième année le général par équipes ».
Benjamin Daviet, triple champion Paralympique en ski nordique et biathlon : « L’objectif de mon hiver est de performer aux championnats du monde de biathlon au Canada début mars. J’ai envie d’aller chercher mon dixième titre mondial. À deux ans des Jeux Paralympiques, ces Mondiaux sont aussi une grande répétition puisque nous nous fixons un objectif élevé sur un seul rendez-vous. Avec Anaïs Bescond (entraîneur du tir), nous avons travaillé de nouveaux axes et je veux rester dans cette dynamique d’un tir précis et rapide. »
Chloé Pinto : « Ma préparation a été bonne. J’ai connu une période compliquée durant l’été mais je me suis accrochée. Mon objectif cet hiver est de faire le maximum de courses pour décrocher ma qualification aux championnats du monde de biathlon. Je veux continuer à engranger de l’expérience tout en me faisant plaisir sur les courses. On a une équipe de France qui vit bien. Je suis la seule fille mais des jeunes arrivent et c’est une bonne chose. »
Cécile Hernandez, championne paralympique bordercross : « L’hiver dernier a été salvateur. Je me posais beaucoup de questions, notamment savoir si j’allais continuer en boardercross. J’ai retrouvé du plaisir et je repars en me focalisant sur les Jeux Paralympiques 2026. Dans cette optique, cette saison va nous permettre d’effectuer des tests et des réglages pour trouver le matériel le plus performant. Parallèlement à ce travail technique, je veux continuer à tenir mon rang et truster les podiums. »
Maxime Montaggioni, champion paralympique banked slalom : « J’aborde cet hiver avec confiance et envie. La saison dernière a été difficile. Je pense que j’ai connu le blues de la médaille paralympique. En février, je me suis remis à pratiquer le taekwondo qui était ma première discipline, avant que je me lance dans le snowboard. Ça m’a permis de me relancer et de repartir à fond. Aujourd’hui, tous les signaux sont au vert et je veux ramener trois globes de cristal : boardercross, banked slalom et le général global ».
Le staff des équipes de France de ski et snowboard handisport est composé de trois entraîneurs en chef : Thomas Frey (ski alpin), Vincent Duchêne (ski nordique) et Yannis Dole (snowboard).
Tous les trois sont d’anciens athlètes, qui ont figuré au sein des collectifs nationaux de la Fédération Française de Ski.
Intégrée au staff du ski nordique au poste d’entraîneur du tir lors de l’hiver 2022/2023, Anaïs Bescond, qui a été durant une décennie un des piliers de l’équipe de France de biathlon, poursuivra son travail cette saison.
Thomas Frey, entraîneur en chef Para Ski Alpin : « C’est ma deuxième année avec le groupe. Après une saison d’observations, j’ai fait le choix de mettre, cet été, l’accent sur les points faibles. Nous avons travaillé sur une préparation physique personnalisée. Sur l’hiver, j’ai fixé deux objectifs : l’étape de Cortina (fin janvier), qui sera le site des prochains Jeux Paralympiques, et la Coupe du monde au Japon (10 au 15 février), où pour se sélectionner il faudra justifier d’un top 4 en géant et top 3 en slalom.«
Vincent Duchêne, entraîneur en chef Para Ski Nordique : « La préparation a été différente des autres hivers, notamment parce que certains sont devenus parents. J’ai allégé le travail sur certaines périodes avec la possibilité de raccourcir la durée des stages pour les plus anciens. Dans l’ensemble, nous sommes restés sur un fonctionnement individualisé avec le suivi d’un préparateur physique sur les séances de musculation. Les championnats du monde de biathlon début mars restent le gros objectif de notre hiver. Il y aura trois courses individuelles et on espère entre 3 et 5 médailles. »
Yannis Dole, entraîneur en chef Para Snowboard : « J’ai axé la préparation en acceptant les doubles projets (été et hiver). J’ai donc laissé plus de souplesse pour pouvoir les solliciter sur un travail plus technique ensuite, en particulier en géant. Cet hiver, nous n’aurons pas de gros évènements. J’attends d’eux qu’ils réalisent de belles choses techniquement pour avoir ensuite plus d’engagement mental et physique sur le terrain, notamment en boardercross. »
Anaïs Bescond, triple médaillée olympique / « Envie de transmettre »
« J’attaque ma deuxième année avec l’équipe de France handisport. Quand j’ai été contactée par la Fédération il y a un an, j’avais des doutes sur ma légitimité. J’avais une expérience d’athlète mais pas d’entraîneur. Pendant un an, 90% de l’apprentissage a été de mon côté. J’ai appris à connaître ce nouvel univers. Les athlètes m’ont beaucoup apporté et ils ont surtout adhéré à mon discours. Je pense que mon expérience et mon palmarès les ont séduit. J’ai cette envie profonde de transmettre tout ce que j’ai appris. Pour ce deuxième hiver, le projet est plus clair pour nous tous et j’ai une vision plus globale en fonction des objectifs futurs« .
