Médaillé de bronze aux Jeux de Rio en simple et champion d’Europe en octobre 2017, Maxime Thomas (CS Charcot) espérait enfoncer le clou en Slovénie lors des Championnats du monde individuels. « Par rapport au format de la compétition et à l’adversité, cette épreuve sonnait comme une répétition grandeur nature des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. » Même si la déception est très forte, Maxime Thomas, arrivé à Celje fatigué, contrarié et légèrement blessé au dos (il avait dû s’arrêter une semaine et demie lors de la phase terminale de préparation), se projette déjà sur la suite.
Maxime Thomas, comment digérez-vous cette élimination en quart de finale ?
La déception est énorme. Il y a bien longtemps que j’étais rentré sans médaille d’une épreuve de référence. C’est la fin d’une série et la confiance en prend un coup… Mais je vais rebondir. Je suis déjà en train de le faire.
Quels enseignements avez-vous tiré de ces Championnats du monde ?
Je ne suis pas si loin. Les Européens, à travers les bons résultats des Turcs ont repris un peu le dessus. Je me méfie donc d’une réaction des Asiatiques et notamment des Coréens qui ont aussi connu leur lot de déceptions.
Comment expliquez-vous ce résultat, alors que vous meniez 2 sets 0 et 6-2 dans la 3e manche ?
Cela n’a rien à voir avec ma forme physique. J’ai perdu, c’est la loi du sport. Mais je ne suis pas loin de la médaille puisque je perds ce 3e set 11-13.
Le manque de repères en matches internationaux peut-elle expliquer cette baisse de régime ?
Je ne crois pas. Je maîtrise le match pendant deux manches et demie et mon niveau de jeu était bon, en phase avec l’objectif d’aller chercher une médaille, voire le titre. J’ai aussi abordé cette épreuve avec moins de stress. Mais peut-être que n’avoir pas joué à l’international durant la saison m’a incité à vouloir en faire plus, trop à l’entraînement. Ma planification n’a pas été optimale et j’ai peut-être laissé passé des points qui avaient plus d’importance que je ne l’imaginais. Après, même si je reste persuadé que le choix de ne pas sortir, qui répondait à une opportunité et à un concours de circonstances (naissance de son 2e enfant, année de transition, nécessité de couper avec un rythme très soutenu depuis plus de dix ans…), pouvait être payant, je ne vais pas poursuivre dans cette logique.
Comment voyez-vous la suite ?
Il va y avoir quatre tournois internationaux à jouer pour espérer se qualifier aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Je vais donc essayer de vite les faire pour ensuite planifier ma préparation aux Jeux comme je le souhaite. J’ai aussi fait le choix de me séparer de mon entraîneur personnel. J’ai besoin de retrouver mes racines et mon entraîneur formateur. Je vais intensifier mon travail avec Ludovic Rémy, au Creps de Nancy, où je dispose d’une structure d’entraînement de très haut niveau. Cela va occasionner davantage de déplacements. Il va aussi me falloir trouver un pôle de sparring-partners à Lyon. Mais avant tout ça, je vais faire toute une batterie d’examens médicaux pour bien savoir où j’en suis physiquement. Je peaufinerai ensuite mon organisation.
Vous allez aussi très vite signer votre contrat à l’Insep…
Oui. C’est la très bonne nouvelle de cet automne. Je vais signer ce contrat réservé aux sportifs de haut-niveau. Il va donc me permettre, à partir de janvier 2019 et pendant un an, de bénéficier d’un détachement suffisant pour bien m’entraîner. Parallèlement, j’aurai des missions à remplir mais j’en saurais davantage sous peu.
Un an ?
Oui, c’est un CDD renouvelable cinq ou six fois maximum. Mais à la fin de l’année, mon dossier passera en commission et le Ministère décidera ou non de le reconduire. Mais pendant un an, je vais pouvoir avancer sereinement. // J. Soyer