Aujourd’hui, Philippe Baye a 61 ans. Pourtant, cela ne fait que trois ans qu’il ne monte plus sur son fauteuil pour jouer au basket. Ce féru de la balle orange a passé plus de cinquante ans de sa vie sur les terrains.
Philippe Baye aux Jeux Paralympiques d’Athènes (2004)
La passion l’a prise dès son plus jeune âge, quand il a commencé à pratiquer la discipline, en valide. Le natif du Nord a évolué dans tous les grands clubs de la région : Berck, Denain et Valenciennes. Mais à l’âge de 16 ans, il est victime d’un accident de moto. Il se met alors au basket-fauteuil. « Quand je jouais à Valenciennes, je voyais les équipes handisport s’entraîner, donc j’ai commencé là-bas, en Nationale 2 », explique le Nordiste.
Il lui faut quelques temps pour s’adapter. « J’étais habitué à faire des tirs en extension en valide, là, j’avais tendance à me lever de mon fauteuil. » Mais très vite, lors d’un match de coupe de France, il est repéré par le club de Berck-sur-Mer. « C’est à ce moment-là que j’ai vraiment appris ce qu’était le handibasket », réalise Philippe Baye. En 1982, il intègre l’équipe de France, avec laquelle il devient vice-champion du monde l’année suivante.
Puis l’épopée des Bleus continue aux Jeux Paralympiques de Stoke Mandeville, en 1984, où ils décrochent l’or, le seul titre paralympique du basket-fauteuil à ce jour.
Après les Jeux de 1984, Philippe Baye s’est vu proposé « des contrats dans des clubs qui payaient assez bien, c’était très rare à l’époque. » Le voilà donc parti à Douai, où il réalise le triplé championnat, coupe de France et coupe d’Europe, puis à Meaux, à Toulouse, à Hyères et enfin à Bordeaux.
À côté, il fait toujours partie du collectif France. Au total, il participera à cinq paralympiades entre 1984 et 2004 (tous les Jeux sauf Atlanta). Dans le monde, ils ne sont que deux basketteurs à avoir réaliser un tel exploit, « moi et un Canadien ». « J’avais les moyens physiques de le faire », reconnaît-il.
Des moyens physiques qui lui permettent de jouer au plus haut niveau du basket français jusqu’à l’âge de 58 ans. « Je jouais encore en première division avec Bordeaux, mais physiquement, c’était vraiment difficile. »
Tout au long de sa carrière, Philippe Baye a toujours gardé un emploi à côté. Fonctionnaire de mairie dans les différentes villes dans lesquelles il est passé, il a particulièrement apprécié son passage à Meaux. « Je pouvais partir en stages sur des congés exceptionnelles, ce qui n’était pas le cas de tous les joueurs. »
Philippe Baye a connu l’âge d’or du handibasket bleu, en remportant quatre titres de champion d’Europe en club, trois en équipe de France. À cela, il faut rajouter deux médailles d’argent aux Mondiaux et l’or aux Jeux. Même si sa carrière au plus haut niveau a duré plus de trente ans, on peut le dire, le palmarès est impressionnant.
Rédaction : S. Chauvet
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