Ils sont les « bras armés » des commissions dans les territoires. Les têtes de réseau. Les référents régionaux disciplinaires disposent d’une fiche de mission. « Ils assurent le relais entre la Commission Sportive et le Comité Régional Handisport. Les CRH ont besoin de spécialistes dans chaque discipline pour mieux s’occuper de chacune d’elles. Ce référent a aussi un rôle important pour établir un contact, voire une convention, avec la Ligue régionale homologue dans les sports où elle existe », précise Stéphane Lelong, le directeur sportif de la commission tennis de table à la Fédération Française Handisport.
Néanmoins, l’action des référents régionaux, tous bénévoles, demeure encore assez hétérogène. « Les prérogatives demeurent assez vastes », argue Guillaume Grillet, correspondant « ping » de la région Provence-Alpes Côte d’Azur depuis septembre 2019. « Je suis parti d’une feuille blanche. C’est à la fois une chance et une difficulté. » Pour aider les novices, Nicolas Gaze, son homologue pour la région Auvergne Rhône Alpes, déjà bien installé et force de proposition, a mis à profit le confinement pour développer la fiche de poste. « Je me suis demandé si je ne pouvais pas rédiger un livret du référent régional afin d’apporter des clés et une boîte à outils aux nouveaux. D’essayer aussi d’uniformiser le rôle. » L’idée demande à être approfondie et proposée au Bureau des Sports de la FFH. « C’est en donnant un sens à ma fonction que j’ai commencé à être écouté », résume Nicolas Gaze.
Un tel support pourrait aider les référents régionaux à trouver une place entre les instances territoriales handisport, les ligues valides homologues et les différents clubs, sections et associations. A changer aussi les regards des interlocuteurs officiels. « Un jour on m’a rappelé qu’un bénévole pouvait partir du jour au lendemain, se souvient Nicole Chevreuil, référente régionale natation des Pays de la Loire depuis 1993. Pourtant, notre bénévolat est un sacerdoce. »
Véritables figure de proue d’une discipline à l’échelon local, les correspondants régionaux doivent se démultiplier. Premier relais pour les pratiquants potentiels, ils doivent également favoriser le développement d’un sport. « Nous sommes assez facilement accessibles et menons des actions de détection », glisse Nicole Chevreuil. Ils offrent aussi des temps de pratique via des stages ou des regroupements pluridisciplinaires… « Ce sont des pistes », souligne Samuel Pacheco, qui contribue à l’essor de la boccia dans le Grand Est.
La présence d’un référent disciplinaire favorise la structuration de ce sport et la mise en place d’une politique au niveau régional. Et si leur objectif est de faire coïncider les directions prises par la commission nationale et celles prises localement, leur maîtrise des spécificités régionales leur permet de trouver les meilleures solutions et les adaptations les plus propices.
Un référent régional, par les liens qu’il entretient avec les cadres nationaux, favorise aussi l’éclosion des plus jeunes au plus haut niveau. « Nous nous efforçons, lors des épreuves, de calquer les organisations nationales », assurent-ils d’une seule voix. Certains, aussi, possèdent, a minima, les bases de la classification de leur sport pour orienter au mieux les sportifs en fonction de leur handicap et de leurs ambitions sportives. Généraliser ce principe pourrait être intéressant. Plus que les bras armés, les référents régionaux disciplinaires sont aussi les yeux et les oreilles des commissions.
Rédaction : J. Soyer
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