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Maxime Thomas : « Un mois sous le signe de la fatigue »

24 avril 2018
Le chef de file du tennis de table tricolore en fauteuil a accepté de raconter, chaque mois, un moment fort de sa préparation pour les championnats du monde individuels, prévus du 15 au 21 octobre en Slovénie. Pour ce troisième volet, consacré au mois d’avril, il raconte un rythme d’entraînement revu à la baisse pour profiter des moments de bonheur que seule une naissance offre. Mais aussi l’absolue nécessité de continuer à s’entraîner avec assiduité, énergie et détermination… Malgré la fatigue.

Médaillé de bronze aux Jeux de Rio en simple et champion d’Europe en octobre dernier, Maxime Thomas (CS Charcot) a mis le cap sur la Slovénie et les championnats du monde individuels. « Par rapport au format de la compétition et à l’adversité, ce sera une répétition grandeur nature des Jeux paralympiques de Tokyo 2020. »

Un stage et ça repart. Maxime Thomas vient de terminer un stage national avec l’équipe de France en Lozère. « Une équipe de France élargie puisque nous étions une cinquantaine répartis sur une vingtaine de table à Montrodat, notre camp de base », explique-t-il. Un retour pour le Messin, installé à Lyon. « J’avais manqué celui de février et celui effectué par quelques fauteuils en Allemagne. Ce dernier était, en effet, programmé juste après la naissance de Louis. » Son deuxième enfant.

A Montrodat, Maxime Thomas se remet d’aplomb. Physiquement et mentalement. « Je suis assez fatigué en raison des nuits perturbées que je vis actuellement. Je le ressens parce que pendant les séances de 2 h 30 environ, il y a des sautes de concentration, des passages à vide. J’essaie néanmoins de positiver, de me dire que s’accrocher dans ces moments-là me servira plus tard, pour le reste de ma carrière. »

Pas de culpabilité

Un stage pour reprendre le rythme mais pas seulement. Maxime Thomas, outre le fait d’être confronté à une dynamique collective, s’est réjoui de son échange avec Norbert Krantz, le directeur des équipes de France des sports paralympiques d’été. « Il a passé du temps en individuel avec les potentiel médaillables des Jeux de Tokyo et a également programmé des réunions collectives. Ce fut très riche. » Un regard extérieur intéressant qui a validé la volonté du joueur de s’entourer de préparateurs physiques individuel. « Ce projet avance mais il reste des détails à régler », confie Maxime Thomas.

Ce stage fut aussi l’occasion de partager pas mal de réflexions avec ses équipiers internationaux. Et notamment d’être conforté dans son choix de faire l’impasse sur les opens internationaux qui vont précéder les championnats du monde slovène. « Cela me permet de pouvoir continuer mon travail de fond sans avoir la pression des résultats. Et de ne pas culpabiliser d’avoir tout stoppé pendant les dix jours qui ont suivi la naissance et de n’avoir repris qu’à raison d’une séance quotidienne jusqu’à ce stage. »     

Evidemment, il a dû se faire violence pour accepter de moins bien jouer, d’être moins efficace et performant à l’entraînement ces dernières semaines. Une frustration indéniable compensée, en partie au moins, par une vie de famille radieuse. « La naissance et la vie à quatre demande de l’adaptation. Ça puise de l’énergie et rend plus difficile les séances d’entraînement. Mais cela procure aussi tellement d’émotions. C’est plus fort que de gagner une médaille aux Jeux. Alors comme quand on monte sur le podium aux Jeux, on ralentit autant que possible le déroulement des faits. » Mais dès ce week-end, Maxime Thomas va remettre le turbo afin de gagner le troisième tour N1A du critérium fédéral.

Julien Soyer

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