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CHAMPIONNATS D’EUROPE 2018 « La France était prête »

21 août 2018
Avec 14 médailles (2 or, 4 argent et 8 bronze), l’équipe de France, 11e au classement des nations (nombre de titres), a répondu aux attentes lors des championnats d’Europe qui se sont terminés à Dublin (Irlande), dimanche dernier. Il y a encore du travail mais la jeune génération et son nouveau staff semblent sur la bonne voie. Sami El Gueddari, directeur sportif de la discipline, dresse un bilan riche. 

La France n’a pas raté son rendez-vous européen à Dublin la semaine passée. En Irlande, les dix Tricolores engagés ont totalisé 14 médailles, dont deux titres. Une moisson qui les place à la 11e place du classement des nations. « A la 7e place au nombre de médailles, souligne Sami El Gueddari, le directeur sportif de la discipline. C’est un championnat d’Europe de bonne qualité, intéressant et prometteur au regard du nombre de podiums et des records personnels et de France qui sont tombés. La France était prête. Une épreuve à l’issue de laquelle se dégage aussi des pistes de travail pour les sportifs comme pour le staff. »

Les titres de Ugo Didier sur 100 m dos, assorti d’un nouveau record d’Europe, et de Claire Supiot sur 50 m nage libre sont évidemment des symboles importants. « Ugo prouve que même à 16 ans, on peut prétendre à un record d’Europe, développe SEG. Claire, elle, a su rester mobilisée tout au long de cette longue semaine de compétition. » Mais Sami El Gueddari retient aussi la belle 4e place de Florent Marais sur 100m papillon et les trois podiums du jeune Alex Portal. « Il a aussi répondu aux attentes. Toutes ces performances sont des messages importants pour le reste de cette jeune équipe. Elle doit continuer à travailler, à croire en elle, à être déterminée. Certains vont devoir accepter qu’il leur faille du temps et des années de travail pour arriver à maturité. »   

Un apprentissage réussi

Cette expérience irlandaise, où le niveau était très relevé, va forcément leur servir. Ils ont déjà su, sous l’excellente influence de leur capitaine, Elodie Lorandi, créer un vrai collectif. En Irlande, les Bleus ont aussi appris à évoluer devant un bassin très bien garni. « Il y avait du monde tous les après-midi. Et une forme d’apothéose le week-end avec une ambiance similaire à celle que l’on peut vivre aux Jeux, estime Sami El Gueddari. Il y avait une vraie ferveur populaire. » Enfin, les Français, entrés en lice dès le lundi ou le mardi, ont aussi dû faire face à un programme étiré sur la semaine. « Sept d’entre eux finissaient le dimanche, soit le dernier jour. Cela leur a demandé d’apprendre à rester focalisés sur l’épreuve, à rebondir après une bonne ou une moins bonne performance. Ils ont dû apprendre à se transcender. »     

Cet Euro se révèle être un bon temps de passage à deux ans des Jeux paralympiques de Tokyo… A condition de continuer à travailler dur et de mettre en place un ensemble de petites améliorations pour optimiser encore les courses et les temps de compétitions. « Nous devons essayer de tendre vers ce que la Hollande, 29 médailles dont 16 or, a réussi avec 14 nageurs, glisse le DS. Nous savons que nous n’aurons pas du jour au lendemain, une délégation similaire à celles de l’Italie (28 sportifs) ou de l’Espagne (37). Alors il faut optimiser nos forces. » 

Des idées à reprendre

Des pistes ont déjà été repérées. « Nous avons vu des nations fonctionner, des idées à reprendre ou dont il faut s’inspirer », pose le référent de la natation handisport française. A titre d’exemple, il retient l’importance de proposer différentes alternatives aux nageurs en termes de récupération. « Pour s’adapter au moment de la journée où celle-ci intervient, à l’athlète… » Sami El Gueddari a aussi apprécié de pouvoir bénéficier de l’apport de l’analyste vidéo, présent avec la Fédération de Sport Adapté. « Ces analyses, fruit d’une intelligente collaboration, apportent des données objectives aux nageurs, aux entraîneurs et aux entraîneurs personnels. Même de loin, ils peuvent, avec le concours des de leurs homologues nationaux, apporter des solutions. »

La gestion des familles sera aussi un axe de réflexion. « Nous devrons être plus rigoureux, méthodiques et mieux anticiper parce que cette jeune équipe a besoin de se sentir soutenue par ses proches. Mais il ne faut pas que cela suscite des frustrations… Ni chez le sportif, ni dans les familles. Les règles devront donc être bien connues de tous avant le début de l’épreuve. »

Pour continuer cette ascension vers les sommets, les nageurs français devront aussi poursuivre le travail tournant autour du protocole d’échauffement. « Ce point-là dépasse le cadre de l’équipe de France, prévient encore SEG. Les sportifs sont 300 jours par an dans leur club. Ils doivent donc mettre en place ces routines d’échauffement au quotidien. »          

Avant cela, tous vont avoir le droit à un repos bien mérité pour digérer cette longue et belle saison. // Julien Soyer

Les 14 médailles françaises
(2 or, 4 argent, 8 bronze)

 

OR  
Ugo Didier (S9) 100m dos (1’03’’10 – nouveau record d’Europe)
Claire Supiot (S8) 50m NL (31’’22)

ARGENT
Alex Portal
(S13) 100m papillon (58’’88)
Claire Supiot (S8) 400m NL (5’04’’81).
Ugo Didier (S9) 200m 4 nages (2’21’’19)
Élodie Lorandi (S10) 100m NL (1’01’’31)

BRONZE
Claire Supiot
(S8) 200m 4 nages et 100m NL (1’07’’33)
David Smétanine (S4) 100m NL (1’28’’55) et 50m NL (40’’93)
Anaëlle Roulet (S10) 100 m dos (1’10’’97)
Alex Portal (S13) 200m 4 nages (2’15’’49) et 400m NL (4’13’’04)
Élodie Lorandi (S10) 400m NL (4’40’’02)

 

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