Cette décision de transfert de compétence vers le CPSF, actée en avril 2023 par l’assemblée générale de la FFH, n’impacte que l’inscription des équipes de France des sports pour les sourds aux compétitions internationales et le dialogue avec l’ICSD.
La FFH tient à affirmer son attachement et son engagement en faveur du développement des pratiques sportives pour toutes les personnes touchées par un handicap physique ou sensoriel, et dans le cas présent, pour les personnes sourdes et malentendantes.
Cette mission entamée en 2008 et solidement ancrée dans chacune des disciplines dont elle a la responsabilité, ainsi que dans les territoires, les comités et les clubs affiliés, est au cœur des attentions de la FFH qui, en parallèle, souhaite renforcer ses liens avec l’ensemble des acteurs de la communauté sourde.
La FFH tient à rappeler les étapes de l’histoire des sports pour les sourds au sein de la FFH et le parcours, parfois complexe, qui a conduit aux évolutions positives et claires d’aujourd’hui.
La Fédération Sportive des Sourds de France (FSSF), rencontrant des difficultés financières, est dissoute. À la demande du ministère des sports, la FFH intègre dans ses compétences l’organisation des sportifs sourds au sein de ses clubs et membres.
En France, les pratiques pour les sportifs sourds commencent à se développer au sein des activités de la FFH, des comités et des clubs, principalement en loisir et jusqu’aux compétitions nationales. Des formations en Langue des Signes Françaises (LSF) sont mises en place dans ces structures.
Sur le plan international, les relations entre la FFH et les fédérations internationales du sport pour les sourds (ICSD et EDSO) sont bloquées. Elles refusent de reconnaître la FFH comme interlocutrice pour la France, reprochant que la Fédération est présidée par une personne en fauteuil et non par une personne sourde ou malentendante. Malgré les demandes de la FFH, la participation des équipes de France sourdes est interdite pendant 18 mois.
La FFH propose la création d’un comité spécial intermédiaire, le Comité de Coordination des Sportifs Sourds de France (CCSSF), intégré à la Fédération. Le président de ce comité doit être sourd ou malentendant. Les relations entre la France et l’ICSD reprennent.
En tant qu’organe interne de la FFH fonctionnant conformément à ses statuts et règlements, le CCSSF devient le contact des fédérations internationales pour les sourds, enregistrant les inscriptions des sportifs français pour les compétitions internationales.
Le ministère des sports délègue certains « para-sports » à d’autres fédérations, comme le judo, le tennis ou le volley. La délégation comprend, notamment, l’organisation du sport sur le territoire et l’édiction des règlements sportifs, la gestion du haut-niveau (équipes de France) et l’attribution de titres nationaux (championnats de France officiels).
La FFH reste la première fédération proposant des activités physiques et sportives pour les personnes atteintes d’un handicap physique et sensoriel en nombre de disciplines déléguées (23) et de sports proposés dans ses clubs affiliés (60), tels que le football, l’athlétisme, la natation, le tennis de table, les sports de boules, le bowling, le ski…
N’étant plus, depuis 2017, la seule fédération à organiser les pratiques sportives pour les sourds en France, la FFH n’a plus la légitimité pour représenter toutes les disciplines auprès des instances internationales.
En 2023, la FFH a engagé des discussions pour confier cette responsabilité et les compétences du CCSSF, au Comité Paralympique & Sportif Français, reconnu officiellement par les instances internationales pour les sourds (ICSD et EDSO). La FFH, tout comme les autres fédérations concernées par les sports pour les sourds, travaille désormais avec le CPSF pour toutes les participations internationales, notamment les Deaflympics.
D’ores et déjà, l’ICSD a reconnu et accepté la proposition de nouvelle organisation pour la représentation du sport sourd en France faite conjointement par la FFH et le CPSF, faisant qu’à ce jour le CPSF est reconnu à titre temporaire comme le représentant et l’interlocuteur de l’ICSD sur le territoire français et suspendant de ses fonctions la FFH et son organe dédié, le CCSSF, avec application immédiate.
De fait, actuellement, le CCSSF n’est plus reconnu au niveau international et ne peut donc plus inscrire aucun sportif aux compétitions internationales. L’ensemble de ces dispositions sera validé de manière définitive au prochain congrès annuel de l’ICSD en 2024. La Fédération tient à remercier toutes les personnes qui ont été élues et ont constitué le CCSSF depuis 2011, pour leur investissement et leur engagement.
La commission dédiée aux sports sourds du CPSF a vu sa pleine effectivité le 23 janvier 2024, avec comme premier président Julien GOY. Elle est composée des membres référents des sports sourds des fédérations délégataires, dont 3 encadrants de la FFHandisport.
Plus d’infos sur le site du Comité Paralympique & Sportif Français
La FFH organise toujours le développement des pratiques, des compétitions et des équipes de France des sports pour les sourds dont elle possède la délégation, notamment en athlétisme, bowling, cyclisme, football, natation, tennis de table, sports de boules ou encore en ski. Cela ne change strictement rien pour la pratique sportive des personnes sourdes et malentendantes.
Elle se fait toujours au sein des clubs FFH, avec l’accompagnement des Comités handisport et des commissions sportives handisport.
La FFH a renforcé ses équipes avec deux salariés dédiés spécifiquement à l’accompagnement des sports pour les sourds, l’un en charge du développement et l’autre en charge de la performance, et des liens avec les acteurs de la communauté sourde. Des référents sports sourds ont été identifiés ou sont en passe de l’être, dans les commissions sportives concernées.
Enfin, la FFH poursuit l’accompagnement des comités régionaux et départementaux dans le développement des sports pour les sourds sur les territoires, et avec les grandes associations de la communauté sourde, essentielles à la promotion de la pratique sportive.
Guislaine Westelynck, présidente de la FFH, le confirme :
« Forte des valeurs défendues par Eugène Rubens-Alcais, créateur du premier club cycliste dédié aux sportifs pour les sourds en 1899, puis du Comité International des Sourds Silencieux et des Deaflympics, la Fédération Française Handisport, tournée vers l’avenir, réaffirme ses ambitions et poursuit son action en faveur de la pratique sportive des personnes sourdes et malentendantes. Nous avançons sur le même chemin depuis 2008, cela ne change pas ! Simplement nous ne sommes plus seuls et nous devons évoluer, pour avancer plus vite et mieux, grâce à des liens forts avec toute la communauté des personnes sourdes et malentendantes ! »