Dossier réalisé par Julien Soyer.
L’objectif n’est pas de battre les records d’Elodie Lorandi, David Smétanine ou Charles Rozoy, les figures de proue de la natation paralympique tricolore. Ni obligatoirement de se lancer dans une chasse aux podiums mondiaux et/ou paralympiques.
De la natation à la plongée : les bienfaits de l’eau
L’eau s’affirme comme une alliée importante dans la reconstruction et/ou l’épanouissement des personnes en situation de handicap. « L’eau est un espace de liberté énorme », lâche d’emblée Jean-Michel Westelynck, directeur sportif de la natation handisport, « dans l’eau, une personne en situation de handicap se retrouve face à son corps. Elle se redécouvre, elle oublie son handicap. Une personne touchée par un grand handicap se dégage de toute contrainte médicale et matérielle (fauteuil, appareillage, aide humaine). De tout ce qui est indispensable pour avoir la meilleure qualité de vie possible sur terre mais qui engendre une dépendance. » Dans l’eau, on fait les choses tout seul. Gérard Papin, 55 ans et paraplégique, avoue avoir été victime d’une peur panique dans l’eau quelques temps après avoir eu son accident, il y a quarante ans : « je craignais de ne pas bien flotter et que mes jambes heurtent le sol de la piscine ou le fond de la mer. » Membre d’Accessvie, une association basée en Vendée permettant aux personnes en situation de handicap de pratiquer du sport comme la natation, le surf ou encore la voile, ce quinquagénaire est aujourd’hui très à l’aise dans l’eau : « un jour, je suis allé à la plage en famille et un maître-nageur m’a convaincu de me remettre à nager. En trois leçons, il m’a donné les astuces pour flotter et nager sans pouvoir utiliser les jambes. » Mélanie Masseboeuf, adhérente, trésorière et secrétaire de direction de Vagdespoir, une association installée à Royan depuis 2003, renchérit : « sur terre, les personnes en fauteuil roulant se retrouvent souvent en face d’obstacles. Ceux-ci disparaissent dans l’eau. »
Apaisement et réconfort
Pierre Pauget, ancien directeur médical du centre médico-universitaire de Saint-Hilaire du Touvet (Isère), valorise, lui, les bienfaits sur le plan cardio-respiratoire : « on peut faire des efforts longue durée, attention cependant, aux risques d’hypothermie. » Emmanuel Serval, président du club de plongée de Sète, Odyssée et CTFR de plongée handisport en Languedoc – Roussillon, précise : « le poids des jambes, véritables fardeaux sur terre, ne l’est plus dans l’eau. » Si les avantages procurés par la natation sont établis, ceux issus de la plongée sont plus longs à s’imposer. « Pourtant, dans certains pays d’Amérique du Nord, comme au Canada, la plongée sous-marine est parfois prescrite par des médecins car ses vertus thérapeutiques sont reconnues », assure Emmanuel Serval, très souvent associé aux études faites en France sur les atouts de la plongée pour les personnes en situation de handicap. « Les pratiques subaquatiques sont très bénéfiques car on intègre complètement l’élément. Des capteurs nerveux permettent de développer les hormones de bien-être. Trente minutes de plongée apaisent autant qu’une à deux heures de yoga. » Et ce, peu importe le type de sortie. « Ce n’est jamais une question de profondeur », atteste le président du club sétois, pionnier en la matière. Les conséquences sont aussi psychologiques. La plongée sous-marine est une discipline mixte par excellence, et autorisée par le Code du Sport. Cette activité est ouverte à toute personne ayant plus de six ans et un certificat médical, si les adaptations humaines et matérielles nécessaires sont apportées. « On tient compte de l’expérience et du niveau des accompagnants, de la capacité de la personne en situation de handicap à assurer sa sécurité, des possibilités du plongeur et de son niveau de pratique », développe Emmanuel Serval. « Le tout afin d’assurer la sécurité indispensable. » Il ne faut en effet pas confondre discipline à risque et attitude risquée.À l’instar de la plongée, le canoë ou le kayak permettent d’oublier les différences. « Le handicap se définit en effet par le manque d’adaptation au milieu », développe Guillaume Caerels, conseiller technique départemental dans la Somme, où cette activité est proposée. « La société est construite pour des gens qui marchent. En kayak, nous sommes assis. Je vous laisse imaginer la surprise d’une personne handicapée, qui une fois dans l’embarcation, se retrouve autonome pour naviguer entre amis ou en famille. »…
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