Ugo Didier, 17 ans depuis le 11 septembre, est né avec les pieds bots et les membres inférieurs atrophiés. Passionné de sport, il ne pouvait pratiquer que la natation. « Je ne peux ni courir, ni sauter », explique-t-il. Mais dans l’eau, le nageur de Cugnaux, où il s’entraîne majoritairement, affole les chronos, notamment sur le dos. Il songe aux Mondiaux 2019 et aux Jeux de Tokyo 2020 tout en ouvrant le chapitre des études supérieures.
C’était dans les cartons. C’est devenu effectif. Désormais étudiant à l’INSA de Toulouse Rangueil, Ugo Didier ne peut plus s’entraîner toute la semaine à Cugnaux, dans son club en raison des embouteillages qui allongent considérablement les trajets. Depuis trois semaines environ, il s’entraîne donc en moyenne deux fois par semaine, le lundi et le mercredi, au club des Dauphins de Toulouse. « Cela se passe très bien. L’entraîneur, Baptiste Sangouard, travaille un peu comme le fait Samuel Chaillou, mon coach, que je retrouve donc le mardi, le jeudi, le vendredi et le samedi, à Cugnaux. J’ai effectué ce choix parce que le lundi et le mercredi, je termine les cours à 18 h. Cela me permet donc de nager pas trop tard puisque la structure des Dauphins TOEC se trouve à environ dix minutes de l’INSA. »
Dans ce club, Ugo Didier s’entraîne avec un bon groupe. « De niveau championnat de France promotionnel. C’est donc très bénéfique pour moi, ça me tire vers le haut. » Par ailleurs, ce club toulousain bénéfice d’un bassin de 50 m. « C’est un atout supplémentaire. C’est toujours mieux de pouvoir nager régulièrement sur 50 m parce que les compétitions organisées en bassin de 25 m sont plus rares désormais. »
Les séances sont basées sur le foncier. « On nage beaucoup », témoigne le champion d’Europe en titre. Parallèlement, il continue de travailler les appuis.
Depuis trois semaines donc, Ugo Didier a retrouvé le rythme d’entraînement qui était le sien habituellement. « Physiquement, ça va bien. Les sensations sont de retour. » Il lui a fallu digérer la rentrée scolaire et surtout deux semaines plus compliquées. « Je bénéficie d’un aménagement qui me permet de passer ma première année en deux ans. Des cours sont donc supprimés afin de me laisser du temps pour le travail personnel. Mais durant les deux premières semaines, les aménagements n’étaient pas encore calés. J’ai donc dû concilier mon programme sportif avec un programme scolaire à plein temps. » Une situation qui l’a incité à renoncer à l’épreuve de demi-fond, calée pendant cette période et la veille d’un contrôle de mathématiques. « C’était avant tout une compétitions d’entraînement. Même si le choix fut difficile, j’ai privilégié mes études ce coup-ci. » Aujourd’hui, tout est en place et Ugo Didier peut s’entraîner sereinement et bénéficie de plages dédiées pour le travail personnel, indispensable dans le cadre de ses études.
Pas de répit pour les braves… Ugo Didier ne va donc pas chômer pendant sa semaine de vacances de scolaires. Depuis dimanche 28, il a retrouvé une quinzaine de nageurs pour un stage national, avec tous les collectifs, au Creps de Talence, en Gironde. « Ça va faire du bien de retrouver tout le monde, de voir les entraîneurs nationaux. On va parler de notre rentrée, de nos plannings d’entraînements et on va s’entraîner avec les équipiers de l’équipe de France. C’est bien de le faire à plusieurs. » Ugo Didier quittera le regroupement jeudi soir afin de travailler pour préparer les examens scolaires prévus à la rentrée. // J. Soyer
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