Reportée d’un bon mois pour cause de tremblement de terre fin septembre, cette première compétition mondiale depuis les Jeux Paralympiques de Rio a accueilli 73 pays et 333 athlètes dont quatre Français. Un petit comité certes mais une équipe soudée, resserrée autour de son staff, qui a fait le job et bien plus. Barbara Meyer, directrice sportive : « On a vécu de beaux championnats, bien organisés. De notre côté, je suis très satisfaite du comportement de nos haltérophiles. Bien sûr, le titre mondial de Souhad Ghazouani montre une nouvelle fois son talent, son travail et sa passion pour ce sport mais le classement de deux de nos trois messieurs dans le top 8 mondial est aussi une très belle performance ».
Honneur aux dames donc, avec ce titre pour la nordiste Souhad Ghazouani qui, à 35 ans, est revenue plus forte que jamais dans la catégorie des -73kg pour reprendre sa place de numéro une mondiale, après un argent difficile à digérer à Rio l’année dernière. Son deuxième titre mondial, après 2010, s’est offert sans contestation avec un soulevé à 145 kg qui a mis KO la concurrence. La championne paralympique 2012 a ainsi montré que la retraite n’était pas pour tout de suite et que le palmarès pourrait bien encore s’étoffer dans les années qui viennent.
Patrick Ardon, 34 ans, un autre habitué du haut-niveau, s’est classé 6e de sa catégorie des -54 kg, avec un soulevé à 153 kg. Tout près de la 5e place, le Francilien est toujours présent dans les grands rendez-vous et est une valeur sûre de l’haltérophilie française.
Il a peut-être servi de modèle à Rafik Arabat qui, à seulement 27 ans dans un sport où la maturité vient sur le tard, a pris une très encourageante 8e place chez les – 88 kg, avec un soulevé à 191 kg. On devrait entendre de nouveau parler du jeune homme dans un futur proche.
Enfin, on notera la place de demi-finaliste (16e) de Julien Avon Mbumé, 22 ans, chez les – 80 kg, qui découvrait la haute-compétition et a été perturbé dans sa préparation.
La prochaine compétition majeure pour la délégation française va maintenant arriver très vite puisque les championnats d’Europe 2018 vont se dérouler en France, à Berck-sur-Mer en mai. Les Tricolores vont devoir faire belle figure à la maison, non seulement pour les classements mais également pour la notoriété de la discipline. « C’est un rendez-vous très important pour nous, insiste Barbara Mayer, nous sommes une discipline assez méconnue avec une soixantaine de licenciés et cet Euro doit permettre de communiquer sur la beauté de ce sport et ses bienfaits, afin d’attirer plus de pratiquants. Bien sûr, sur le plan sportif, l’équipe de France se doit d’être performante, mais cet évènement doit également être considéré comme des portes ouvertes sur l’haltérophilie. J’ose espérer qu’il y aura un avant et un après pour notre sport suite à cet Euro ».
Alors les amateurs de fonte, les curieux de la masse, les amoureux du beau muscle, notez sur vos agendas qu’en mai prochain vous avez toute votre place en tribunes pour encourager l’équipe de France et ensuite vous y mettre aussi ! // R. Goude
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