Il n’y a pas de hasard dans la vie de Stéphane Lelong. Accepter le poste de directeur sportif du tennis de table à la Fédération Française Handisport est le fruit d’un investissement régulier auprès du public en situation de handicap. « Quand j’ai démarré à Chartres TT, j’ai fourbi mes armes avec un joueur assez âgé et un joueur en fauteuil roulant, Pascal Thavard, se souvient le nouveau référent du ping handisport. Lorsque je suis arrivé à Tours pour travailler pour la Ligue du Centre, j’ai entraîné Marie-Christine Filloux, une joueuse en fauteuil roulant qui décidait de mettre les bouchées doubles pour intégrer l’équipe de France. Je me suis donc mis dans le fauteuil pour relancer. »
Cadre rattaché à la Fédération Française de Tennis de Table, Stéphane Lelong est l’un des grands artisans du Ping Tour. Une manifestation populaire qui s’installe dans différents centres villes en France et qui permet de mettre un coup de projecteur sur la discipline. « J’y ai aussi intégré un volet handi ping. »
Régulièrement, Stéphane Lelong a donc eu un contact plus ou moins direct avec la pratique handisport. Autant de raisons qui expliquent pourquoi Sébastien Messager, DS jusqu’aux Jeux de Rio et tuteur du nouveau venu cette saison, a pensé à lui pour assurer la continuité du poste. « J’ai accepté après quelques temps de réflexion, lance Lelong, père de trois enfants. J’avais envie de me mettre en danger, de me lancer un nouveau défi. Après quinze ans en Ligue du Centre, je voulais me tester dans d’autres domaines. Acquérir de nouvelles compétences aussi. »
Stéphane Lelong, 38 ans, jette un regard global sur la fonction qu’il découvre à vitesse grand V depuis début octobre. « J’ai commencé en septembre, mais personne ou presque n’était là. Toutes les instances du ping et de la FFH étaient à Rio pour les Jeux Paralympiques. » Des Jeux qui l’ont marqués. « J’ai vu une telle envie chez les sportifs, un tel dépassement de soi. Cette dernière valeur m’est vraiment très chère. »
S’il reconnaît ne pas être « un grand spécialiste du haut niveau », Stéphane Lelong va profiter de ces premiers mois pour rencontrer ses équipes : staff, joueurs, dirigeants. « J’écoute, je mesure et je prendrai le temps pour décider. Je suis perfectionniste et par expérience, je sais que les décisions prises à la hâte ne sont jamais très bonnes. » Néanmoins, il a déjà quelques idées comme celle de ne plus forcément aller à Montrodat (Lozère) pour les stages. Et au contraire de peut-être de proposer aux joueurs en situation de handicap « debout » de s’entraîner davantage près de chez eux. « J’aimerais aussi mettre en place, à terme, un centre national d’entraînement pour permettre aux joueurs de mener un travail permanent. »
Avant cela, Stéphane Lelong va continuer à se former, observer et prendre ses marques. « Il va y avoir les premiers championnats du monde par équipe en septembre 2017. Puis les championnats d’Europe, dans la continuité. Et l’annonce de la ville hôte des Jeux de 2024. Cela va conditionner beaucoup de choses, détaille-t-il. Tous ces éléments vont donc me faire entrer pleinement dans la fonction. »
Très attaché au développement, il entend « rapprocher les publics et favoriser encore l’accueil des joueurs en situation de handicap dans les structures valides ». La Fédération Française de Tennis de Table allant demander la délégation, il y a en effet une brèche évidente à exploiter.
L’autre point où Stéphane Lelong compte avancer est la communication. En interne et vis-à-vis des joueurs également. // J. Soyer
© G. Picout