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Dubois : « Content de l’attitude de chacun »

27 septembre 2016

 

Jean-Jacques Dubois, le directeur sportif de la voile, conquis par Rio et les Cariocas, se réjouit de la victoire de Damien Seguin en 2.4 mais affiche sa vraie déception quant à la 10e place du Sonar. En revanche, il loue l’état d’esprit global du collectif France.

Comment jugez-vous les performances de la voile aux Jeux paralympiques ?

Nous sommes très contents du travail réalisé dans l’ensemble. De la collaboration qui s’est mise en place entre chaque membre de l’équipe, très contents de la réussite de Damien (Seguin), médaillé d’or en 2.4 et très déçus de la contre-performance de l’équipage en Sonar (10e). Même s’il y a eu des signes avant-coureurs dans le cadre du Sonar, jamais nous ne pouvions imaginer un tel scénario.

Comment ça ?

Quand les Jeux arrivent, tu crées des scenarii car tu sais qu’il va y avoir des moments difficiles. Tu te projettes pour anticiper tes actions et tes réactions… Mais l’équipage de Sonar fait une bonne manche (3e place), deux manches à la 6e place et tout le reste, c’est au-delà de la 8e place. Il s’agit de sa pire performance depuis que Bruno (Jourdren) barre un Sonar.

Après quelques jours de recul, avez-vous déjà des explications ?

Il n’y a pas beaucoup de recul. Ils se sont malheureusement perdus. Mais pourquoi se sont-ils perdus alors qu’au mois de juin, lors du test-event, ils nous montraient qu’ils étaient à l’aise sur ce même plan d’eau, je ne le sais pas. Et si on l’avait su, pendant le championnat, on aurait pu agir en conséquence. L’amplitude nous a surpris. À Rio, on y était allé plusieurs fois pour travailler sur le plan d’eau. On est arrivé un peu avant. Bruno disait adorer le plan d’eau et notamment en présence de courant. Pour nous, sur cette partie-là, les feux étaient au vert. D’où l’expression : « Ils se sont perdus ». Ils n’ont pas réussi à mettre en place leur jeu technico-tactique pendant la régate.

Le départ très moyen cumulé aux dernières contre-performances ont-ils pu créer un doute trop fort à dissiper au sein de l’équipage ?

Les contre-performances lors des deux derniers championnats du monde à Melbourne, en décembre 2015, où à Medemblik en mai dernier, ont pu entamer leur confiance. Avoir dans les neuf mois précédents les Jeux, des résultats intéressants, de ne pas avoir de certitudes quant à sa vitesse et d’avoir des interrogations quant au jeu technico-tactique mis en place, peut engendrer le doute. Rien ne va dans le bon sens et tout te tire vers la fin.

Le staff a dû faire attention à ce que la désillusion de l’équipage de Sonar, rapidement dépassé, ne plombe pas le moral de Damien Seguin en 2.4, à la lutte jusqu’au bout pour l’or ?

Je suis très content de l’attitude de chaque membre de l’équipe : du staff comme de chaque coureur. On avait à gérer, d’un côté un équipage qui perdait les pédales et de l’autre un compétiteur qui était dans le coup mais qui s’impose lors de la dernière manche du dernier jour. Il fallait donc rester concentré. Il ne fallait pas que les messages de l’équipage du Sonar perturbent les intentions de Damien. Cela n’a jamais été le cas. J’ai trouvé le groupe très professionnel, très respectueux. Même Damien, dans sa réussite, a bien pris la mesure des difficultés de ses équipiers du Sonar. Il y a eu cet équilibre-là et c’est plaisant quand tu as la responsabilité d’un groupe.      

La sortie, momentanée ou pas, de la voile du giron paralympique donne-t-elle une dimension différente au succès de Damien Seguin et à la contre-perf’ du Sonar ?

Je ne crois pas que cela donne plus de poids aux deux résultats. Terminer par une victoire en sachant que le retour de la voile risque d’être compliqué, c’est sympa. Après, il est évident que c’est dur de ne pas monter sur le podium, parce que l’on sait que c’est, probablement pour eux, les derniers Jeux.

Quelle image gardez-vous de ces Jeux de Rio ?

J’ai adoré Rio. Dès le premier jour où nous sommes allés nous y entraîner. De ce jour-là, jusqu’à mon départ lundi dernier, j’ai beaucoup apprécié cette ville. Ses paysages, ses habitants. Ce n’était pas les Jeux les mieux organisés du monde, avec le plus de moyens ou des cérémonies somptueuses. Mais il y a un cœur carioca. Tout le temps, même quand nous avons parfois galéré à la Marina, les habitants ont cherché des solutions. Et même si celles-ci nous semblaient simples à trouver, il ne fallait pas oublier que le système politico-économique est compliqué à vivre pour eux.

Gagner au pied du Pain de Sucre et du Corcovado, c’est forcément spécial ?

Oui. Bien entendu. Le site en lui-même est fabuleux. Gagner dans un tel décor restera gravé à jamais. // J. Soyer    

Crédit photo : ©CPSF / L.Percival

 

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