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Retour doré pour Gilles de la Bourdonnaye

16 mai 2019
L’open de Slovénie (coefficient 40), important dans l’optique des Jeux paralympiques de Tokyo 2020, a été marqué par le retour du pongiste nantais. Champion paralympique en simple, champion du monde et d’Europe de nombreuses fois, Gilles de la Bourdonnaye a été à la hauteur des attentes.

Le premier open coefficient 40 de la saison s’est tenu à Lasko, en Slovénie, du 9 au 12 mai. La France y a connu son lot de confirmations, de déceptions et de satisfactions. « J’ai trouvé les joueurs bien préparés et dans le bon état d’esprit, juge Grégory Rosec, head-coach de l’équipe de France de tennis de table. Ils étaient appliqués et déterminés ».

Parmi les satisfactions, il y a le beau parcours de Sylvain Noël en classe 3 messieurs. « Il a à nouveau battu le n° 9 mondial, se réjouit Grégory Rosec. C’est vraiment de bon augure pour la suite ». Et le retour encourageant de Fanny Bertrand en classe 3 féminine.

Il y a aussi le retour attendu et réussi de Gilles De La Bourdonnaye. À 46 ans, plus de dix ans après son dernier match en handisport, celui qui porta longtemps l’équipe de France debout a renoué avec le cours de l’histoire. « Jamais je n’y aurai pensé, reconnaît l’intéressé, 46 ans. Mais lorsque je suis rentré du Brésil en septembre dernier, j’ai repris une licence valide au TTC Nantes. Mes partenaires d’entraînement ont tous été étonnés de mon niveau (lié au fait qu’il s’entraînait régulièrement avec des joueurs valides). Ils m’ont encouragé à repartir ». D’autant qu’à Nantes, s’entraîne aussi Mathéo Bohéas, classe 10, comme Gilles De La Bourdonnaye et en pleine force de l’âge. « Nous nous sommes rencontrés et le contact est bien passé. L’idée de présenter une équipe compétitive pour les Jeux de Tokyo m’a séduit. Mathéo s’entraîne bien, il est sérieux et il a déjà participé deux fois aux Jeux. Cette expérience sera un atout ». Un plus pour essayer de décrocher une médaille par équipe. « Il n’a pas changé, apprécie encore le head-coach. Il tire ceux qui l’entourent vers le haut. » 

Adaptation nécessaire

Mais avant, les deux Français vont devoir entrer dans les critères. Pas simple quand on a arrêté plus de dix ans. Les premiers pas de Gilles De La Bourdonnaye à Lasko ont été délicats. Éliminé en poule, il a payé cash un temps d’adaptation assez logique. « Il y a de l’enjeu, un contexte très différent de celui des rencontres de Nationale valide. Les systèmes de jeu aussi s’avèrent être assez différents ». Il lui a aussi fallu dépasser toutes ces marques de sympathie des Français et des étrangers, très heureux de retrouver ce joueur emblématique et respectueux du système autant que des participants. « Il a laissé une très belle image, appuie Grégory Rosec, épaté par sa faculté à multiplier les échanges en chinois, tchèque, anglais, espagnol et désormais portugais. On a notre traducteur officiel… »

Une fois la phase d’acclimatation passée, la mesure du niveau « beaucoup plus dense et homogène qu’avant », Gilles De La Bourdonnaye a repris ses bonnes habitudes. Celles de gagner. Par équipe, le principal objectif qu’il s’est fixé avec Mathéo Bohéas est d’aller au bout de ce tournoi relevé. « Nous n’avons pas perdu un double. C’est très important dans cette formule. Nous n’avions que peu de repères ensemble, c’est donc une très bonne chose ». Individuellement, le revenant a profité du tableau par équipe pour marquer de précieux points. « En finale, il bat Radonic, le n° 5 mondial », pose Grégory Rosec.

Gilles De La Bourdonnaye, guidé par le plaisir et l’envie, espère donc décrocher le sésame pour Tokyo 2020. « J’ai toujours pris plus de plaisir par équipe. Individuellement, comme je n’ai plus le niveau d’avant, monter sur le podium ne sera pas simple. Mais par équipe, on de vraies raisons d’y croire ».

Avec le duo Lamiraut-Molliens, vainqueur aussi en classe 2M, l’équipe classe 10 est la seule en or chez les Français.         

Kamkasomphou brille

Les autres satisfactions sont à mettre au crédit des ténors tricolores. Ils ont tenu leur rang au cours d’une épreuve très relevée où les meilleurs de chaque catégorie avaient fait le déplacement. Thu Kamkasomphou, classe 8 féminine, s’est imposée avec la manière. C’est le seul titre français en individuel. Anne Barneoud (classe 7F), Florian Merrien (cl 3M), Maxime Thomas et Alexandre Delarque (cl 4M), eux , sont revenus en bronze.

Les quelques déceptions concernent des joueurs debout qui ont malheureusement perdu des points dans l’optique des Jeux japonais. Il y a parmi eux, Stéphane Messi ou encore Kévin Dourbecker (classe 7M) et Bastien Gründeler (classe 6M). Néanmoins, tous devraient avoir d’autres opportunités pour rebondir. 

Rédaction : J. Soyer
© Slovenia open

 

LES PODIUMS FRANÇAIS 

En simple
Or : Thu Kamkasomphou (classe 8F)
Bronze : Anne Barneoud (classe 7F), Florian Merrien (classe 3M), Maxime Thomas et Alexandre Delarque (classe 4M).

Par équipe
Or : Lamirault-Molliens (classe 2M), Bohéas-De La Bourdonnaye (classe 10M)
Bronze : Savant-Aira-Thomas-Delarque (classe 4M), Papirer et Keller (Suisse) (classe 1M) ; Sireau-Gossiaux en bronze avec Garrone (Argentine) (classe 1-2F).      

 


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