Ces deux dernières années, l’épidémie de COVID source de stress et d’incertitude a ouvert la voie vers la nécessité d’une prise en charge psychologique pour répondre à des symptômes tels que l’anxiété et la dépression. Dans cette période troublée les psychologues sont plus que jamais sollicités, considérés comme une solution face à la souffrance psychique et au besoin de soutien relationnel. Mais le psychologue clinicien peut aussi être interpellé dans une démarche de connaissance de soi, d’amélioration de ses relations ou de ses compétences relationnelles.
Nous sommes allés à la rencontre de Mériem SALMI[1] pour échanger sur le rôle du psychologue clinicien dans le milieu sportif. Elle accompagne des athlètes de haut niveau depuis plus de 30 ANS. C’est une professionnelle discrète qui a accepté de nous faire partager la passion de son métier. Elle a le goût des autres, « une fascination pour l’humain » et une ouverture d’esprit pour enrichir ses connaissances et partager autour de sa pratique professionnelle.
Aujourd’hui dans le milieu sportif, la parole des athlètes se libère progressivement sur le tabou de l’épuisement. [2] Ce milieu reste porteur de valeurs fortes autour de la performance et du dépassement de soi et la question du mal-être reste à la marge. Le psychologue du sport accompagne un objectif de performance dans une recherche d’optimisation des capacités psychiques de l’individu vers la réussite. Evidemment, viser la performance est essentiel mais nous nous sommes questionnés sur l’intérêt d’une prise en compte plus large du sportif.
En tant que psychologue clinicienne, Mériem SALMI accompagne la personne avant tout. Cela signifie que même si la dimension sportive est centrale auprès des athlètes, elle s’intéresse aussi à l’équilibre personnel et relationnel de ces derniers : « c’est un milieu d’excellence où la logique, où le paradoxe est que, plus on pousse loin son corps et sa tête, et plus on se fragilise. Par conséquent l’accompagnement psychologique est une nécessité dans ces milieux d’élite. Il est important de bien connaitre et comprendre son fonctionnement pour pouvoir prendre soin de soi et développer des compétences notamment pour savoir gérer ses émotions. Le monde du sport est un monde de hautes turbulences émotionnelles, on vit des choses fortes, intenses qui nécessitent un apprentissage adapté.»
Aller vers un psychologue, « c’est une démarche courageuse qui vise le développement d’une intelligence (…) entendue comme le développement de ses capacités d’adaptation ».
Cet accompagnement concerne aussi les encadrants et entraineurs qu’elle rencontre à leur demande lorsqu’ils souhaitent enrichir leur connaissance de la nature humaine et ainsi être plus compétents. Elle favorise « leur capacité à mieux interpréter le comportement » pour une attitude juste auprès des athlètes.
Aller à la rencontre d’un psychologue, c’est prendre du temps pour soi, accepter de questionner son mode de fonctionnement et rechercher un mieux-être personnel et relationnel. Ces éléments sont plus que jamais nécessaires et complémentaires aux techniques de préparation mentale. Le travail psychologique permet de mettre en place des mécanismes d’adaptation tels que la capacité à inventer des routines, guider son attention, se remettre en question sans perdre confiance en soi. // Remerciements à Caroline Olejnik et Mériem Salmi
[1] Meriem SALMI a été responsable du suivi psychologique à l’INSEP (2000-2013), experte à l’Insep de 2017 à 2021.Membre de la délégation française aux Jeux Olympiques de Pékin et de Tokyo.
[2] Le burn out des sportifs de haut niveau, Emission accessible en Podcast Le téléphone sonne France Inter / 7 Juin 2021
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