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La France décroche le titre européen avec la manière

26 septembre 2025
L’équipe de France de foot-fauteuil électrique a remporté le titre de champion d’Europe mercredi 24 septembre 2025 à Lignano-Sabbiadoro, en Italie. Impressionnants tout au long de la compétition débutée vendredi 19 septembre, les Bleus ont battu leur meilleur ennemi, l’Angleterre (1-0) en finale. Déjà double championne du monde en titre, l’équipe de France confirme sa suprématie. Aurélien Vandenbergue, team manager des Bleus et référent de la discipline pour la Fédération Française Handisport (FFH), en explique les raisons.

Intouchable. L’équipe de France de foot-fauteuil électrique, sacrée championne d’Europe 2025, a réalisé une démonstration de force à Lignano-Sabbiadaro. En Italie, les Bleus ont retrouvé un titre qui leur échappait depuis 2014 au terme d’un impressionnant sans-faute.

Six matches, six victoires, 32 buts marqués, un seul encaissé. « Ce parcours très satisfaisant est le fruit d’un travail mis en place avec le staff et les joueurs depuis notre succès lors de la Coupe du monde 2023, en Australie, explique Aurélien Vandenbergue, team manager des Bleus, déjà doubles champions du monde en titre. Nous avons travaillé sur un jeu à quatre avec un pressing étouffant l’adversaire. »

 

La France sait se réinventer

Si tout n’a pas été facile et a demandé des ajustements et du travail, ce style de jeu a fonctionné grâce« au sérieux de chaque joueur pendant la compétition », ajoute Aurélien Vandenbergue.« Tout le monde a adhéré au projet. Après, avec l’expérience et le vivier de joueurs, nous avons pu appliquer ce projet de jeu et rester très compétitifs. En travaillant fort d’entrée en ouvrant le score, on a su se rendre certains matches plus faciles », poursuit celui qui est aussi référent de la discipline pour la Fédération Française Handisport (FFH).

Cette capacité à évoluer et« à se réinventer » est évidemment une des clés de la réussite durable des Bleus. Face à des nations qui ne cessent de travailler et de progresser, il est évident qu’il « ne faut pas se reposer sur [nos] lauriers », martèle Aurélien Vandenbergue. L’Italie, demi-finaliste corrigée par la France (5-0), et la Belgique (également surclassée 5-0 par la France), ont, par exemple, décroché leur billet pour la prochaine coupe du monde.« Ces deux nations participaient pour la première fois à une compétition majeure » et ont laissé sur le carreau des nations plus habituées qu’elles à ces joutes européennes.

La France, elle, a donc tenu son rang, en bouclant cette épopée, par un succès contre l’Angleterre, vice-championne du monde et championne d’Europe sortante. La délivrance est venue d’Aurélien Fillatre.« On a su les empêcher de jouer sur leur vitesse et leur jeu de contres, précise le cadre technique de la FFH.Les joueurs ont été exceptionnels sur le pressing effectué, l’intensité affichée et l’intelligence, notamment dans la gestion des temps forts et des moments faibles de la rencontre. Ce fut une finale tout en expérience et en maîtrise du groupe. »


Une solidarité et un état d’esprit irréprochables

Les hommes de l’entraîneur David Vergé ont aussi fait preuve de solidarité et d’un état d’esprit irréprochable.« On a, certes, du talent dans l’effectif mais on a aussi affiché une belle solidarité aussi bien entre les joueurs, le staff et surtout les accompagnants qui nous ont aidés tout au long de cette compétition,se félicite Aurélien Vandenbergue.Ils ont créé une atmosphère de groupe durant cette épreuve. On est treize à avoir la médaille mais à l’arrivée, on est vingt-deux à être dans le groupe. Et c’est grâce à tous que nous arrivons à aller chercher ces trophées que nous gagnons depuis quelques années. » Cette solidarité a notamment été importante d’entrée de jeu, contre l’Irlande du Nord, seule équipe à avoir percé le rideau français. « Nous étions menés 1-0 mais on a su garder confiance pour repartir de l’avant, retourner le match (5-1) et continuer sur notre lancée. » L’Allemagne, étrillée 10-0 et l’Espagne, écrasée 7-0, ont aussi fait les frais du rouleau compresseur bleu-blanc-rouge.

Ce nouveau succès de l’équipe de France assoit encore un peu plus la domination tricolore sur la scène internationale. Et semble n’être qu’un prolongement de la bonne santé du foot-fauteuil français. En juin dernier, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), la finale 100 % française de la première coupe du monde des clubs a vu Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) s’imposer aux dépens de Villeneuve-D’Ascq (Nord).« Le nombre de clubs (entre 40 et 50),le nombre d’équipes (entre 60 et 70 équipes engagées dans les différentes divisions)et le nombre de bénévoles oeuvrant au quotidien pour former et développer des joueurs expliquent cette régularité dans la performance de haut-niveau, analyse Aurélien Vandenbergue.Cela permet d’aligner en équipe de France les meilleurs joueurs et les meilleures complémentarités en fonction du style de jeu que le staff veut adopter. »


Un travail de fond exceptionnel

Les Français jouent énormément de matches tout au long de la saison, que ce soit en D1, D2, D3 ou même en D4.« Les autres nations n’ont pas forcément une telle densité. Je profite d’ailleurs de ce temps pour remercier toutes ces personnes qui travaillent au quotidien pour rendre le foot-fauteuil français aussi performant. Cette réussite est la récompense du travail de fond exceptionnel de l’ensemble des clubs français et des bénévoles. »

Et l’avenir s’annonce plutôt ensoleillé. Ces résultats positifs, l’accompagnement de la FFH et le suivi médiatique dont bénéficie la discipline, sont propices à accroître encore le nombre de clubs pour densifier le maillage sur le territoire.« J’en suis persuadé. La coupe du monde des clubs a été, grâce au travail de Châtenay-Malabry, club organisateur, diffusée sur des chaînées nationales come Sport en France et beIN sports, rappelle Aurélien Vandenbergue.Là, les médias nationaux ont spontanément et très vite relayé ce titre de champion d’Europe. Cette exposition est forcément un avantage pour développer davantage le foot-fauteuil en France. »Une discipline qui brille dans toutes ses composantes. En atteste la présence de trois arbitres français lors de cet Euro italien.


Le parcours des Bleus
France – Irlande du Nord 5-1 ; France Allemagne : 10-0 ; France – Espagne : 7-0 ; France – Belgique : 5-0.
Demi-finale :France – Italie : 5-0.Finale : France – Angleterre : 1-0.

Le staff. 
David Vergé, sélectionneur national
Thierry Descamps, sélectionneur adjoint
Guillaume Groc, kiné
Guillaume Pezin, technicien,
Aurélien Vandenbergue, team manager


Suivez les Bleus sur la page officielle : facebook.com/FootFauteuilFrance/

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