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Rozoy : « Transmettre aux jeunes »

23 mai 2017
Charles Rozoy va sans doute disputer ses derniers championnats de France N1, à Schiltigheim (Bas-Rhin) cette semaine. Le nageur de Dijon, va s’aligner sur 100 m papillon et 50 m nage libre avec l’infime espoir de réussir les minima pour les championnats du monde (29 septembre – 7 octobre).

Charles Rozoy, comment s’est passée votre reprise après les Jeux Paralympiques de Rio (4e) ?

Cela a été assez compliqué. J’ai mis un peu de temps à digérer la déception. J’ai décidé de continuer un an pour transmettre mon vécu aux plus jeunes et les accompagner. Notamment un garçon comme Théo Curin sur ces championnats du monde au Mexique. Mais le retour dans les bassins a été délicat.

Comment ça ?

Mon corps n’a pas voulu. Je me suis blessé à la cheville. Une entorse au pied opposé de mon bras touché par le handicap. Cela a donc causé pas mal de souci. Comme je n’ai pas pu trop m’entraîner et que la motivation était moindre, j’ai pris du poids. Mais avec le temps, j’ai fini par repartir. Tout en m’investissant en politique.  

Et alors ?

Ce ne fut pas vraiment simple. Comme j’ai essayé de remettre de l’intensité et du volume, j’ai eu quelques blessures aux épaules. Ce n’est pas anormal. Mais parallèlement, on a aussi eu connaissance des minima pour les championnats du monde. Ils sont très costauds et j’avoue que cela m’a mis un petit coup sur la tête. Comme je continuais pour assurer le passage de témoin envers les jeunes, je ne m’attendais pas à des temps de référence comme ceux-ci (102 % de notre meilleur temps).

Cela reste-t-il jouable ?

Je vais m’accrocher. Je ne pars jamais battu d’avance. Mais j’avoue que mes espoirs sont minces. Mais une fois encore, j’espère surtout faire de beaux championnats de France parce que ce seront sans doute mes derniers. Enfin, si cela doit être le cas, j’entends bien faire partager mon expérience avec les espoirs de demain.

Vous avez parlé d’un engagement politique. Pouvez-vous développer ?

Je me suis engagé pour « En marche ». J’apporte mon expérience et mon regard sur le handisport et les questions du handicap de manière plus générale.

Élargissons un peu. La Fédération Française de Natation (valide) n’a finalement pas obtenu le transfert de délégation. Cela vous inspire quoi ?

Globalement, il me paraît important de travailler ensemble. La Fédération Française Handisport possède une vraie expertise en matière de handicap. Notamment pour les grands handicaps. Je crains qu’un transfert de délégation empêche les personnes les plus handicapées de pratiquer et s’épanouir dans la pratique de haut niveau. Les deux secteurs peuvent s’apporter mutuellement. Et il me semble important de ne pas enlever toutes les prérogatives de haut niveau à la FFH.

Le pôle France handisport de natation devrait être installé au Creps de Talence avec le handibasket et l’athlé en 2018. Est-ce une bonne chose ?

Oui si les conditions permettent aux nageurs de s’entraîner de la meilleure des manières. Il est donc bon d’avoir décalé ce transfert d’un an. Maintenant, il me semble très intéressant de créer une unité de lieu pour permettre aux jeunes de l’équipe de France paralympique d’être ensemble. Ce sont eux qui porteront les couleurs de la France à Tokyo et surtout en 2024. Réunir les espoirs va faciliter la notion de groupe et la cohésion. On l’a vu, c’est très important d’avoir une vraie identité collective au Jeux. // J. Soyer

© D. Echelard

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