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Cyril Moré, de sportif para à consultant pour Tokyo

20 août 2021
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Au total, Cyril Moré a participé à sept éditions des Jeux Paralympiques. Sa particularité ? Il a fait les Jeux d’hiver, en ski, et les Jeux d’été, en escrime.

« J’ai gardé les bouteilles quelque part, je pourrais faire un test à l’aveugle. » À chaque participation aux Jeux Paralympiques de 1996 à 2004, Cyril Moré avait le même rituel. Il emmenait avec lui un déodorant en spray différent, pour garder un souvenir olfactif de chacune de ses participations. « J’ai teinté mes Jeux d’une odeur qui s’est mélangée avec la moiteur d’Atlanta, la fraicheur de Sydney… »

L’escrime, il le découvre par hasard, en 1993, à l’âge de 20 ans, quelques mois après son accident de ski qui lui fait perdre l’usage de ses jambes. « Quand on a un accident, on voit d’abord ce qu’on a perdu. Pouvoir découvrir que des sports sont possibles quand on est en situation de handicap permet de nous mettre dans une autre dynamique. » Très rapidement, il intègre l’équipe de France et pratique toutes les armes, mais laisse progressivement tomber le fleuret. Il participe à ses premiers Jeux à Atlanta en 1996. En quatre paralympiades d’été, il remportera cinq médailles d’or.

Jeux Paralympiques d’Athènes

Le ski, d’abord pour s’amuser

Mais comme le Normand d’origine n’est jamais rassasié de sport, il décide dès 1994 de remonter sur des skis. Pour le plaisir et le bonheur de pouvoir pratiquer un sport en extérieur. Il prend part à quelques compétitions, mais l’escrime prend au début le dessus. Jusqu’à ce qu’on lui propose d’intégrer l’équipe de France de ski alpin, avant les Jeux Paralympiques de Turin, en 2006. Pendant six ans, il pratique donc, de rang, l’escrime et le ski alpin. « J’ai dû me battre pour faire les deux en même temps, mais le handisport n’était pas encore très professionnel, je pouvais faire les trois choses importantes de ma vie : l’escrime, le ski et aller voir ma grand-mère », sourit-il.

Jeux Paralympiques de Turin

L’appel du parachutisme

En 2015, le chargé de communication chez Enedis décide de mettre un terme à sa carrière, mais sans pour autant abandonner totalement le sport. Rapidement après sa retraite, il se lance dans un nouveau défi de taille : sauter en parachute. « J’aimerai devenir le premier sportif handi à sauter seul d’un avion », se languit le septuple médaillé paralympique. Il saute donc pour le moment en tandem, et s’entraîne beaucoup en soufflerie. « L’année prochaine, il y a la première compétition de voltige handisport, j’aimerais devenir champion du monde. »

Et comme s’il ne pouvait plus quitter les Jeux Paralympiques, Cyril Moré est également consultant depuis les Jeux : Londres 2012, Rio 2016 avec France télévisions, Pyeongchang 2018 avec RMC.  Il rempile dès le 24 août avec France télévisions, pour les Jeux de Tokyo. Il commentera l’escrime, bien sûr, mais aussi toute une flopée de sports qu’il pratiquait : le badminton, le basket-fauteuil et le rugby-fauteuil. 

Rédaction : S. Chauvet


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