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Une préparation paralympique aux petits oignons

27 février 2020
Stages plus nombreux, lieux de stage dernier cri, aides personnalisées revues à la hausse… Des moyens plus conséquents sont mis au service des athlètes. La haute-performance passe par là. Aujourd’hui, la Fédération Française Handisport, via les aides allouées par l’Agence Nationale du Sport (ANS), y répond de mieux en mieux. 

Le soleil traverse les verrières et inonde le hall central en ce mardi 11 février. Sur les murs, des photos de victoires olympiques, mondiales et européennes… Costantini, Onesta, Richardson, Martini, Karabatic, Ayglon-Saurina, Nze Minko… « Je n’ai jamais connu des conditions de stage aussi bonnes. » Maxime Thomas, champion d’Europe 2017 et international depuis près de 15 ans en a pourtant vécu des stages « France ». Dans la Maison du Handball, Kévin Dourbecker, qui marche avec difficulté, se réjouit de « n’avoir qu’un ascenseur à prendre et une minute pour passer de la chambre au self ».

Une minute, c’est le temps pour aller à la salle d’entraînement, en balnéo, en musculation… Et tout cela sans sortir du bâtiment et ainsi s’exposer au vent, au froid et à la pluie. « Cela évite de perdre de l’énergie inutilement, ajoute Gilles de La Bourdonnaye, vainqueur de l’open de Pologne, la semaine dernière. Ces installations, optimales et dernier cri, favorisent la haute performance. »

Pour la deuxième fois de l’année, les pongistes français handisport, en préparation pour le Tournoi de Qualification Paralympique de Tokyo (en mai en Slovénie) ou pour les Jeux japonais (25 août – 6 septembre), ont effectué un stage d’une semaine à la Maison du Handball, à Créteil.


Stage de l’équipe de France de tennis de table à la maison du Handball, à Créteil

TENNIS DE TABLE / Stage à la Maison du hand à Créteil 2020


Quatre regroupements, sur les huit prévus avant les Jeux, y sont programmés. Les quatre autres se tiendront à Montrodat, camp de base traditionnel des pongistes français. Tous reconnaissent aussi l’avantage lié au caractère central et parfaitement desservi du site dédié à la balle pégueuse, situé à moins d’une heure de métro de Paris Centre.

Une enveloppe multipliée par trois

Les moyens alloués par l’Agence Nationale du Sport à la FFH et la volonté des instances fédérales de valoriser le tennis de table, entre autres, ont permis au projet d’aboutir. Le budget, par rapport à une semaine de stage en Lozère, est doublé. « On a une chance incroyable d’être là, insiste Fanny Bertrand, également en fauteuil roulant. La literie et l’accessibilité dans les chambres sont extras. On est comme à la maison. On n’a pas à réfléchir pour sortir du lit, aller dans la salle de bains et à la douche… Nous n’avons aucun parasite extérieur. On n’a qu’à se concentrer sur le jeu. » Les chambres à deux offrent davantage de calme que les chalets à quatre ou à huit.  

La FFH apporte des réponses plus adaptées aux besoins des collectifs France. « Il existe un vrai mouvement olympique et paralympique. Les cyclistes vont ainsi passer quelques jours en soufflerie, en Angleterre, pour effectuer des tests. Ceux-ci permettront d’évaluer la posture des cyclistes sur le vélo, développe Norbert Krantz, directeur des équipes de France Paralympique des sports d’été pour la FFH. Ils ont aussi la possibilité de s’entraîner au vélodrome de Saint-Quentin. Les joueurs de Cécifoot se regroupent assez souvent sur les infrastructures du RC Lens. » Les nageurs, ont depuis plusieurs années désormais, la possibilité de réaliser de longs stages juste avant les compétitions afin de pallier les fermetures estivales des bassins. Des moyens sont aussi alloués pour favoriser les sorties des collectifs espoirs selon les disciplines. Et certaines disciplines vont pouvoir peaufiner leur préparation paralympique sur des bases arrières aux Japon afin de s’acclimater aux conditions climatiques et de mieux encaisser le décalage horaires avant les Jeux de Tokyo.

À ces aides, d’ordre collectif, d’autres, financières, versées aux sportifs en quête de médailles aux Jeux, sont plus importantes. L’enveloppe globale a été multipliée par 3 environ. « Cela leur permet de s’assurer quelques tournois, de renforcer les staffs personnels pour tendre vers l’excellence en termes d’encadrement, explique encore Norbert Krantz, convaincu que cela va avoir un effet d’entraînement sur les disciplines aujourd’hui moins en vue. Et comme nous fonctionnons au mérite, les sports et les sportifs qui feront leurs preuves seront de mieux en mieux accompagnés. »  

Les rugbymen, en quête d’un billet pour les jeux à Tokyo en attestent. « Nous avons par exemple, pu aller à Vancouver une semaine avant le début du Tournoi de Qualification Paralympique, prévu du 4 au 9 mars », appuie l’entraîneur de l’équipe de France, Olivier Cusin.  

Tous ces stages, ces moyens mis à disposition, comme l’achat de matériel, témoignent d’une meilleure reconnaissance des besoins de ces sportifs pour rivaliser avec une concurrence toujours plus professionnelle et plus structurée.

Rédaction : J. Soyer / Photo : H. Haverland


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