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Retour d’expérience : Jonathan Hivernat

28 novembre 2018
Jonathan Hivernat est le capitaine de l’Equipe de France de rugby fauteuil. Joueur de rugby depuis huit ans, il a découvert la discipline à l’occasion d’une démonstration dans le centre de rééducation dans lequel il effectuait un séjour à Toulouse. Atteint de la maladie de Charcot, avec un handicap évolutif, c’est un joueur offensif actuellement classifié trois points. Son statut de « gros point » comme il le dit, lui permet également de pratiquer le basket fauteuil, une discipline qui lui permet de perfectionner son jeu en rugby.  Jonathan le dit lui-même « Le rugby fauteuil m’a construit d’un point de vue de ma forme, de ma fatigabilité, de mon autonomie. Jamais je n’aurais pensé faire autant de choses tout seul ! » Une expérience à partager…

Selon toi, quelles sont les caractéristiques importantes pour un fauteuil ?

C’est très spécifique à la pratique. Nous comptons aujourd’hui quatre à cinq marques reconnues, spécialisées dans le rugby fauteuil. Leurs fauteuils sont faits pour être résistants, mais aussi légers et flexibles. L’objectif est que cela ne casse pas dès le premier contact, que cela ne se renverse pas et de ne jamais mettre en péril la personne. Chaque fauteuil est donc fait sur mesure, en fonction de la catégorie de handicap du joueur. Mon fauteuil est réalisé par « Vesco Metal crast », un fabricant américain, revendeur depuis les années 80 et spécialisé sur le rugby fauteuil.

En quoi le fauteuil est adapté à tes capacités fonctionnelles ?

J’ai eu plusieurs fauteuils.  Quand on s’entraine quotidiennement comme moi, un fauteuil de rugby dure deux à trois ans maximum, car, à la longue, le cadre se fissure. Pour un joueur non professionnel, il faut compter quatre à cinq ans. J’ai eu l’occasion d’essayer plusieurs positions d’assise. Aujourd’hui, après avoir longuement étudié ce qui se faisait notamment au basket, j’ai tiré le meilleur de ce qui existait par rapport à l’assise.

J’ai essayé d’optimiser le fauteuil le plus possible. Plus le fauteuil est long, moins il est réactif. Il faut donc en permanence trouver un compromis entre stabilité et réactivité. La hauteur d’assise est primordiale. Avant j’étais positionné très bas, je ne pouvais pas utiliser toutes mes capacités, maintenant que je l’ai rectifié, j’ai une poussée optimale. J’étais très incliné, à 45 degrés, maintenant mon assise est beaucoup plus plate, je suis à 25 degrés afin d’utiliser toutes les capacités fonctionnelles au niveau de mon tronc.

La position à 45 degrés faisait qu’à l’arrière du fauteuil il y avait moins de basculement, plus de stabilité. Mais, j’ai appris que l’on pouvait réduire ce degré, mettre le centre de gravité au milieu, sans pour autant tomber en avant. 45 degrés est en revanche une position optimale pour les tétraplégiques qui n’ont pas du tout d’abdos. En ce qui me concerne, avec ma pathologie, je n’utilisais pas toutes mes capacités fonctionnelles. // M. Mainguy

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