Le trio Bruno Jourdren-Eric Flageul-Nicolas Vimont-Vicary serait bien inspiré d’aller chercher un podium dans le Var. « Cela serait de bon augure pour les Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). Logiquement, c’est même une condition de qualification mais comme il n’y a pas d’autre équipage français, c’est un jeu de dupes », explique clairement le directeur sportif de la voile handisport, Jean-Jacques Dubois.
Néanmoins, pas question pour le sonar tricolore de ne pas tout donner lors de cet unique rendez-vous tricolore comptant pour la coupe du monde. L’adversité suffit à gonfler la motivation. « À l’exception de la Nouvelle-Zélande, toutes les grandes nations seront au départ, reprend Jean-Jacques Dubois. Les Australiens, les Anglais, les Canadiens ou encore les Allemands. » Du beau monde pour un équipage tricolore qui régatera avec son ancien bateau. « Nous avons fait ce choix car le bateau des Jeux est en partance pour Rio. » Cela pourrait avoir une réelle influence par vent fort. Moins si ce sont des petits airs. « Il faudra donc être capable de relativiser les résultats. »
L’attitude, en revanche, sera très observée. L’équipage capable d’aller vite doit confirmer qu’il a mûri depuis les derniers championnats du monde ratés à Melbourne (Australie). « Il me semble qu’ils sont plus sereins. Moins affectés par leur environnement. Leur état d’esprit est aussi excellent », juge Jean-Jacques Dubois.
En 2.4, Damien Seguin arrive en forme. Affûté, il est prêt. Son matériel aussi. Contrairement au sonar, il régatera sur son nouveau bateau. Celui qu’il a choisi d’utiliser à Rio, lors des Jeux paralympiques. Un bateau très performant, plus raide mais aussi plus réactif. « Il faut que Damien se méfie, prévient Jean-Jacques Dubois. Le mieux peut parfois être l’ennemi du bien. Il lui faut donc aussi être capable de se satisfaire de ce qu’il a et de son matériel. »
Cette manche de coupe du monde, qu’il a déjà remportée neuf fois dans sa carrière – un record – sera donc l’occasion pour lui de valider les derniers réglages opérés sur le bateau. « Rien de révolutionnaire », précise Damien Seguin, champion du monde en titre et lauréat de la dernière édition de l’épreuve varoise. Toute la flotte qualifiée aux Jeux sera présente à Hyères. L’opportunité de marquer son territoire est donc belle. « Il s’agit d’un des deux rendez-vous majeurs, avec les championnats du monde de Medemblik (Pays-Bas), dans un mois, que j’ai fixé dans le cadre de ma préparation, développe le porte-drapeau de la délégation paralympique 2012, médaillé d’or à Athènes. Je ne vais donc pas calculer. Je vais tout donner pour gagner le mieux possible. »
Deux autres Français seront de la partie en 2.4 à Hyères. Kévin Cantin de retour à la compétition, après avoir subi des opérations durant l’hiver, va reprendre ses repères. Très affecté par le retrait de la voile aux Jeux de Tokyo, le Vendéen a décidé de donner une autre orientation à sa carrière en s’engageant sur un projet de MiniJi avec Mathieu Bourdais. « Je vois ça d’un bon œil car cela va lui permettre de s’émanciper, de garder sa motivation. Si la voile revient aux Jeux de 2024, j’aurais besoin de garçons dans son genre ayant toujours envie », apprécie Jean-Jacques Dubois.
Xavier Dagault aussi sera de la partie. Fort de son passé d’équipier en multi, il avance vite et bien. « Il lui faut en revanche gagner en maîtrise à la barre et mieux appréhender la finesse du vent », analyse le directeur sportif. Mais si les conditions lui conviennent, à savoir si le vent est fort, il peut aller chercher une place parmi les dix premiers. Sinon, il devrait prendre les places entre 13 et 15. // J. Soyer
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