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Difficile de revenir aux Jeux en 2020

3 avril 2015
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. La voile, exclue des Jeux paralympiques 2020 de Tokyo, personne ne s’y attendait. « Pas même après l’annonce en octobre, lors du premier tour, de son retrait, admet Jean-Jacques Dubois, directeur sportif à la FFH. Sport anglo-saxon, soutenu par les États-Unis… Nous ne pensions pas que cela puisse arriver. D’autant qu’il devait n’y avoir qu’un sport d’exclu. Finalement, il y a en eu deux. » Parmi lesquels la voile.

Le mouvement, les fédérations nationales, la fédération internationale préparent un dossier, remis fin mars, pour essayer de faire changer d’avis le Comité Paralympique International (IPC). « Mais j’avoue ne pas trop y croire, glisse Jean-Jacques Dubois. J’espère en revanche que le dossier fourni en 2018 pour revenir aux Jeux de 2024 sera béton et incontestable. »

En attendant, la discipline va devoir faire sans sa plus belle vitrine. La plus lumineuse. « Je crois que notre dossier ne masquait pas assez nos faiblesses : manque de lisibilité et de médiatisation, reprend le DS tricolore. En plus, si les Anglais ont fait un travail extraordinaire pour permettre aux spectateurs de suivre les épreuves olympiques, ils n’ont pas été à la hauteur pendant les Jeux paralympiques. Il était en effet très difficile pour les familles, les proches et les spectateurs de suivre les épreuves. »

Les dirigeants de la voile ont-ils cru la présence de leur sport, aux Jeux, acquis ? Difficile à dire. En tout cas, il semblerait que les enjeux n’ont pas été bien mesurés. « Peut-être aussi n’avons-nous pas su surfer sur la mixité de la voile qui propose un seul et même podium par série, sans distinction de handicap. »

Un futur décisif

Désormais, charge aux responsables français de limiter la casse au niveau national. De tout faire pour maintenir la dynamique initiée depuis 2008 pour relancer la concurrence et assurer une relève. Cela passera forcément par des bons résultats aux championnats du monde 2015 et surtout aux Jeux paralympiques 2016.

Le titre de champion du monde 2014 en sonar et la 3e place de Damien Seguin en 2.4 ont assuré à la France d’être représentée dans les deux séries paralympiques en lice à Rio. Reste maintenant à bien préparer cette échéance.

En sonar, le trio Flageul, Jourdren, Vimont-Vicary, champion du monde ces deux dernières années doit conserver son leadership. Mais pas seulement. « Après la 4e place aux Jeux de Londres, synonyme de claque, un important travail d’analyse a été effectué, rappelle Jean-Jacques Dubois. Celui-ci a payé. Maintenant, nous devons mettre en place nos stratégies pour rester devant et ne pas se faire battre sur la ligne comme ce fut le cas en 2012. »

En 2.4, la donne est différente puisque Damien Seguin, 4e à Londres aussi, avait ciblé deux objectifs bien distincts durant cette paralympiade. La Route du Rhum, qu’il a terminée à la 8e place et les Jeux. Sans oublier le Tour de France à la voile durant l’été. « En terminant deux fois 3e aux championnats du monde 2013 et 2014, il démontre donc qu’il est là, note Jean-Jacques Dubois. Mais il n’a pas réussi, lors de ces épreuves, à vraiment avoir la main. C’est ce qu’il lui faut retrouver avant les Jeux. » Damien Seguin, qui s’est installé dans le Morbihan pour se rapprocher de l’ENVSN, va pouvoir s’appuyer sur la relève. « Cela nous permet de mettre en place des régates à six bateaux tous les samedis. Nous proposons donc le volume d’entraînement qui faisait défaut jusqu’alors à Damien Seguin.
 »
 Des jeunes qui devront prendre leur mal en patience et travailler dur pour arriver compétitifs en 2024… Si les barrages de l’IPC sont levés.

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