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Charly Simo : « La Coupe offre des saveurs particulières »

24 avril 2018
L’actuel directeur sportif du cécifoot, ancien joueur professionnel valide, évoque ses souvenirs d’entraîneur et de Coupe de France, dont la finale se joue samedi 28 et dimanche 29 avril à Bouaye en Loire-Atlantique.

Charly Simo, 34 ans, en a gardé des souvenirs de la Coupe de France de cécifoot. Cet ancien attaquant professionnel valide, passé par la Grèce, l’Autriche (Lustenau) et la Belgique (Namur), a découvert dans le foot pour déficients visuels en 2004. « C’était lors des Jeux paralympiques d’Athènes, raconte Charly Simo, aujourd’hui coordonnateur des sports pour ce public à la Fédération Française Handisport. Joueur d’un club pro grec mais blessé, je me baladais en centre-ville quand j’ai croisé un joueur et des dirigeants de l’équipe de France. Il y avait Nicolas Blot que j’ai retrouvé ensuite à Luçon, où j’ai joué un peu et Michel Berthezene. »

Invité à aller voir un match des Bleus pour la première du cécifoot aux Jeux, Charly Simo, qui a signé son premier contrat professionnel à l’âge de 17 ans à Patras, a apprécié. « Il y avait cette intensité que l’on retrouve au futsal… »

Une volonté à toute épreuve

Freiné dans sa carrière par des blessures, il revient en France, poursuit sa carrière à Luçon, en Vendée, puis dans la région bordelaise tout en passant ses diplômes d’entraîneur. Il renoue aussi le contact avec Julien Zelela, alors DS du cécifoot. Tout en entraînant les U 19 de Muret, Charly Simo s’occupe bénévolement de l’équipe de cécifoot de Saint-Mandé. « J’ai appris à entraîner les déficients visuels sur le tard, en adaptant ce que j’ai appris en passant mes diplômes. » Sa grande qualité a été d’écouter les joueurs afin de connaître les origines du handicap, les rythmes de vie. « J’ai posé beaucoup de questions et tiré beaucoup d’enseignements à leur contact. Cela m’a permis de mesurer les différentes problématiques. Mais comme pour les entraînements des groupes valides, il y a des cycles, des phases de travail à observer. »

Charly Simo n’hésitait pas à utiliser les expériences emmagasinées en valides avec les joueurs de cécifoot… Et réciproquement. « Le cécifoot m’a apporté énormément de bonheur lors d’épreuves internationales comme les Jeux que j’ai vécu comme entraîneur-adjoint, notamment lorsque la France a décroché l’argent en 2012, à Londres. Des sensations jamais vécues en valides même quand je jouais. J’y ai aussi retrouvé de vraies valeurs de solidarité, de partage et d’écoute. Et alors que des joueurs valides cherchent toutes les excuses possibles pour ne pas venir s’entraîner, il y a chez les déficients visuels une volonté et une envie permanentes de jouer… J’étais parfois obligé de leur expliquer qu’il était dangereux de jouer. »

Parfois aussi il lui est arrivé de vivre quelques conflits d’intérêt. En Coupe de France, justement, avec Saint-Mandé. Les Franciliens, via un doublé de Gaël Rivière, éliminent Bordeaux, l’épouvantail de la discipline chez les B1 depuis des années en France. « Je devais aller à Bourges où mon club de Gien jouait aussi un match important de Coupe, rappelle Charly Simo, également DS du cécifoot tricolore depuis peu. Mais Saint-Mandé avait gagné l’épreuve. »

Des joueurs se révèlent

Comme en valides, la Coupe de France de cécifoot n’est pas avare de surprises et d’exploits. « Il y a une saveur particulière lors de cette épreuve. » Charly Simo évoque celui réussit quand il coachait l’AVH en 2015. « Avec une équipe en difficulté en championnat, nous étions allés jusqu’en demi-finales de l’épreuve, chutant contre Bordeaux. Mais ce parcours relevait clairement de l’exploit. » Cette édition 2015 avait notamment permis à Diakhité Tidjane, meilleur buteur de l’épreuve, de se révéler.

C’est aussi l’un des atouts de la Coupe de France. Même si les effectifs sont souvent celles que l’on retrouve en championnat, certains clubs, dont les moyens sont trop limités pour s’inscrire sur une saison, se font fort de disputer la Coupe de France qui se tient sur un seul week-end (au lieu de cinq en championnat). « Les meilleures équipes, quand certaines rencontres ont moins d’enjeu, lancent des joueurs novices ou d’autres ayant moins de temps de jeu » retient aussi Charly Simo, présent en région nantaise ce week-end. La Coupe de France, réunissant près de vingt équipes, est aussi une occasion rêvée pour effectuer un peu de détection.

Coupe de France. Samedi de 9 h à 18 h et dimanche de 9 h à 11 h 30 à Bouaye en Loire-Atlantique – Stade Tougeron.  

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