Une fois par mois, nous partons à la rencontre de ces personnes qui donnent de leur temps pour la Fédération Française Handisport et qui s’investissent chaque jour pour faire bouger les lignes, que ce soit dans un club ou un comité. Ce mois-ci, Michael Grall, président d’un club de tennis de table à Toulouse, a répondu à nos questions sur son investissement chez Handisport.
Quel est votre rôle au sein de la Fédération Française Handisport ?
Michael Grall : Je suis président de la section handisport du club ASPTT Toulouse depuis 2008. Je suis chargé de coordonner tous les événements qui ont eu lieu autour du handicap (sensibilisation, organisation des compétitions, etc.). On dépend d’une structure valide et au sein de la section tennis de table, je suis vice-président et président coordinateur de tout ce qui gravite autour du handisport.
Je suis également classificateur international en tennis de table handisport depuis 2018, et référent de la pratique en Occitanie depuis 2019.
Qu’est-ce que votre rôle vous apporte sur le plan personnel ?
M.G. : Beaucoup de choses, indéniablement ! En étant pathologie IMC en fauteuil, c’est pas nécessairement le sport le plus accessible et je savais que je n’allais pas forcément être dans les meilleurs pongistes. J’adore ma carrière de joueur, qui est désormais un peu en second plan, et ce rôle de président m’a permis de donner cette envie de découvrir le sport à d’autres. J’ai aussi pu m’épanouir dans tout ce qui est coaching et accompagnement. Au sein du club, nous avons eu des sportifs de haut niveau, des champions de France, et toujours plus de jeunes pour lesquels on souhaite susciter des vocations.
Avez-vous un métier à côté ?
M.G. : Je suis hypnothérapeuthe et coach praticien formateur PNL depuis plus de 15 ans. J’ai également été professeur de français après avoir obtenu le CAPES en lettres modernes.
C’est le tennis de table et mon intérêt pour la préparation mentale qui m’a donné envie de me former. Au début, je m’y suis intéressé en tant que simple consommateur, puis j’ai déjà découvert l’hypnose et la programmation neuro-linguistique, deux approches auxquelles je suis formé et qui me servent en tant qu’accompagnateur. J’ai notamment géré la préparation mentale d’Émeric Martin, de 2020 à 2024 (pour les Jeux).
Êtes-vous passionné par le sport ?
M.G. : Globalement, je suis passionné de sport oui ! J’ai suivi l’intégralité des Jeux Olympiques et des Jeux Paralympiques, j’ai cette passion du sport, du haut niveau et de l’excellence.
Comment êtes-vous entré dans le mouvement ?
M.G. : J’ai d’abord été joueur ! Ma pratique du handisport a commencé à l’âge de 11 ans, avec le tennis de table et l’athlétisme. J’étais licencié au Handi Club Pomponiana Olbia, qui dépendait aussi d’un institut de rééducation motrice. En tant que paralysé cérébral, j’ai toujours connu le handisport et c’est grâce à ma kiné, Laurence Lefranc, figure de notre mouvement, et à l’équipe éducative que j’ai découvert ces différentes pratiques.
À 18 ans, je suis arrivé à Toulouse pour mes études et Franck Crouillère, qui faisait du tennis de table, m’a trouvé un club et j’ai pu reprendre la pratique. Quelques années plus tard, j’avais 30 ans lorsqu’avec Jean-Pierre Bergez (éducateur), nous avons fondé le club handisport ASPTT Toulouse. On a commencé l’aventure avec trois adhérents, aujourd’hui on en compte une quarantaine !
Avez-vous un événement passé à nous raconter ?
M.G. : Lorsque j’étais encore joueur, j’ai eu l’occasion de faire une démonstration avec Franck lors de l’Open de National de Toulouse en 2001. On a eu l’occasion de vivre un moment fort puisqu’à l’époque, ces démonstrations étaient généralement réservées à la pratique du sport valide. On a eu l’impression d’être perçus comme de vrais professionnels !
Je pense aussi aux Jeux de l’Avenir de 1991 qui a été ma toute première compétition. Je pratiquais déjà l’athlétisme handisport et un peu le tennis de table, et j’avais été choisi comme porte-drapeau pour l’événement. Toutes ces choses cumulées m’ont ensuite donné envie de m’investir dans le mouvement !
Quelle est votre plus grande satisfaction ?
M.G. : Découvrir et rencontrer des talents ! Avoir eu la chance par exemple de voir Nicolas Mille décrocher un titre de champion de France lorsqu’il était au club. Nous avons aussi découvert Clément Latorre, un sportif que j’ai découvert à l’âge de 12 ans lors d’une compétition en valide.
Voir ces profils se tourner vers le haut niveau, ça redonne du sens à ma vocation. Ils ont croisé mon chemin et j’ai essayé de m’occuper d’eux comme certains se sont occupés de moi plus jeune. Ce qui m’anime, c’est donner l’opportunité à des gens de faire du sport et commencer à croire à une nouvelle réalité. C’est cette transmission qui donne du sens à mon quotidien !
Est-ce qu’une personne en particulier vous a marqué ?
M.G. : La première personne, c’est mon entraîneur Jean-Pierre Bergez qui a l’époque m’a incité à fonder le club et qui m’a donné une véritable culture du sport ainsi que le goût pour la pratique du tennis de table ! En tant que jeunes adultes, il m’a donné confiance en ma capacité à pouvoir prendre certaines responsabilités.
J’ai également envie de citer Laurence Lefranc, qui m’a mis le pied à l’étrier à l’âge de 10 ans et qui m’a suivi jusqu’à mes 20 ans sur tout l’aspect compétition.
Je pense aussi à mes grands-parents qui, plus jeune, m’ont accompagné lors de toutes mes compétitions lorsque j’étais dans le Var. Ils étaient d’ailleurs bénévoles au sein du Handi Club Pomponiana Olbia !
Une phrase pour convaincre quelqu’un de se lancer dans le mouvement ?
M.G. : J’ai envie de terminer sur une citation de Mark Twain : “ils ne savaient que pas c’était impossible, alors ils l’ont fait.”
Elle résume parfaitement la manière dont une personne en situation de handicap arrive chez nous !
Rédaction : S. Grandol
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