Championnat d’Europe 2.4 open (4 au 9 juillet).
À peine revenu de Rio et d’un stage enrichissant à quelques mois des Jeux paralympiques (7-18 septembre), Damien Seguin est reparti en campagne à Maubuisson, près de Bordeaux, pour le championnat d’Europe 2.4 ouvert à tous et qui est disputé toute cette semaine. Jean-Jacques Dubois, le directeur sportif de la discipline pour la Fédération Française Handisport, présente ce championnat et revient sur le stage brésilien.Est-ce un signe avant la demi-finale de l’Euro de foot 2016 entre la France et l’Allemagne ? C’est à souhaiter. Français et Allemands étaient en effet en concurrence pour organiser ce championnat d’Europe de 2.4 open. Et l’instance internationale a finalement retenu la candidature française et plus précisément celle de Bordeaux.
À Maubuisson, précisément, 43 barreurs de douze nationalités différentes sont au départ de l’épreuve lancée ce lundi. « Il n’y aura qu’un titre de délivré alors que la course réunit des skippers valides, handisports, masculins, féminins et de tous âges, détaille Jean-Jacques Dubois. Les deux plus jeunes sont sans doute les Français Mathieu Laperche et Ange Margaron, deux élèves de l’Ecole Nationale ayant 17 ans. Arrivé sur l’École l’an dernier, Ange est un Néo-Calédonien qui passe quelques stages de quatre à six semaines en Métropole. Son objectif était de participer à ce championnat d’Europe car la pratique du 2.4 est plus rare sur son île. »
Ces deux jeunes Français pourront s’inspirer de leur leader Damien Seguin. Vainqueur du test-event de Rio courant juin, le porte-drapeau de la délégation paralympique à Londres est également en Gironde cette semaine. Sur un bateau assez ancien, « qui servait à Thierry Poiret, son entraîneur, lorsque celui-ci était le sparing-partner de Damien », le Français affiche des ambitions mesurées. « Il n’y va pas pour faire dernier, prévient toutefois Jean-Jacques Dubois. Mais sur plan d’eau intérieur, avec de l’eau douce, il va être confronté à d’autres problématiques que celles vécues à Medemblik (Pays-Bas) ou à Rio. Il devra donc réfléchir techniquement et tactiquement pour trouver des solutions aux différents problèmes qu’il va rencontrer. Dans ce sens, cet Euro est donc très intéressant. »
Évidemment, on retiendra la victoire de Damien Seguin en 2.4 et la belle deuxième place du Sonar lors de ce test-event de Rio, disputé à environ trois mois des Jeux paralympiques. Mais plus que la performance, Jean-Jacques Dubois a retenu le comportement, la prise de repères enrichissante et l’adaptation de ses troupes. « Il y a eu une très belle ambiance tout au long de ces dix jours, explique-t-il. Et cela fait du bien après les déceptions sportives connues à Hyères et à Medemblik. La deuxième place du Sonar est très significative car l’adversité était quasiment aussi dense que celle présente aux Jeux. Et les garçons (Bruno Jourdren, Eric Flageul et Nicolas Vimont-Vicary) ont été leaders jusqu’aux deux derniers jours de l’épreuve. »
Au-delà de cela, les Français ont semblé beaucoup mieux appréhender un plan d’eau toujours difficile à maîtriser en raison de sa situation (encadré par l’aéroport et le Mont du Pain de Sucre) mais également des déchets fréquents et de la qualité de l’eau. « Nous avons aussi pris de solides repères sur la Marina, entre le plan d’eau et la Marina mais aussi entre l’hôtel et les sites sportifs. »
Le clan français a aussi parfaitement réceptionné son matériel et pu vérifier les conditions de vent. « Comme pas mal de nations, nous avions choisi cette période car le vent et les courants devraient se rapprocher de ceux que l’on trouvera en septembre durant les épreuves paralympiques. Ce stage nous a donc permis de vérifier si le modèle établi par la cellule météo de la FFV était bon ou non et s’il y avait des changements. » Globalement satisfaisant, ce modèle devra tout de même être revu. « Un décalage relativement important a été constaté lors des deux derniers jours, dévoile J.-J. Dubois. À notre retour en France, la cellule météo a expliqué que certains paramètres ne pouvaient être pris en compte dans les formules mathématiques. C’est très bien d’avoir vécu ce phénomène à ce moment-là. Cela démontre qu’il faut toujours rester vigilant et que les modèles restent des prévisions. »
Ce stage a également été marqué par de longs moments d’échanges entre les troupes. Chaque matin et chaque soir, les Bleus ont préparé et débriefé ensemble leurs sensations sur le plan d’eau. « C’était très agréable et très constructif », a assuré le patron de la discipline. L’équipe de France de voile avance sereinement dans sa préparation paralympique. // J.SOYER
Crédit photo : ©S. VAN DER BORCH / Delta Lloyd Regatta
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