L’équipe de France alignée à Mexico aux championnats du monde depuis une semaine environ n’a pas à rougir. Du haut de ses 17 ans de moyenne d’âge, elle a su se frayer un chemin intéressant vers les podiums. Avec cinq médailles dont un titre, les jeunes Bleus ont répondu présent. « C’est la première satisfaction à retenir, lance Sami El Gueddari, qui inaugurait pour l’occasion son costume de Directeur Sportif de la discipline pour la Fédération Française Handisport. Même si quelques nations (Angleterre, Ukraine et Canada parmi les plus fortes) ont boudé ces championnats en raison du report, il y avait quand même une adversité significative. Et nos nageurs ont aussi dû être capables d’être performants sur des finales directes dès le matin ou encore d’afficher de la constance lorsqu’il fallait doubler série et finale. » Impossible de ne pas penser à Ugo Didier, le nageur de Cugnaux, qui a amélioré deux fois sa marque personnelle pour s’octroyer l’or mondial sur 100 m dos. Mais également 4e sur 200m 4 nages et 400m nage libre. Ou à Théo Curin, double médaillé d’argent sur 100 et 200 m nage libre mais aussi très compétitif sur 50 m NL notamment. « Ces deux jeunes ont une mention spéciale », confirme Sami El Gueddari, heureux, aussi, de voir Anaëlle Roulet décrocher sa première médaille mondiale (100 m dos). Juste devant Emeline Pierre qui a brillamment fêté ses 18 ans avec ce bronze planétaire.
Le staff tricolore, composé de Guillaume Domingo, de Fabien Maltrait (entraîneurs) et de Thomas Fogel (kiné), se réjouit aussi de voir de nouveaux records individuels être établis par ses protégés. « En dépit de l’altitude et de paramètres particuliers, ils ont été capables de performer, détaille SEG. Cela va dans le bon sens. Ils doivent progresser à chaque sortie. Ceux qui ont sur le faire durant ces championnats du monde doivent inspirer les autres. »
Encourageant ce championnat du monde ne doit pas faire oublier les progrès à réaliser. Si l’état d’esprit a été bon au Mexique, les Français doivent encore développer leur côté guerrier et apprendre à se faire confiance. « Parfois le simple fait de voir qu’ils ont le 6e temps des listes de départ les laisse à penser qu’ils ne peuvent pas bouleverser la hiérarchie. Or, c’est ce que l’on attend de ces jeunes. » Cela va passer par des efforts encore plus conséquents à l’entraînement. Pas un mois ou deux avant les épreuves. Chaque jour. « Ils doivent, chercher, lors de chacune de leur séance, à progresser et mettre plus d’intention. Nous avons insisté sur ces aspects. C’est un bon point d’étape dans l’optique des Jeux de Tokyo 2020 et surtout de Paris 2024. A Pékin, on a vu que les médaillés avaient en moyenne huit ans et demi de pratique au plus haut niveau derrière eux.» Une manière de rappeler que ces Français, séduisants, doivent faire preuve de patience. Et construire leur progression sur la durée. « Ils ne devront pas se frustrer mais persévérer. »
Si l’investissement sans faille à l’entraînement s’avère indispensable, il n’est pas suffisant. Les Tricolores devront aussi régulièrement se confronter aux meilleurs nageurs de leur catégorie. « Nous allons emmener nos collectifs sur le circuit des World Series, avance Sami El Gueddari. Les collectifs Monde et Paralympique sortiront sur les rendez-vous de Sheffiled (Angleterre) et de Copenhague (Danemark). Le collectif Europe, lui, se rendra uniquement en Angleterre. »
De bonnes répétitions pour préparer au mieux les Championnats d’Europe. Un rendez-vous pour lequel les minimas sont élevés mais dans les cordes de cette génération prometteuse. « Une génération que l’on entend accompagner et éduquée vers le très haut niveau. » // J. Soyer
Ugo Didier (S9) : or sur 100m Dos.
Théo Curin (S4) : argent sur 100m dos et 200m NL.
Anaëlle Roulet (S10) : argent sur 100 m dos
Emeline Pierre (S10) : bronze sur 100 m dos.
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