L’adolescente de 14 ans, née à Toulouse où elle a également grandi, s’est familiarisée avec ce site « Très beau et agréable », le week-end des 14, 15 et 16 mars. Trois jours consacrés aux tests d’entrés au Pôle France athlé qui a donc déménagé de Lyon à cette commune de la banlieue bordelaise.
Lara Tikunova, comme tous les pensionnaires du Centre Fédéral va démarrer sa nouvelle vie, loin de sa famille, le 3 septembre. « Il y a une journée d’accueil prévue avec les familles, développe Pierrick Giraudeau, le directeur technique national adjoint en charge du haut niveau. Les nouveaux en profiteront pour mieux découvrir leur nouvel environnement. Et le 12 septembre au matin, un temps spécifique pour les sportifs amputés, comme Lara, est programmé avec les médecins, les prothésistes et les entraîneurs. Logiquement, nous devrions avoir parmi nous la prothésiste de Marie-Amélie Le Fur. »
Forcément une référence pour Lara Tikunova, amputée fémoral gauche. Victime d’une ostéomyélite depuis son plus jeune âge, la jeune fille a été amputée en 2013. « Un vaccin a détruit son fémur et a mis sa croissance de ce côté. Dès ses 18 mois, elle a été plâtrée. Il a repoussé mais il n’a pas grandi, rappelle Emma, la maman de la sportive d’origine anglo-russe. De 2006 à 2013, nous avons recherché partout dans le monde un chirurgien capable de réaliser cette intervention pour finalement revenir à Toulouse. »
Le point de départ de sa carrière de sportive. En 2014, chez son ancien prothésiste, Lara Tikunova fait connaissance avec Oriane Lopez. Comme elle, la Toulousaine licenciée au club de Colomiers veut une lame pour faire carrière en athlé. « J’ai toujours voulu pratiquer ce sport, explique-t-elle. Petite, à l’école, on faisait de la course. C’est venu de là, je pense. » Plus jeune déjà, la lycéenne aux cheveux châtains clairs et au sourire timide était très active. « Nous allions souvent jouer au parc près de chez nous, se souvient sa mère. Mais il lui fallait quelque chose de plus formel. »
Si pour intégrer le collectif espoir, elle a pratiqué le 100 m, la longueur et le lancer de poids, où la violonniste a pris la 3e place au France à Nantes en début d’année, Lara Tikunova, déjà deux stages Jeunes à Potentiel (Jap) à son actif, se voit mieux sur les deux premières spécialités citées.
A Talence, elle entend bien se donner les moyens d’atteindre ses objectifs. Sportivement, la jeune anglo-russe d’origine vise les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 afin de prendre un maximum d’expérience pour être au firmament lors de ceux de 2024, à Paris. Dans le civil, les installations du Creps et l’encadrement du Centre Fédéral doivent lui permettre de mener à bien son ambitieux projet scolaire. « J’aimerais bien faire médecine », lance celle qui effectuera sa rentrée en 2nde en septembre.
De l’ambition et de la détermination, Lara Tukinova n’en manque pas. Des vertus idéales pour percer et trouver sa place dans son nouvel espace de travail et de vie. // J. Soyer
© G. Picout
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