Je suis professeur de sport dans l’armée de l’air en Lorraine. Parallèlement, je suis en charge du Collectif Espoir. J’œuvre avec Céline Thonnet, Angélik Filippa, deux autres entraîneurs déjà en place avec mon prédécesseur, Stéphane Bozzolo, le kiné et Jean-Luc Davoine, le médecin. Une équipe formidable sans laquelle le dispositif ne fonctionnerait pas aussi bien. Ce collectif travaille sous la tutelle de Julien Héricourt, le Directeur Sportif de l’athlétisme pour la FFH, et de son équipe.
J’ai travaillé au CSINI (Les Invalides) où j’ai rencontré Patrice Gergès, alors directeur sportif de l’athlé handisport. Je suis ensuite devenu guide de l’équipe de France de 2006 à 2010 et j’ai participé aux Jeux Paralympiques de Pékin en tant que guide de Stéphane Bozzolo sur le pentathlon et sur le relais 4X100, médaillé de bronze. En 2010, je n’ai plus eu la même envie de m’entraîner avec autant d’objectifs. Je me suis donc tourné vers ce rôle d’entraîneur.
Ce sont les dix meilleurs athlètes nationaux, tous types de handicaps confondus, ayant entre 14 et 20 ans de l’année précédente. Ils sont retenus pour deux regroupements. Le premier en novembre et le second en avril. Cette année, celui du mois d’avril se tiendra à Talence, au pôle. Ils doivent être performants dans trois familles différentes (sauts, lancers, sprints longs-demi-fond, sprints courts). En effet, il arrive que des spécialités disparaissent des programmes des Championnats du monde ou des Jeux. Nous ne pouvons donc pas nous permettre, qui plus est sur de jeunes athlètes, de les cantonner à un seul domaine. Au regard de la diversité des handicaps, le plus difficile est de se faire comprendre et entendre par tous.
Non. Nous ne sommes surtout pas là pour nous substituer aux entraîneurs. Ce collectif est un dispositif mis en place par la Fédération Française Handisport pour accompagner les jeunes et les clubs. Notre pouvons détecter des qualités pour apporter notre regard et de l’échange avec les entraîneurs. Et surtout, nous éduquons et aidons les jeunes à avoir la meilleure approche possible pour évoluer au plus haut niveau. Nous leur apportons donc des bases en matière d’hygiène de vie, de respect des procédures administratives et de leur calendrier (licences IPC, classifications). Les athlètes en devenir sont moins livrés à eux-mêmes et encouragés à persévérer. On les forme aux exigences du haut niveau sous toutes leurs formes. Les membres du collectif doivent nous faire remonter des informations sur leurs entraînements (au minimum trois par semaine obligatoires), des éventuelles blessures, des méformes… Ce collectif espoir est une étape intermédiaire menant vers le très haut niveau. // J. Soyer
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