Médaillé de bronze aux Jeux de Rio en simple et champion d’Europe en octobre dernier, Maxime Thomas (CS Charcot) a mis el cap sur la Slovénie et les championnats du monde individuels. « Par rapport au format de la compétition et à l’adversité, ce sera une répétition grandeur nature des Jeux paralympiques de Tokyo 2020. » Il revient tout ce qu’il s’est passé depuis octobre 2017 et son titre de champion d’Europe individuel.
« Je me suis laissé une semaine après l’Euro pour bien récupérer. Je me suis ensuite préparé pour l’Open de Belgique, le dernier pour entrer dans les critères d’une qualification aux championnats du monde (victoire en simple, pas engagé par équipe). En novembre, je me suis concentré sur l’organisation que je voulais mettre en place sur les plans sportif, professionnel et personnel, sachant que je vais avoir un deuxième enfant, au mois de mars.
Professionnellement, j’avais fait le choix de ne plus travailler parallèlement à ma pratique pour rivaliser au mieux avec la concurrence. J’ai sollicité des rendez-vous, notamment avec Valentine Duquesne, en charge du suivi socio-professionnel des sportifs de haut-niveau pour la FFH. Mon ambition étant de sécuriser ma famille à moyen-long terme, soit dans un premier temps jusqu’aux Jeux de 2020, voire de 2024. J’aimerais pouvoir assurer ma préparation à travers un contrat d’image dans le cadre du pacte de performance et trouver un emploi où je serai détaché à 100 %. Des discussions sont en cours. Au mois de décembre, j’ai repris pleinement l’entraînement à raison de 20-25 h par semaine avec Clément Gadéa, mon entraîneur personnel. »
« Le mois de janvier a été intense. Après quinze jours de break pendant les fêtes de fin d’année, les charges d’entraînement ont augmenté. Parallèlement, j’ai créé ma société de consultant en ressources humaines avec l’aide de Guy Tisserand, un ancien champion du tennis de table. Je prépare ainsi mon après-carrière en capitalisant sur mon image de sportif de haut niveau. Ce projet m’apporte un équilibre au cœur de cette préparation sportive très intense. Le projet sportif a encore été peaufiné par la rencontre d’un préparateur physique spécialisé. Il me faut trouver les moyens financiers et le temps pour bien l’intégrer dans ce qui est déjà en place.
Ce mois de janvier a également été marqué par un retour à mes origines lorraines puisque je me suis entraîné une semaine au Creps de Nancy avec mon premier entraîneur, Ludovic Rémy. Ces retrouvailles étaient chargées d’émotions. Il ne m’avait plus entraîné et même vu jouer depuis quatre ans. Nous avons envisagé la possibilité que je programme, à raison d’une semaine à chaque fois, 4 ou 5 retours par an. »
Le mois de février a été rythmé par le deuxième tour du Critérium Fédéral N1A, remporté par Maxime Thomas, invaincu. « C’est important car ces rendez-vous nationaux vont me permettre de baliser mon travail puisque je ne vais pas disputer de compétitions internationales. J’ai en effet choisi de travailler sur la durée et dans la sérénité. Il y a deux ans, lors de la naissance de mon premier enfant, je me suis retrouvé à devoir assimiler une période extrêmement chargée entre le travail, les déplacements sportifs et les nuits perturbées. Profiter de ces moments en famille, ça contribue à mon équilibre. Depuis dix ans, je me suis astreint à ce rythme dense, lié aux opens internationaux. Cette rupture est importante. Elle me permet de briser la routine et m’offre une bouffée d’oxygène. Je pense que c’est l’année la plus opportune pour tenter ça. J’entends compenser ça par des séances plus axées sur le comptage de points pour ne pas me couper de la réalité des sets et des repères nécessaires à avoir durant ceux-ci. Ces nouveautés sont motivantes sportivement et intellectuellement. Mais attention, qui dit année de transition ne dit pas manque d’ambition. » // J. Soyer