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Dur apprentissage pour les jeunes Français à Rauma

19 août 2015
L’équipe de France, orpheline de son leader Damien Seguin, alignait trois coureurs aux championnats du monde open 2.4 en Finlande. Piégés par un contexte de navigation particulier, Kévin Cantin, Xavier Dagault et Mathieu Laperche, ont respectivement terminé 47e, 49e et 57e. À défaut d’avoir atteint leur objectif, ils ont emmagasiné de l’expérience.

Les parcours menant au sommet sont rarement linéaires. Kévin Cantin en a fait l’amère expérience. Chef de file de la flotte française, en l’absence de Damien Seguin, laissé au repos après le Tour de France à la voile, le Tricolore espérait évidemment mieux que sa 47e place aux championnats du monde open de 2.4, organisés la semaine passée à Rauma (Finlande). « On attendait mieux de lui, tranche sans concession Jean-Jacques Dubois, directeur sportif de la discipline pour la FFH et encadrant technique en Finlande. Il avait terminé 19e et 20e lors de ses deux dernières participations à cette épreuve. »

Cinquième de la dernière manche européenne, Kévin Cantin espérait confirmer, dans un contexte très différent. Cent-neuf coureurs, représentant dix-sept nations, étaient engagés puisque ce championnat du monde était ouvert aux valides et aux personnes en situation de handicap. Mais le Français n’a jamais vraiment réussi à s’adapter à un plan d’eau intérieur sur lesquels les Bleus ont peu de repères. « Les régates ont eu lieu dans un Golfe, explique Jean-Jacques Dubois. Un plan d’eau entouré d’îles avec des sapins et aucune habitation. Cela rend difficile d’appréhender la structure du vent. D’autant qu’il a été complètement différent entre les jours d’entraînement et les jours d’épreuve. »

De nouveaux axes de travail identifiés

Si le plan d’eau n’était pas particulièrement technique et permettait à chacun des concurrents d’aller vite, il fallait être capable de signer des bons départs et bien se situer par rapport aux adversaires. « C’est un point très important que je vais devoir travailler, reconnaît Kévin Cantin. Ce championnat au cours duquel j’ai été capable d’aller vite et pendant lequel j’ai mieux appréhendé mes départs, m’a permis de me fixer de nouveaux axes de travail. »

Sur ce plan d’eau spécifique, la densité omniprésente compliquait chaque bord. La flotte n’ayant pas le temps de s’étaler. « Ces conditions imposent de passer du compas au contrôle visuel en permanence, insiste Jean-Jacques Dubois. Face à une adversité 100 % handi, Kévin s’en serait mieux sorti. »

Pour Xavier Dagault et Mathieu Laperche, cette première participation à un mondial open 2.4 a été riche d’enseignements. Le premier nommé, 33e après deux jours de compétition et six manches, a un peu perdu le fil du vent après la journée de repos. Lors des cinq dernières manches, il a reculé de seize places. « Cela contribue à l’apprentissage du haut niveau. Certes, il était déçu de perdre autant de places après une si bonne première partie, mais il a réalisé des choses très intéressantes », se réjouit Jean-Jacques Dubois.

L’analyse est identique pour le cadet des Bleus, Mathieu Laperche. A 16 ans, ce dernier, 57e, visait la première moitié du classement. Finalement, il devra se contenter du haut de la deuxième partie. « Il y a eu de très bons points. Il termine 17e de la première manche et signe une dernière régate de qualité, plombée par deux ou trois petites erreurs qui lui coûtent une place dans le top 20. »

Le trio français a donc appris durant cette épreuve. « Cela va forcément leur servir pour les épreuves à venir et notamment les championnats d’Europe IFDS, prévus en Espagne du 7 au 15 septembre », avance le DS tricolore.

Le staff français devra aussi prévoir des séances d’entraînement sur plan d’eau intérieur, afin de préparer au mieux l’Euro open 2016, organisé à Bordeaux sur un site similaire. // J. Soyer

Le classement

1. Stellan Berlin (Suè), 2. B. Erikstad (Nor), 3. H. Kröger (All)… 47. K. Cantin (Fra)… 49. X. Dagault (Fra)… 57. M. Laperche.

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