Cyril Jonard (- 81 kg) n’avait plus gagné d’épreuve de ce niveau depuis 2012. Sandrine Aurières Martinet (-52 kg), elle, revenait tout juste d’une nouvelle blessure à la cheville qui l’avait tenue éloignée des tatamis trois mois durant. Ce British Open, disputé à Birmingham (Angleterre) début juin, prenait donc une place importante sur le chemin de la préparation menant aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). Olivier Duplan, le directeur sportif du judo handisport, ne pouvait donc que se réjouir de la victoire de ses deux protégés dans leur tableau respectif. Entretien.
Olivier Duplan, où situez-vous le niveau de ce British Open ?
L’adversité était de bonne facture. Certes, Cyril et Sandrine partaient tête de série 1 dans leur catégorie respective mais il leur fallait assumer ce statut dans des conditions pas toujours évidentes. Ils l’ont fait. C’est une grande satisfaction d’autant qu’ils y ont mis la manière.
Comment ça ?
Cyril a affronté les deux adversaires les plus dangereux du tournoi et il a fait preuve d’une bonne maîtrise. Il s’en est sorti avec une certaine facilité. Il marque ippon à chaque fois. Il a trouvé les ressources pour reprendre l’avantage lorsqu’il ne l’avait plus. Sa préparation avance donc dans le bon sens. Il a fait ce qu’il fallait sur le plan technico-tactique. Il a aussi montré une bonne solidité physique. Et il a fait le plein de confiance.
Sandrine, elle, signe encore un retour gagnant…
Oui. Et c’est vraiment très bien. C’est une très grande satisfaction puisqu’elle n’avait repris le judo que dix jours avant l’épreuve. Nous avions des inquiétudes portant sur deux aspects.
Lesquels ?
Même si ces dix jours nous avaient démontré qu’elle était rétablie de sa blessure à la cheville, nous avions une appréhension en la matière. Celle-ci a vite disparu. On a senti qu’elle avait confiance en ses appuis. L’autre inquiétude concernait sa condition physique. Comment allait-elle récupérer physiquement entre les combats ? Comment allait-elle pouvoir enchaîner les efforts durant un même combat aussi ?
Et alors ?
Elle manque évidemment de cardio et de physique car elle n’a pas pu travailler comme cela était prévu. Néanmoins, elle a donné des garanties contre des judokates qu’elle avait déjà battues par le passé. Elle gagne deux fois par ippon.
Sandrine est donc totalement relancée ?
Elle a confirmé sa prodigieuse capacité à revenir. Elle a affiché de bonnes sensations techniques face à ces adversaires aux caractéristiques différentes. Elle a aussi réussi à exprimer son judo malgré un déficit physique et de puissance qui sont déjà des lacunes en temps normal. Pour les deux Français, le stage qui a suivi l’épreuve s’est aussi bien déroulé.
Quel est le parcours désormais jusqu’à Rio ?
Ils attaqueront la dernière phase de préparation par une grosse charge de travail lors d’un stage avec les cadets Français et Allemands entre autres à Strasbourg. Puis il y aura le stade de la commission avec des étrangers. Ce stage sera 100 % handisport. Puis chacun de leur côté, Sandrine et Cyril vont enchaîner du 15 juillet au 15 août trois stages de sept jours. Du 30 juin au départ pour Rio, ils cumuleront 30 jours de stages plein. // Propos recueillis par J.Soyer
Crédit photo : © L.Percival – www.lucpercivalphotography.com
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