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Sami El Gueddari : “que la relève s’inspire de ses aînés”

25 janvier 2018
Intronisé directeur sportif de la natation, l’ancien nageur de l’équipe de France paralympique revient sur ses premiers pas dans ce poste et affiche ses souhaits pour l’année 2018. Entretien.

Sami El Gueddari, 34 ans le 1er février, entend s’appuyer sur le travail effectué par ses prédécesseurs et apporter quelques axes majeurs durant cette année 2018. Une année marquée par l’ouverture, lors de la prochaine rentrée scolaire, du Pôle France natation au Centre Fédéral Handisport, installé au Creps de Talence.

Vous avez succédé à Jean-Michel Westelynck comme DS de la natation, briguiez-vous ce poste ?

Non, quand je suis entré à la FFH, j’avais cette envie, à moyen ou long terme. Mais les missions que je mène (PAS) m’ont permis de découvrir tous les sports, de nouveaux publics. Cela me plaît bien. C’est donc davantage une opportunité. Mais je trouve ça très enrichissant de voir l’envers du décor d’une commission. De me confronter à la réalité du quotidien des DS puisque je travaille avec ceux des autres sports lorsque je m’occupe des Parcours d’Accession Sportive, notamment.

Avec quelques semaines de recul, que retenez-vous des championnats du monde à Mexico (5 médailles dont un titre) ?

On assiste à l’émergence d’une nouvelle génération. J’espère que les nageurs présents à Mexico feront une belle carrière qui les mènera aux Jeux de Tokyo et pour certains à Paris 2024. Il y a encore beaucoup de travail mais ils sont dans le vrai, dans la bonne dynamique et dans le bon tempo. On espère qu’ils vont inspirer la relève. Les jeunes qui ont intégré le collectif élargi ou ceux juste en-dessous.

Mon vœu pour 2018, en matière de compétition, est celui-ci : voir des nageuses et des nageurs comme Lucie Etienne, Enzo Verpio ou Florent Marais, mais la liste n’est pas exhaustive, se qualifier pour les Championnats d’Europe de Berlin. Cette épreuve est un bon révélateur pour eux, au regard des minimas peut-être un peu moins relevés que pour des mondiaux… Avec le staff, nous voulons voir cette génération travailler dur et progresser.

Quelles seront les échéances avant cet Euro ?

Il y a deux types d’échéances. L’une concerne les classifications. Si celles-ci ne changeront qu’en 2020, les modalités de classif’, elles, vont changer cette saison. Tous les nageurs français et étrangers vont donc passer la classification. Cela peut être l’occasion de bien travailler le dossier pour leur permettre de faire-valoir leur handicap.

Aussi, il y a deux étapes de coupe du monde et les championnats de France. La première sera à Copenhague (Danemark) du 1er au 5 mars. Nous l’ouvrirons au collectif monde et paralympique. La deuxième est programmée à Sheffield (Grande –Bretagne) du 30 mai au 4 juin. Nous y emmènerons les collectifs élargi, européen, monde et paralympique. Ce sera une belle occasion pour les plus jeunes de viser les minimas en vue des Championnats d’Europe.

La World Series de Sheffield se déroulera dans la continuité des Championnats de France Élite (Saint-Raphaël du 22 au 27 mai). Nous attendons surtout nos nageurs sur ce rendez-vous. Le France sera en effet la compétition de sélection pour l’Euro. Enfin, nous emmènerons au meeting de Berlin quelques jeunes en devenir (en fonction du nombre de places qui nous seront accordées) pour les soumettre à la classification.                

D’un point de vue plus général, quelles seront vos attentes au niveau de la commission ?

Déjà, j’hérite d’une commission remplie de personnes impliquées et mobilisées pour le développement de la natation handisport sur le territoire. Il existe aussi un circuit de compétitions régionales bien ancré. C’est un atout.

Néanmoins, 2018 sera une année d’évolution. Nous allons, par exemple, à compter de la saison 2018-2019, remettre un championnat de France petit bassin, l’hiver et bien évidemment conserver le championnat de France grand bassin, l’été. Nous voulons aussi développer les formations Handisport (officiels, classificateurs, encadrants). Cela a le double intérêt de se retrouver, de partager les expériences, de mutualiser les bonnes démarches et les meilleures idées… Le tout en se formant davantage.

Renforcer les territoires et les structurer, un peu comme l’est la FFH, est une ambition. On veut accompagner les personnes très impliquées localement.

Et en termes de développement des effectifs ?

On veut investir à nouveau les centres. On constate en effet qu’il y a de moins en moins de nageurs en situation de grands handicaps sur nos championnats en France. Nous avons donc l’intention de nous engager dans l’opération « J’apprends à nager » qui existe déjà en valide. Savoir nager me paraît très important sur l’aspect sécuritaire avant même de parler du point de vue sportif. Il faut inciter les jeunes des centres, et pas seulement les jeunes, à acquérir de l’aisance dans un milieu aquatique, les inciter à apprendre à nager. Ensuite, certains viendront peut-être à la compétition.  

Rédaction :  Julien Soyer

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