Jean-Michel Westelynck, le directeur sportif pour la Fédération Française Handisport, lui, s’est déjà projeté sur cette année 2017 marquée par les Deaflympics (3-18 juillet), les championnats du monde à Mexico (28 septembre au 7 octobre), et l’annonce de la ville hôte des Jeux paralympiques 2024. « Nous n’attendons pas cette annonce pour démarrer notre travail, mais si Paris obtient l’organisation des Jeux 2024, cela va booster nos moyens de développement. »
Dans ce cas, la natation handisport française, dont les résultats restent en dessous des attentes aux derniers Jeux de Rio, n’aura pas de temps à perdre. « Il faut environ 8-10 ans pour amener un nageur au plus haut niveau, évalue le directeur sportif. Nous avons déjà anticipé et possédons un collectif intéressant de jeunes ayant 13-14 ans, développe-t-il. Nous devrons accentuer notre travail avec cet effectif. Continuer à en détecter et veiller à ce que le groupe de la génération de Théo Curin poursuive son ascension. » Les projets sont clairs. Mais certaines décisions ne pourront être prises qu’une fois que l’on saura définitivement si les pôles espoirs natation et athlétisme, aujourd’hui à Vichy et à Lyon, sont transférés à Talence, avec celui du basket fauteuil.
La formation et le développement de la base pourraient aussi être renforcés grâce à la refonte des régions. « Cette hyper-régionalisation va permettre à des conseiller techniques régionaux parfois un peu isolés de se regrouper et de mener un vrai projet collectif. En exploitant les compétences de chacun au mieux, argue le DS. Lorsque je les ai rencontrés, j’ai tenu un discours allant en ce sens. »
Briller en 2024 passe forcément par une première étape, à Tokyo aux Jeux de 2020, encourageante. Des Jeux où de nouveaux visages se révèleront. Cela suppose une ouverture aux épreuves majeures intermédiaires. « Un nageur ne peut pas être performant s’il découvre le très haut niveau international aux Jeux, prévient Jean-Michel Westelynck. Or contrairement à certaines disciplines où les sportifs peuvent affronter l’élite mondiale sur des opens, les nageurs, eux, n’ont que les championnats d’Europe et du monde pour se juger. Et apprendre à dompter une pression et des protocoles toujours plus denses lors de ces rendez-vous. »
Les Mondiaux 2017 à Mexico donneront donc un premier aperçu. En partie seulement puisque l’équipe de France ne devrait pas encore connaître trop de bouleversements. « Les têtes d’affiche devraient être les mêmes, annonce encore Jean-Michel Westelynck. Certains nageurs ont annoncé quelques intentions un peu vite après Rio. Il faudra voir comment avance les réflexions de chacun. Si des ténors décident finalement de s’engager jusqu’à Tokyo. » // J. Soyer
© L. Percival
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